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![]() ![]() ![]() Attaf au sommet du Caire: Respecter l'indépendance de la décision palestinienne
par Mohamed Mehdi ![]() Mercredi, 45e jour de
l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza continue
de compter ses martyrs et en enregistre de nouveaux. Dans son bilan statistique
publié mardi, le ministère de la Santé a indiqué que le nombre de victimes du
génocide israélien a atteint 48.405 martyrs et 111.835 blessés. Ce nouveau
bilan comprend 7 corps de martyrs retrouvés sous les décombres, ainsi que 1
martyr ayant succombé à ses blessures, ainsi que 11 blessés enregistrés durant
les précédentes 24 heures. Au 4e jour du blocus total imposé par l'entité
sioniste sur les entrées des aides alimentaires, médicales et en carburant, la
situation humanitaire à Ghaza se détériore davantage.
Et bien avant ce blocus, « l'aide qui est entrée dans la bande de Ghaza était bien inférieure à ce qui avait été convenu », a
rappelé le chef du réseau des organisations non gouvernementales à Ghaza dans une déclaration à Al Jazeera. « Nous souffrons
d'une grave pénurie de fournitures médicales qui vont s'épuiser d'ici quelques
jours. Les pénuries de carburant menacent de couper l'approvisionnement en eau
dans toute la bande de Ghaza », a-t-il
ajouté.
Cité par Associated Press (AP), le Conseiller en communication au Conseil norvégien pour les réfugiés confirme que « l'aide de la première phase n'était pas suffisante pour répondre aux besoins » et qu'actuellement il n'y a « pas de stock de tentes à Ghaza » pour abriter des dizaines de milliers de familles dans le besoin. Ajoutant que «des enfants meurent à Ghaza à cause du froid et du manque de matériel médical». Alors que « 6,7 tonnes de médicaments sont en attente d'entrée à Ghaza », affirme le Département d'urgence et humanitaire de l'«International Rescue Committee». L'Organisation internationale pour les migrations a expliqué qu'elle a «22.500 tentes dans nos entrepôts en Jordanie après avoir restitué la cargaison suite l'interdiction de son entrée ». C'est dans ces conditions que s'est tenu, mardi au Caire, le sommet extraordinaire des Etats arabes, dont la déclaration finale dénonce la décision israélienne d'imposer un total blocus humanitaire à Ghaza. «La paix comme choix stratégique» Dans leur déclaration finale lors du sommet extraordinaire consacré à la question palestinienne, mardi au Caire, les dirigeants des pays arabes ont souligné « leur choix stratégique de parvenir à une paix juste et globale qui respecte les droits du peuple palestinien, en particulier son droit à la liberté et à un État indépendant avec souveraineté sur son territoire national basé sur la solution de deux États, le droit au retour des réfugiés palestiniens et qui garantit la sécurité de tous les peuples et pays de la région, sur la base de l'Initiative de paix arabe ». Les pays arabes ont affirmé leur volonté « de s'engager immédiatement avec l'administration américaine et tous les partenaires de la communauté internationale pour reprendre les négociations de paix en vue de parvenir à une solution juste et globale à la question palestinienne, sur la base de la fin de l'occupation sioniste et de l'établissement d'un État palestinien indépendant et souverain sur les frontières du 4 juin 1967, avec Al-Qods-Est pour capitale » et ont appelé à une « conférence internationale pour établir l'État palestinien». La déclaration finale affirme: « le rejet catégorique des pays arabes de toute forme de déplacement du peuple palestinien hors de sa terre ou à l'intérieur de celle-ci », qualifiant ces tentatives de « grave violation du droit international, de crime contre l'humanité et de nettoyage ethnique ». Toute « tentative de déplacer le peuple palestinien ou d'annexion d'une partie quelconque du territoire palestinien occupé entraînerait la région dans une nouvelle phase de conflits », ajoute le communiqué. La déclaration condamne « la récente décision prise par le gouvernement israélien d'interdire l'entrée de l'aide humanitaire à Ghaza et la fermeture des points de passage », soulignant que « ces mesures constituent une violation de l'accord de cessez-le-feu, le droit international et le droit international humanitaire, y compris la Convention de Genève », et exprime « le rejet de l'utilisation par Israël du siège et de la famine comme armes pour tenter d'atteindre des objectifs politiques ». Les dirigeants arabes ont souligné que la plus haute priorité est d'achever la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu et l'importance de l'engagement de chaque partie à respecter ses engagements, conduisant à une cessation permanente de l'agression contre Ghaza, au retrait complet d'Israël de la bande de Ghaza et à un accès sûr, adéquat et immédiat à l'aide humanitaire, aux abris et à