Bien que le secteur maritime soit dominé par les hommes que ce soit en Algérie ou ailleurs, mais force est de constater que la femme algérienne ne cesse de gagner des nouveaux espaces y compris dans le secteur de la pêche et de l'économie maritime. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé avant-hier dans la soirée, Chanez Zouadi, cadre au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche et directrice nationale du projet économie bleue.

Mme Zouadi a affirmé lors d'un point de presse tenue en marge de la grande finale du « She Blue Hack », tenue avant-hier, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, à l'hôtel Mercure Aïn Benian, à Alger, que les femmes algériennes font leur chemin dans un secteur à dominance masculine. Elle cite l'association algérienne de ramendeuses de filets de pêche de Cherchell, une poissonnerie gréée par une femme à Annaba. Et de préciser que « nous avons une femme à Bouharoune dans la willaya de Tipaza qui travaille dans son propre bateau et qui gère en même temps une poissonnerie, ainsi que d'autres petits projets dans le secteur menés par des femmes ».

«Parallèlement, on essaye d'encourager, dit-elle, la culture de l'innovation féminine pour garantir ou d'apporter de la valeur ajoutée dans le secteur ». Précisant que le Programme économie bleue – Pêche et Aquaculture, financé par l'Union européenne en Algérie sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche (MADRP), a dans ce sens initié un hackathon exclusivement féminin. Ce dernier vise à promouvoir l'entrepreneuriat et l'innovation dans les secteurs de la pêche, de l'aquaculture, de la biotechnologie marine, du génie maritime et de la lutte contre la pollution marine.

Elle dira que « ce concours nous a permis de détecter pas mal de projets innovateurs dans le secteur, que ce soit dans la pêche maritime, la biotechnologie, projets de construction navale ainsi que de sauvetage en mer, menés par des femmes ». Et d'affirmer qu'il y a aussi un projet fort intéressant qui concerne l'utilisation des algues en substitution de produit chimique importé pour décontaminer des eaux usées, notamment au niveau des stations de dessalement. Des projets innovants portés par des jeunes femmes, sur les 10 projets sélectionnés, cinq prix seront octroyés aux lauréates retenues.

Mme Warda Tahraoui, experte nationale en entrepreneuriat et start-up du Programme économie bleue, a affirmé que cette quatrième édition de hackathon a suscité un vif intérêt, lors de cette édition, avec 106 projets soumis à l'évaluation d'un comité d'experts.

Après un processus rigoureux de sélection, 10 finalistes, issues de différentes régions du pays, ont été retenues pour défendre leurs projets innovants.

Et d'affirmer que durant plusieurs semaines, les finalistes ont bénéficié d'un mentorat personnalisé à distance et d'un « Boot camp » intensif en présentiel, leur permettant d'affiner leurs concepts et de se préparer à la finale. Ce parcours d'accompagnement a contribué à renforcer leurs compétences en structuration de projet, marketing, communication et stratégie financière. Et de noter lors des trois dernières éditions de « Blue hack » 35% de participation féminine dans les appels à candidatures. Les initiateurs de ce programme comptent après ce hackathon accompagner les lauréates dans leurs projets à travers l'expertise et appuis techniques jusqu'à la réalisation de leur projet.

A noter que le Programme économie bleue, pêche et aquaculture est financé par l'Union européenne en Algérie sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche (MADRP). Ce programme vise à améliorer la résilience et la compétitivité des communautés côtières et des filières stratégiques et à soutenir la création d'emplois dans les secteurs de l'économie bleue, par un appui principalement aux secteurs de la pêche et de l'aquaculture.