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Selon une enquête de l'ONU: L'armée sioniste coupable d'atrocités inimaginables à Ghaza

par Mohamed Mehdi

Samedi, 55e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza compte toujours ses martyrs. Le ministère de la Santé a publié, hier, son bilan statistique quotidien indiquant que le nombre total des victimes, depuis le 7 octobre 2023, a atteint 48.543 martyrs et 111.981 blessés. Ce nouveau bilan comprend 7 nouveaux martyrs et 26 blessés enregistrés dans les attaques israéliennes durant les précédentes 48 heures (jeudi et vendredi), ainsi que 12 martyrs retrouvés sous les décombres.

Hier, l'entité génocidaire d'Israël a élevé la cadence de ses attaques dans une tentative évidente de saper les discussions en cours à Doha en vue d'une relance des négociations de la deuxième étape pour arriver à un arrêt complet de l'agression sioniste comme le prévoit l'accord annoncé en janvier dernier. Dans un bilan préliminaire, le ministère de la Santé a annoncé que l'hôpital indonésien du nord de la bande de Ghaza a reçu, hier, « 9 martyrs et un certain nombre de blessés, dont des cas graves, en raison de l'agression israélienne continue sur l'enclave ». Selon Al Jazeera, citant des correspondants, un journaliste figure parmi les 9 martyrs victimes d'un bombardement de drones israéliens à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Ghaza. Plus tard, un communiqué du Centre pour la protection des journalistes palestiniens porte à 3 le nombre de journalistes martyrs dans l'attaque israélienne. Il s'agissait, explique le communiqué, d'une «équipe de médias qui documentait le travail de secours humanitaire en faveur des personnes touchées par le génocide».

« Cibler les journalistes entrave la circulation de l'information et empêche le monde de connaître la vérité sur ce qu'il se passe à Ghaza. L'attaque constitue un crime de guerre visant la liberté de la presse, des médias et des travailleurs humanitaires », affirme encore le Centre. L'attaque intervient au lendemain de la décision américano-européenne d'interdire à tous les fournisseurs satellites de diffuser la chaîne Al Aqsa TV. Samedi, 14e jour du siège de Ghaza et de la fermeture de l'ensemble des points de passage, la situation humanitaire se détériore davantage pour plus de 2,4 millions d'habitants de l'enclave.

Hier, la municipalité de Rafah, au sud de la bande de Ghaza, a annoncé que les stations de pompage de tous les puits d'eau de la ville sont à l'arrêt pour manque de carburant, suite au siège israélien continu et serré et à la fermeture des points de passage.

La municipalité a mis en garde, dans un communiqué, contre « les conséquences catastrophiques de l'arrêt des puits, qui menace la vie de milliers de personnes et exacerbe la crise sanitaire et environnementale ». « Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire qui ne peut être contenue en raison de l'arrêt des puits d'eau dans la ville », ajoute le document.

Interdiction de la diffusion de la chaîne Al Aqsa TV

Vendredi, les États-Unis et les pays européens ont annoncé l'interdiction de la diffusion de la chaîne Al-Aqsa TV sur l'ensemble des satellites. La décision prévoit d'imposer d'importantes amendes financières à tout satellite diffusant la chaîne, et menace d'accuser de « soutien au terrorisme » toutes les sociétés exploitant les satellites qui hébergent la chaîne. La direction de la chaîne satellitaire Al-Aqsa TV a, dans une déclaration, dénoncé fermement la décision considérant que la démarche américaine et européenne « reflète l'étendue de la complicité avec l'agression sioniste contre les médias palestiniens », et une « attaque flagrante contre la liberté de la presse et une suppression systématique de la voix du peuple palestinien, qui transmet au monde ses souffrances sous les bombardements et le siège ». Al Aqsa TV estime que « la décision injuste est indissociable de la guerre ouverte contre les médias palestiniens, qui a culminé avec le ciblage de sang-froid des journalistes » et rappelle que l'armée sioniste « a assassiné plus de 25 journalistes de l'équipe de la chaîne et détruit complètement son siège dans la bande de Ghaza ». La chaîne appelle également toutes les institutions journalistiques et de défense des droits de l'homme à « rejeter et à condamner cette décision et à s'opposer aux tentatives visant à faire taire les médias palestiniens, qui paient le sang de leurs enfants comme prix de la vérité ». La décision américano européenne a été également fermement dénoncée par tous les mouvements de la résistance palestinienne dont le Hamas, le Jihad islamique et des Comités de résistance en Palestine, considérant « qu'il s'agit là d'une violation flagrante de la liberté du travail médiatique et du droit légitime de notre peuple de faire entendre sa voix au monde » et appelant « les médias internationaux et les institutions journalistiques à condamner cette décision et à renforcer leur rôle dans la dénonciation des violations continues du droit international et des normes humanitaires par l'occupation ».

