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Face à Poutine et à Trump

par Abdou BENABBOU

Les Européens ont donné l'impression de patiner après leur sommet londonien tenu dimanche. Tous les vocables sont utilisés par leurs responsables politiques, les uns plus volontaristes que les autres pour placer des intentions et les effacer ensuite par leurs contraires. Pour le moment, ce sont le président français et le chef du gouvernement britannique qui se relaient dans la prise en charge du capitanat d'équipe européenne ne maîtrisant pas au juste la nouvelle stratégie américaine.

On décèle à travers les différentes recommandations à leurs pairs une volonté de rappeler l'ère des années 1940 où les tractations n'avaient pas empêché le monde d'exploser.

Il n'est pas certain que l'histoire se répète. L'ordre du monde n'est plus le même et quand les politiciens européens se rappellent qu'ils disposent de la force de dissuasion nucléaire, ils obliquent leurs craintes sur un sujet qui est par bien des aspects aléatoire. Brandir l'arme atomique face à Poutine, tel que suggéré par le président français, est la marque d'un enfantillage car les réels bras de fer d'aujourd'hui se jouent dans une autre arène.

Les guerres sont aujourd'hui sur le terrain économique. Les politiques le savent, mais face à leur désarroi, ils ne trouvent de remède que dans les gesticulations aléatoires.

Il n'est pas anodin que Trump ait commencé d'abord à agir à l'encontre de l'Union européenne sur les taxes douanières. Il n'est pas loin de penser que l'Europe laisse apparaître des signes d'un désastre économique. Les populations dans le besoin et dans la nécessité s'élargissent et ont fini par se livrer aux forces populistes d'extrême droite. Il est difficile d'attendre dans cette situation plus morose une possible entente sur une politique commune de défense face à la Russie.

Tout le monde s'accorde à affirmer que Poutine est le vainqueur d'une drôle de guerre pas comme les autres. Il ne l'a pas gagnée par les armes, mais c'est Trump qui le lui a signifié en traitant le président ukrainien comme un pathétique adolescent mal élevé et faussement sûr de lui.