Lundi, 43e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza continue de compter ses martyrs et en enregistre de nouveaux. Dans son bilan statistique publié hier, le ministère de la Santé a indiqué que le nombre de victimes du génocide israélien a atteint 48.397 martyrs et 111.824 blessés. Ce nouveau bilan comprend 4 corps de martyrs retrouvés sous les décombres, ainsi que 5 nouveaux martyrs et 21 blessés enregistrés durant les précédentes 48 heures.

Israël continue de tuer à Ghaza sans qu'aucune voix internationale ne s'élève pour lui rappeler qu'elle a signé un accord de cessez-le-feu. Des correspondants d'Al Jazeera ont rapporté, hier, qu'une attaque de l'armée sioniste a fait 2 martyrs dans le centre-ville de Rafah. Dans le quartier de Tal al-Sultan, à l'ouest de la ville Rafah, un Palestinien a été blessé par balles par l'armée d'occupation israélienne. Toujours dans le sud de l'enclave, de nouvelles victimes ont été signalées hier, suite au tir d'un missile par un hélicoptère sur la région al-Mawasi, à Khan Younes. Les hélicoptères israéliens continuent de survoler le ciel de l'ouest de Rafah, a rapporté l'agence Wafa. La même source a également rapporté que les forces israéliennes ont ouvert le feu de manière intensive à l'est de Jabaliya dans le nord de Ghaza.

Des prisonniers martyrs dans les geôles sionistes

Israël continue également de tuer des prisonniers palestiniens. Le Centre palestinien de l'information (Palinfo) a annoncé, lundi, citant le Club des détenus palestiniens, le martyre du détenu administratif Khaled Mahmoud Abdallah dans la prison de Megiddo.

La même source a ajouté que « Abdallah (40 ans) était en détention administrative depuis le 9 novembre 2023 », « est tombé en martyr le 23 février 2025 », et qu'il « ne souffrait d'aucun problème de santé avant son arrestation». Le martyr Khaled Abdallah était marié et père de quatre enfants. Ses deux frères, Shadi et Iyad Abdallah, sont également détenus administrativement. Son martyr vient s'ajouter au long registre des « victimes des crimes systématiques pratiqués par le système pénitentiaire israélien depuis le début du génocide en cours ». Le Club des détenus palestiniens a également précisé que « Khaled Abdallah est le troisième détenu martyr en une semaine », ce qui porte à 61 le nombre de martyrs dans les prisons de l'occupation, depuis le début de la guerre de génocide, parmi ceux dont l'identité est connue, dont au moins 40 sont issus de Ghaza ».

Un mort et plusieurs blessés à Haïfa

Une opération a eu lieu, lundi, au niveau de la gare ferroviaire de Haïfa, faisant un mort et quatre blessés dont trois dans un état grave, rapporte Al Jazeera citant des médias israéliens.

La police israélienne a annoncé la mort de l'auteur de l'attaque sans plus de précisions sur les circonstances de son martyre. Selon l'Autorité israélienne de radiodiffusion, l'assaillant est un jeune Druze âgé de 20 ans, issu de la ville de Shafa Amr (al-Khalil), nommé Jethro Shaheen.

La Douzième chaîne israélienne a déclaré que la circulation des trains a été suspendue à la suite de l'attaque. Les mouvements de la résistance palestinienne, Hamas et Jihad Islamique, ont salué l'opération menée dans la ville de Haïfa. Le Mouvement du Jihad islamique a souligné que « l'attaque est une réponse naturelle aux crimes de l'occupation et incarne l'adhésion du peuple palestinien au choix de la résistance ». Le Mouvement de la Résistance islamique (Hamas) affirme, de son côté, que l'opération « s'inscrit dans le contexte d'une résistance continue », appelant « le peuple palestinien de Cisjordanie, d'Al-Qods occupée et des territoires de 1948 à intensifier la confrontation avec l'occupation et à s'engager dans des affrontements avec elle par tous les moyens ».

Arrêt de l'aide humanitaire à Ghaza: les dénonciations se poursuivent

Depuis l'annonce, dimanche, par l'entité sioniste, de l'arrêt de l'aide humanitaire à Ghaza, pour forcer le Hamas a accepter de libérer des détenus israéliens sans aller à la deuxième phase des négociations, comme le prévoit l'accord de cessez-le-feu, les réactions dénonçant cette mesure se multiplient. Le ministère qatari des Affaires étrangères a « condamné fermement » la décision du gouvernement d'occupation israélien, soulignant son « rejet de l'utilisation de la nourriture comme arme de guerre », et appelant « la communauté internationale à obliger Israël à garantir l'entrée sûre et durable de l'aide dans toutes les parties de la bande de Ghaza ». Le Qatar, un des deux pays médiateurs, rappelle que la décision « est une violation flagrante de la Quatrième Convention de Genève », et renouvelle sa « position ferme sur la question palestinienne et les droits légitimes du peuple palestinien».

L'Égypte, le second pays médiateur, qualifie la décision de «violation flagrante de l'accord». Le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré que « l'arrêt de l'entrée de l'aide dans la bande de Ghaza constitue une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu et du droit international humanitaire.» De son côté, le sous-secrétaire général des Nations Unies pour les affaires humanitaires et de secours a déclaré que la « suspension par Israël de l'acheminement de l'aide à Ghaza est inquiétante », demandant à ce que le flux soit « rétabli immédiatement ».

L'organisation humanitaire britannique Oxfam a déclaré, de son côté, que le fait qu'Israël empêche l'entrée de l'aide à Ghaza constitue une « punition collective interdite par le droit international », alors que la Croix-Rouge internationale appelle à ce que « tous les efforts doivent être déployés pour maintenir le cessez-le-feu à Ghaza, sauver des vies et réunir les familles ».

Le Hamas affirme apprécier « les positions arabes et internationales déclarées » rejetant la décision de l'occupation de suspendre l'aide humanitaire à l'enclave », et appelle « l'Égypte et les pays Arabes à prendre des mesures pour empêcher l'occupation d'imposer une politique de famine qui ouvre la voie au déplacement de la population de Ghaza ».