Une enquête onusienne accable l'entité sioniste

Jeudi 13 mars, le Conseil des droits de l'homme (CDH) des Nations Unies a rendu public le rapport, publié par la Commission d'enquête internationale indépendante des Nations Unies sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et Israël, qui met en lumière « le recours systématique par Israël à la violence sexuelle, reproductive et autres formes de violence sexiste depuis octobre 2023 ». Plus de 48 heures après la publication officielle de ce rapport, aucune réaction n'a été enregistrée de la part des Etats-Unis et des autres pays occidentaux alliées de l'entité sioniste, notamment l'Union européenne et le Canada. Intitulé « Plus qu'un être humain ne peut en supporter», confirme que «Israël a de plus en plus recours à la violence sexuelle, reproductive et autres formes de violence sexiste contre les Palestiniens, dans le cadre d'une action plus large visant à saper leur droit à l'autodétermination», et confirme sans détour que l'entité sioniste «a commis des actes génocidaires en détruisant systématiquement les établissements de santé sexuelle et reproductive». Le document documente un « large éventail de violations perpétrées contre des femmes, des hommes, des filles et des garçons palestiniens dans l'ensemble du territoire palestinien occupé depuis le 7 octobre 2023». «Les preuves recueillies par la Commission révèlent une augmentation déplorable des violences sexuelles et sexistes», a déclaré Navi Pillay, présidente de la Commission. «Il est indéniable qu'Israël a recouru à la violence sexuelle et sexiste contre les Palestiniens pour les terroriser et perpétuer un système d'oppression qui porte atteinte à leur droit à l'autodétermination». Le rapport révèle que «les violences sexuelles et sexistes, dont la fréquence et la gravité ont augmenté, sont perpétrées dans l'ensemble du Territoire palestinien occupé», telles que «le déshabillage et la nudité forcés en public, le harcèlement sexuel, y compris les menaces de viol, et les agressions sexuelles», et affirme que ces pratiques «font partie intégrante des procédures opérationnelles standard des forces de sécurité israéliennes envers les Palestiniens». «D'autres formes de violences sexuelles et sexistes, notamment le viol et les violences génitales, ont été commises soit sur ordre explicite, soit avec l'encouragement implicite des plus hauts responsables civils et militaires israéliens », ajoute le rapport. Pour la Commission d'enquête, « un climat d'impunité règne également concernant les crimes sexuels et sexistes commis par les colons israéliens en Cisjordanie, dans le but d'instiller la peur au sein de la communauté palestinienne et de l'expulser». «Les déclarations et actions disculpatoires des dirigeants israéliens et le manque d'efficacité de la justice militaire pour poursuivre les auteurs et les condamner envoient un message clair aux membres des forces de sécurité israéliennes: ils peuvent continuer à commettre de tels actes sans craindre de rendre des comptes », a déclaré Pillay. « Dans ce contexte, la responsabilité devant la Cour pénale internationale et les tribunaux nationaux, par le biais de leur droit interne ou en exerçant leur compétence universelle, est essentielle pour garantir l'État de droit et rendre justice aux victimes », ajoute le document.