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Blocus humanitaire israélien: Le génocide commencé à Ghaza s'étend à la Cisjordanie

par Mohamed Mehdi

Dimanche, 49e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza continue de compter ses martyrs et en enregistre de nouveaux. Dans son bilan statistique publié hier, le ministère de la Santé a indiqué que le nombre de victimes du génocide israélien a atteint 48.458 martyrs et 111.897 blessés. Ce nouveau bilan comprend 5 nouveaux martyrs et 37 blessés enregistrés durant les précédentes 24 heures.

L'armée sioniste continue de mener des attaques contre la population civile de Ghaza. Hier, des tirs d'un drone quadricoptère israélien ont été signalés, à l'aube, dans la région d'Al-Zaafran, à l'est du camp de réfugiés d'Al-Maghazi, dans le centre de la bande de Ghaza.

Plus tard dans la journée, une attaque de l'armée israélienne dans le quartier de Al-Shujayea, dans la ville de Ghaza, a fait deux martyrs et plusieurs blessés, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera. Les médecins de l'hôpital arabe al-Ahli ont qualifié l'état de certains blessés de critique, a ajouté la même source.

En outre, le correspondant d'Al Jazeera, Anas Al-Sharif, a rapporté que le directeur de l'ingénierie des explosifs de la police du nord de Ghaza, le lieutenant-colonel Bilal Al-Mabhouh, a été blessé au visage et aux yeux à la suite de l'explosion d'un objet laissé par l'armée d'occupation, alors qu'il inspectait le site d'une précédente explosion qui avait blessé 3 enfants. Hier également, le correspondant d'Al Jazeera au sud de l'enclave a confirmé que le 37e groupe de Palestiniens blessés et malades a quitté Ghaza par le terminal de Rafah pour se faire soigner à l'étranger.

La famine «s'étend aux détenus israéliens», indique le Hamas

Dimanche, 8e jour du blocus total imposé par l'entité génocidaire sioniste, plus de deux millions de Ghazaouis sont privés des moyens de subsistance dans cette période particulière du mois sacré de Ramadhan.

Cette situation de famine s'étend aux détenus israéliens à Ghaza, a indiqué samedi une déclaration de Hamas dans laquelle le Mouvement appelle à mettre fin à ce «crime brutal de famine et de siège commis par l'occupation», et à ce que les «criminels de guerre fascistes en soient tenus pour responsables».

Le Hamas a expliqué que les effets du siège de Ghaza ne touchent pas uniquement la population palestinienne mais s'étendent également aux prisonniers israéliens détenus par la résistance, «qui sont soumis aux mêmes restrictions et à la même famine que celles qui s'appliquent à notre peuple».

« Le criminel de guerre Netanyahu porte la responsabilité des répercussions du crime brutal du siège de Ghaza et son indifférence envers ses prisonniers dans la bande de Ghaza.», ajoute la déclaration.

La résistance reste ferme sur la nécessité du respect de l'accord du 19 janvier

Une semaine depuis la fin de la première phase de l'accord de cessez-le-feu, Israël refuse toujours de s'engager dans les pourparlers sur la deuxième phase et continue de ne pas respecter ses engagements liés à l'aspect humanitaire, tout en cherchant à faire libérer les détenus sionistes à Ghaza sans vouloir arriver à un arrêt total de l'agression.

Dimanche, une délégation de la direction du Hamas «a rencontré au Caire le chef des services de renseignements généraux égyptiens, le général Hassan Rashad, où de nombreuses questions importantes ont été discutées dans un esprit positif et responsable, en particulier le déroulement de la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu et l'échange de prisonniers dans ses différentes étapes», affirme une déclaration du Mouvement.

Le document précise que le Hamas, qui négocie au nom des autres factions de la résistance palestinienne à Ghaza, «a souligné la nécessité de respecter toutes les dispositions de l'accord et d'entamer immédiatement la deuxième phase des négociations, d'ouvrir les points de passage et d'introduire le matériel de secours dans la bande de Ghaza sans restrictions ni conditions».

Le Hamas affirme également avoir confirmé «l'approbation du mouvement pour la formation d'un comité de soutien communautaire composé de personnalités nationales indépendantes pour gérer la bande de Ghaza jusqu'à ce que des élections générales aient lieu à tous les niveaux : national, présidentiel et législatif», ajoute le communiqué.

Albanese : «Israël cible les Palestiniens en tant que peuple, c'est ce qui caractérise le crime de génocide»

La rapporteuse spéciale de l'ONU sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a déclaré : «Israël cible les Palestiniens en tant que peuple, et c'est ce qui caractérise le crime de génocide. Le génocide qu'Israël a commencé à Ghaza s'étend désormais à la Cisjordanie, où les Palestiniens font face au même danger», lit-on dans un compte-rendu de l'agence Wafa. Dans une interview accordée samedi à la télévision palestinienne, Albanese a ajouté : «La séparation entre Ghaza et la Cisjordanie restera une illusion. Israël travaille à diviser la terre et le peuple palestinien de manière à faire croire que Ghaza et la Cisjordanie sont distinctes, mais ce n'est pas la réalité. Israël cible les Palestiniens en tant que peuple, et c'est ce qui caractérise le crime de génocide. Le génocide qu'Israël a commencé à Ghaza s'étend désormais à la Cisjordanie, où les Palestiniens font face au même danger».

«Je ne pense pas qu'Israël veuille tuer tous les Palestiniens, mais il cherche à éradiquer l'idée même de l'existence palestinienne sur les terres occupées, au profit du projet du ‘Grand Israël'. Il laisse ainsi aux Palestiniens trois options, comme l'a déclaré Smotrich : partir, rester sous condition de soumission, ou en cas de refus, faire face à la mort», ajoute Mme Albanese. Concernant l'UNRWA, l'intervenante a affirmé que «personne ne peut mettre fin» à cette agence «qui a été créée par une résolution internationale et est protégée par les règles et les chartes des Nations unies».

«Israël ne cible pas l'UNRWA uniquement pour mettre fin au droit au retour des réfugiés palestiniens, mais aussi parce qu'il s'agit de la plus grande agence des Nations unies dans les territoires palestiniens occupés», a-t-elle expliqué, ajoutant que «couper son financement, comme l'ont fait la Suisse, les Pays-Bas et les États-Unis, ne changera rien au fait que les droits des réfugiés palestiniens resteront garantis par le droit international».

Francesca Albanese a insisté sur la nécessité de suivre le dossier de la demande de «suspension de l'adhésion d'Israël à l'ONU». «Lorsque j'ai demandé la suspension de l'adhésion d'Israël à l'Assemblée générale de l'ONU, j'ai insisté sur un point spécifique : même si nous ignorions l'occupation illégale et le régime d'apartheid, qui est un crime contre l'humanité, et même si nous ignorions le génocide en cours, Israël devrait être suspendu de l'ONU pour ce qu'il a fait au cours des 15 derniers mois contre l'Organisation elle-même», affirme encore l'intervenante. «Israël a déchiré la Charte des Nations unies devant les membres de l'Assemblée générale. C'est pourquoi, en raison de son non-respect des lois onusiennes, il ne mérite pas de rester membre de l'ONU tant qu'il ne reviendra pas sur ses actions et ne respectera pas les règles et principes de l'organisation internationale», ajoute Wafa.