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![]() ![]() ![]() ![]() Faut-il s'attendre à d'autres baisses du baril de pétrole ?
Certes, les pays de l'Opep+ ont convenu, le 5 décembre
2024, d'augmenter progressivement la production en procédant à un retour
progressif et flexible des ajustements volontaires de 2,2 millions de barils
quotidiens à partir du 1er avril 2025, mais la confirmation, lundi 3 mars, du
calendrier de son plan d'augmentation progressive de la production à partir du
mois d'avril n'en reste pas moins « une nouvelle importante et une surprise
intéressante », selon les avis des experts. Parce que les cours de l'or noir
étaient déjà jugés faibles par les producteurs, on s'attendait à ce que l'Opep+ décide de prolonger sa stratégie de raréfaction de
l'offre, initiée fin 2022, afin de maintenir un niveau de prix leur permettant
de conserver des profits à long terme. Parce que le prix du baril évoluant
autour de 70 dollars n'est pas vraiment rentable pour les pays exportateurs
(relativement au coût de production du baril), soutiennent les experts dans le
domaine, et avec un cours de l'or noir chutant à 65 ou 60 dollars dans le cas
d'une offre trop abondante, on va tout simplement produire à perte.
Selon le communiqué sanctionnant sa réunion virtuelle du 3 mars, l'organisation précise que «cette augmentation progressive peut être interrompue ou inversée en fonction des conditions du marché», mais il est très difficile d'équilibrer le marché et la situation peut partir hors de tout contrôle, du moins pour une certaine durée, avant de revenir à la discipline qui a marqué le respect de la politique de réduction de la production durant ces deux dernières années par les plus importants pays producteurs de pétrole, dont les chefs de file l'Arabie Saoudite et la Russie. Y a-t-il un risque d'inondation du marché en pétrole durant les prochains mois ? Quand on sait que le cartel dispose actuellement d'une capacité inexploitée de production de près de six millions de barils par jour, et qu'on se prépare à augmenter la production à hauteur de 120.000 barils quotidiens supplémentaires chaque mois pendant 18 mois, il y a vraiment de quoi s'inquiéter. Cependant, les pays réunis au sein de l'Opep+ restent optimistes à ce propos, s'en tenant à la perspective d'une croissance de la demande en 2025 et 2026 et en tenant compte des « fondamentaux sains et des perspectives positives du marché ». Mais, cela n'en reste pas moins une estimation dans un environnement mondial en pleine mutation sur les plans économique et géopolitique. En tout cas, une chute du prix du baril arrange les affaires du président Trump, qui a laissé entendre au début de l'année en cours que les prix du baril doivent descendre à un niveau plus bas. Et ce qui l'intéresse dans cette baisse du prix du baril, ce n'est ni l'économie des pays producteurs ni l'économie mondiale d'une manière générale, mais bien le citoyen américain, auquel il a promis lors de sa campagne électorale qu'il va faire baisser le prix d'essence à la pompe. |
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