Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

«Allah Akbar»!

par Belkacem Ahcene Djaballah

«Dieu est grand !». Voilà une phrase toute simple et pourtant chargée de foi qui, à la limite, fait partie du langage universel, celui d'une humanité croyant, d'abord et avant tout, en Dieu, et pratiquant une religion. Pour nous, l'Islam. Il y a aussi les chrétiens d'origine arabe.

«Allah Akbar ! ». On sait déjà depuis pas mal de temps que bien des mots de la langue arabe (en attendant ceux de la langue amazighe) ont pénétré, continuellement et sans débander, la langue française (et bien d'autres langues latines). Depuis des siècles, ils sont utilisés jusqu'à l'abus, dans le langage courant. Certains, tout particulièrement par les jeunes et les adultes les plus branchés.

La faute à qui ? Surtout à une colonisation, suivie de la néo-colonisation au sens académique de ce dernier terme, qui, volontairement et/ou sans s'en apercevoir, ont voulu tout s'approprier, dépouillant du même coup les populations « indigènes » même de leurs mots les plus simples. En général, les plus courts, donc les plus assimilables. Au départ, avec pour but la dérision et la déconsidération.

Hélas pour leur vocabulaire d'origine -lorsque celui-ci-existe tant il est vrai qu'en Algérie par exemple, la bonne langue française n'était réellement bien pratiquée que par les « indigènes » ayant fréquenté l'école, la population pied-noir nageant dans un pataouète incompréhensible du « métropolitain» - qui se vit « submergé », avec des mots d'origine locale se surajoutant et non remplaçant. Jusqu'à être inscrits dans les dictionnaires par les Académies les plus conservatrices.

Il en est ainsi, en attendant la consécration académique, d' « Allah Akbar » qui est devenu un terme usité par presque tous, mais aussi n'importe comment.

Il en est ainsi pour « Inch'Allah », qui a eu plus de chances en étant utilisé surtout en chanson de fraternité. Hélas, il a fallu que le premier soit usité , par le passé récent, par des islamistes radicaux, lors de leurs actions, pour que se construise autour de lui toute une atmosphère de terreur puis de haine, la foi et ses valeurs les plus nobles en Dieu -servant d'alibis - étant totalement occultées.

Hélas, aussi, avec les ambitions politiques droitières , tout particulièrement en Europe, et plus précisément dans certains pays de cette sphère accueillant des immigrés de pays arabes et/ou musulmans, là où tous les « coups » sont permis, tout particulièrement au niveau de médias lourds et de réseaux sociaux « influents », « Allah Akbar » est devenu dans les analyses et les commentaires le signe évident de l'islamisme radical et, pis encore, du terrorisme. On voit même des « cinglés » de tout genre et d'aucune confession précise, schizophréniques relevant de la psychiatrie ou ayant un compte à régler avec leur société ou parfois tout simplement avec un conjoint, qui « pètent les plombs » tout en utilisant le terme devenu magique.

Pis encore, ne faut-il pas soupçonner des provocations organisées dans on ne sait quelle arrière-boutique politique, de droite et d'extrême droite pour désigner un «coupable»: l'Arabe, le musulman, l'immigré ? L'Autre ! Avec des «shérifs» (re-) taillés sur mesure et aux commandes, il faut s'attendre à tout. Suivez mon regard !

PS :- L'arabe dans sa forme maghrébine est la 2ème langue parlée en France, avec près de 4 millions de locuteurs. Mais c'est la moins bien transmise. Non enseignée dans les écoles et non assez transmise par les communautés.

-Encore un coup fourré-foireux ,puant la manip', cette fois-ci venant- comme un cheveu dans la soupe, dans une émission « people » - de France 2 ( « L'Œil du 20h » ) qui a diffusé lundi 3 mars un « reportage » intitulé « Quand Alger veut faire taire ses opposants ».

Une enquête, tirée par les cheveux, sur une prétendue ingérence algérienne en France, s'apparentant en réalité à une opération de communication au service d'un agenda politique bien précis. Une «barbouzerie» de bas étage.