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Au mode conditionnel

par Abdelkrim Zerzouri

Le plan arabe pour la reconstruction de Ghaza, adopté lors du Sommet d'urgence tenu mardi 4 mars, enregistre une certaine adhésion de la Communauté internationale, à l'exception des Etats-Unis, mais sa mise en œuvre est une autre paire de manches. L'adoption formelle de ce plan par les ministres des Affaires étrangères des 57 membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), samedi 8 mars, lors d'une réunion tenue au siège de l'Organisation, à Djeddah, renforce ce plan qui est devenu un plan arabo-islamique, et qui peut devenir un plan international de reconstruction de Ghaza si les appels lancés par la Ligue arabe, concernant la création d'un fonds destiné à financer la reconstruction de Ghaza et exhortant la Communauté internationale à le soutenir, et l'OCI, qui a demandé à la Communauté internationale et aux institutions de financement internationales et régionales, « à apporter rapidement le soutien nécessaire à ce plan », trouvent un écho positif. Des signes apparaissent, ici et là, montrant que les appels ont eu un impact qui donne espoir, notamment le soutien de pays européens, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie, qui ont dans un communiqué commun diffusé à Berlin, « salué » ce plan pour Ghaza, qui présente « une voie réaliste vers la reconstruction de Ghazaé, selon les termes de ce communiqué. Même si le texte adopte le mode « conditionnel », en soulignant que « s'il est mis en œuvre », ce plan promet « une amélioration rapide et durable des conditions de vie catastrophiques des Palestiniens vivant à Ghaza », le souhait d'y arriver est bien là. A cela s'ajoute une autre condition, « l'élimination » du Hamas de ce futur paysage politique et militaire de Ghaza.

Un ministre du gouvernement sioniste israélien a déclaré, dimanche 9 mars, que le plan du Président Trump visant le déplacement des Ghazaouis vers d'autres pays, commence à se concrétiser. Le rejet de ce plan arabo-islamique pour le reconstruction de Ghaza par les Etats-Unis n'a pas été aussi catégorique qu'il l'a été par Israël, laissant une porte ouverte « aux discussions à propos de ce dossier », mais cette sortie du ministre israélien remet une couche sur la volonté des Etats-Unis d'aller au bout de l'idée de faire de Ghaza une « riviera », alors que sa population souffre le martyr. Dès lors, le plan arabo-islamique fait face à un grand défi, être ou ne pas être. Si le sort de Ghaza se concrétise selon l'imagination du président Trump, c'est de l'échec du plan arabo-islamique qu'on parlera, et qui aura des répercussions graves, voire une honte qu'on ne peut effacer pour l'éternité.