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![]() ![]() ![]() ![]() Journée de
ceci, journée de cela, la cascade des journées honorifiques attribuées aux
choses vivantes interroge régulièrement sur le sens qu'on leur accorde pour
savoir si les dates ne sont qu'un repère et un rappel. Il y a la journée
internationale de l'arbre et celle des zones humides, celle de l'enfant, celle
de la langue maternelle, celle des pères et des mères et une infinie liste de
dates occasions pour un compte rendu sommaire d'une présence humaine ou
matérielle.
Le 8 mars est collé à la femme et l'ironie veut qu'on accorde à celle qui travaille une demi-journée de congé avec une rose à la main. Le rituel n'a pas changé alors que les sens donnés au temps ne sont plus les mêmes. Ceux de l'ordre des vivants non plus. Souhaiter et rappeler un bon anniversaire un 8 mars à une doctoresse, ou une juge de tribunal ayant entre ses mains le destin de l'homme, est-il un signe de galanterie ou l'affirmation d'une reconnaissance ? L'une dans l'autre, les deux suppositions dénotent la grandeur de la maladresse. Dans les deux cas, paradoxalement, une teinte de déni est présente. Du reste, il est douteux que les deux dames se satisfassent d'une aussi légère confirmation de contenance. De même qu'il est aléatoire d'attendre d'une mère veuve dans le besoin une quelconque satisfaction à s'entendre dire bonne fête. Le témoignage de bienséance s'identifierait à un sarcasme ou à une hypocrisie. Rabâcher sans cesse les droits de la femme est aussi à bien regarder une autre manière de conforter des inégalités d'un autre temps. Les êtres sont interchangeants et les faiblesses ne sont pas toujours là où ils seraient censés se trouver. La supériorité humaine n'est pas d'essence masculine. Tout le prouve aujourd'hui. Il suffit de bien observer pour se rendre compte de la représentativité péjorative du mâle et pour tempérer sa définition et enfin comprendre que la journée du 8 mars est propice pour servir de diversion. |
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