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Audiovisuel: au programme ce soir !???

par Belkacem Ahcene Djaballah

Déjà depuis plusieurs années, sinon plusieurs décennies, nos journaux ne publient plus de programmes cinématographiques détaillés. Les rubriques traditionnelles, paraissant aujourd'hui vieillottes, ont totalement disparu, laissant place à une portion congrue et de circonstance de la « culturelle ». Cela se comprend. En ce sens que, durant plusieurs années, sinon plusieurs décennies, les salles d'exploitation ont quasi-totalement disparu, celles auparavant existantes ayant été transformées en dépôt d'archives et de meubles réformés, ou, alors, louées à des privés pour devenir des « fast-foods ».

Rien d'étonnant, le même processus ayant été observé pour les librairies (et pour le réseau de bureaux de tabac-presse) héritées de la SNED qui ont, pour la plupart, disparu. Du coup, a aussi disparu l'amour du livre et de la presse, remplacés par celui de la clope et du hamburger ou du tacos.

Aujourd'hui, nos « best-sellers » (note : les ouvrages qui dépassent en tirage les 10.000 exemplaires) , en arabe comme en français, sont éditées à l'étranger.

Avec la timide reprise de la production cinématographique nationale et la « liberté » d'investir, on note pas mal de frémissements. Mais ce qui se comprend le moins, c'est bien l‘inexistence de rubriques de presse totalement et uniquement consacrées aux programmes télévisuels et radiophoniques nationaux, l'existant se limitant aux programmes des chaînes de télévision étrangères, tout particulièrement françaises. Ne manquent plus que Cnews, Bfmtv et Lci. Et, ceci concerne presque tous les titres.

Dans un paysage audiovisuel national aujourd'hui composé de plus d'une vingtaine de chaînes de télévision (en arabe , en tamazight et en français) et de plus d'une cinquantaine de radios (nationales, généralistes et spécialisées, régionales et locales), aux programmes divers, alimentant plusieurs millions de téléspectateurs et d'auditeurs, et sans pour autant occulter le processus concurrentiel de plus en plus fort de la communication audiovisuelle internationale, traditionnelle ou/et numérique, on est en droit de s'étonner. Pourquoi le manque et pourquoi la préférence généralisée car, même les chaînes internationales émettant en arabe sont «zappées »?

- Programmation, au niveau des supports, trop hasardeuse et non maîtrisée, donc subissant des changements imprévisibles ? - Absence de programmes algériens diffusés de manière régulière ?

- Faiblesse des contenus nationaux donc n'intéressant pas les consommateurs algériens ?

- Inexistence de contacts permanents (ou estimés inutiles) médias audiovisuels-presse écrite ?

- Ou, tout simplement, tout bêtement, problèmes de « rémunération » liée à la publication publicitaire, les diffuseurs voulant être payés, les annonceurs se prévalant du service public, donc recherchant la gratuité?

Un peu de tout, de tout un peu. C'est dommage pour le consommateur. C'est dommageable pour les médias. Tout cela, en dehors de la période du Ramadhan, fait l'affaire des médias lourds étrangers, français et arabes, entre autres.