Finalement, le président ukrainien va devoir se plier à l'exigence de Trump pour négocier on ne sait pas quoi encore avec les Russes. Il dit qu'il se soumet à un arrangement pour que le calme revienne dans la région et tout laisse croire qu'il en paiera le prix.

Le feuilleton n'est pas près de s'arrêter mais une évidente défaite européenne se manifeste faute d'avoir devancé les Américains et de n'avoir pas réussi à conclure quelque chose entre Kiev et Moscou.

On aura vu un Zelensky sautiller d'un aéroport à un autre, toujours en gris vert paramilitaire vêtu, taper sur sa poitrine bombée s'égosillant et réclamant qu'on lui ramène l'ogre russe tenu par l'oreille. Mais de l'Ukraine, Trump en a fait une souris. Et de l'Europe une amante rejetée avec un déshéritage dans une histoire qui se renouvelle. On devinera pourquoi Poutine doit rire sous cape.

Puis advient cette nécessité pour l'Union européenne de se garantir une défense militaire qui lui soit propre ! La présidente de la Commission affirme dégager 800 milliards d'euros d'assurance dans une cagnotte pour laquelle les pays membres devront participer. L'annonce semble présager une armée et une défense communes. L'idée n'est pas nouvelle, mais une politique de défense commune suppose une politique étrangère commune et les dissemblances sur ce plan entre les Etats membres ne concordaient pas avec une telle optique. On voit mal comment des pays en son sein déjà fortement réfractaires à atténuer leur souveraineté s'engager dans une option qu'ils dénoncent d'autant que la majorité connaît une situation économique désastreuse.

Ainsi, le président américain a l'air d'évoluer sur du velours, et s'il arrive à imposer sa valse aux Européens en les considérant immatures, il le doit à sa parfaite connaissance du profil des responsables qui les dirigent. Il persiste et signe, comme d'autres chefs d'Etat américains l'ont fait avant lui, que le vieux continent n'est qu'une coquille vide.