l'aide médicale. La déclaration finale appelle à la fin de l'agression sioniste en Cisjordanie, y compris la colonisation, l'apartheid, les démolitions de maisons, les saisies de terres, la destruction des infrastructures, les incursions militaires dans les villes palestiniennes, la violation du caractère sacré des lieux saints, et l'affirmation de la condamnation de toute tentative de déplacement interne des Palestiniens des camps et des villes de Cisjordanie, ou d'annexion de parties de la Cisjordanie sous quelque nom ou prétexte que ce soit. La déclaration finale a souligné l'importance d'unir les rangs palestiniens et les différents partis nationaux palestiniens sous l'égide de l'Organisation de libération de la Palestine, seul représentant légitime du peuple palestinien. La déclaration finale a également affirmé le rôle vital et irremplaçable de l'UNRWA dans l'exécution du mandat qui lui a été confié par la résolution des Nations Unies, et a appelé la communauté internationale à lui apporter un soutien politique, juridique et financier pour garantir la poursuite de l'accomplissement de ses tâches, et à rejeter toute tentative ou mesure visant à réduire ou annuler son rôle. L'appel de Attaf Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf a mis en avant, mardi au Caire, la nécessité de préserver et de respecter l'indépendance de la décision palestinienne, appelant à se mobiliser autour du peuple palestinien en vue de soutenir la consolidation du cessez-le-feu et le lancement des efforts de reconstruction dans la bande de Ghaza, après plus de 15 mois d'agression sioniste. Dans son allocution, M. Attaf a affirmé que l'Algérie «insiste sur la nécessité de préserver et de respecter l'indépendance de la décision palestinienne, notamment face aux velléités récentes visant à marginaliser la voix palestinienne et à l'exclure des démarches post-agression contre Ghaza», ajoutant que ces démarches «doivent renforcer et non affaiblir les fondements de notre cause, et clarifier et non brouiller ses contours, sur la voie de l'établissement d'un Etat palestinien indépendant et souverain». «Nous sommes aujourd'hui appelés à nous mobiliser aux côtés de nos frères palestiniens, qui ont besoin de notre soutien pour consolider le cessez-le-feu, lancer les efforts de reconstruction et raviver la flamme d'une solution juste, durable et définitive, à travers l'établissement d'un Etat palestinien indépendant et souverain, avec El Qods pour capitale», a-t-il dit. L'Algérie «s'associe aujourd'hui aux voix de ses frères arabes pour réaffirmer son rejet catégorique des plans visant le déplacement des Palestiniens de leur terre, dénoncer les tentatives désespérées de séparer Ghaza du reste des territoires palestiniens, et condamner toutes les manœuvres incessantes visant à annexer la Cisjordanie et à la détacher de son giron palestinien authentique», a-t-il ajouté. Hamas, FPLP et Jihad islamique appellent à des «mesures arabes unifiées» et «immédiates» Réagissant à la déclaration finale du Sommet arabe extraordinaire consacré à la Palestine, le Mouvement Hamas, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Jihad islamique ont salué « le rejet, par les dirigeants arabes, des projets de l'occupation visant à déplacer notre peuple ». Le Hamas a salué « le plan de reconstruction de Ghaza adopté par le Sommet » arabe et appelle à « fournir tous les éléments nécessaires à son succès » et a souligné « la nécessité d'obliger l'ennemi criminel à respecter ses engagements dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu ». « Nous appelons à prendre des mesures arabes unifiées pour forcer l'occupation à mettre en œuvre les termes de l'accord et à faire pression sur l'entrée de l'aide », ajoute le Hamas. Pour le FPLP, il y a « nécessité pour les pays arabes de s'engager à transformer les résultats du Sommet en mesures immédiates et tangibles qui mettent fin complètement à l'agression, mettent fin à l'occupation, renforcent la fermeté de notre peuple et lancent le processus de reconstruction loin de tout diktat ou ingérence extérieure ». Le Front estime que « l'adoption du plan égyptien de reconstruction est une étape importante et nécessite une administration nationale consensuelle avec une référence purement palestinienne, loin de toute tentative d'imposer des agendas politiques visant à saper la résistance ou à contrôler l'avenir de la bande de Ghaza ». De son côté, le Jihad islamique estime que les résultats du Sommet arabe « ne répondent pas aux défis imposés par l'entité ennemie et l'administration américaine au peuple palestinien et à la position arabe favorable à la cause palestinienne en ce qui concerne le rejet du déplacement, la reconstruction et l'arrêt de l'agression à Ghaza, en Cisjordanie occupée et à Al-Qods ». |
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