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Il y a cinq ans le Covid-19

par Abdou BENABBOU

Il y a cinq ans le monde a été ébranlé comme il l'a rarement été. Des millions de morts dans un bilan à la limite de l'évasif et des sommités comme des inconnus détruits. Le Covid-19 s'est présenté au monde par effraction pour donner libre cours à des hypothèses et des théories aussi vraisemblables les unes que les autres pour ne retenir en fin de compte que l'extraordinaire damnation infligée à la terre entière.

Le désastre est devenu complet. Il était difficile de comprendre comment un virus invisible pouvait-il détenir une force destructrice capable d'imposer la fin du monde. Les incroyables panoramas de villes vides, respirations suspendues, préfiguraient des sites sépultures pour l'enterrement des milliards d'êtres vivants devenus pour la plupart subitement conscients de leur terrifiante vulnérabilité.

Depuis, rien n'est plus comme avant. Au malheur sanitaire a suivi la faillite économique. La faveur n'était plus accordée qu'à l'oxygène que l'on s'arrachait après de longues nuits de veille et de supplice pour qu'un quelconque sésame se manifeste. Ont suivi les deuils et les faillites pour ne savoir donner un sens à la vie. Les différences entre les hommes et les Etats sont apparues d'un dérisoire affligeant pour que seule une loterie existentielle se pavane dans les demeures et les hôpitaux et à chacun sa déveine avec un numéro entre la vie et la mort.

Puis il y eut l'effronterie des variants pour que l'homme apprenne à ne pas relever la tête.

Cinq ans après, le Covid n'en a pas fini avec son sadisme. Ses séquelles, dit-on, sont éternelles. Non content d'avoir semé des drames, il reste une glue malfaisante accompagnant toujours ceux qu'il a touchés. Ni la peste ni le sida n'ont manifesté une aussi grande assiduité à bouleverser les ordres.

Curieuse leçon à retenir quand on se rend compte que parfois l'air que l'on respire censée entretenir la vie, peut aussi l'éteindre sans préavis.