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![]() ![]() ![]() ![]() Le
président ukrainien est rentré de Washington, les mains vides, bardé d'un
sermon blessant que lui a infligé le président américain. Une engueulade en
bonne et due forme qui, plus qu'elle n'illustre le
caractère particulier de Donald Trump, reflète surtout
la nature réelle des relations entre les Etats aujourd'hui.
Après les nombreuses turbulences dont a été l'auteur et l'acteur le milliardaire américain, les opinions la plupart en déroute avaient fini par déduire que l'homme manquait de raison et se démarquait totalement des us et coutumes qui régissaient l'univers politique. Or, en homme d'affaires rodé aux circonvolutions des vacheries, des dissensions et des ententes, vacciné contre les duperies et les manœuvres affairistes, Donald Trump est loin d'être un opportuniste farfelu habitué à se tromper de causes et d'adresses. Il détonne par un pragmatisme que l'on perçoit en démesure, en démontrant seulement que les affaires d'Etat sont surtout des affaires de commerce. La guerre froide ? Il veut la croquer à toutes les sauces pour que Russes et Chinois se neutralisent et que le tiroir-caisse américain se préserve. Née dans le Far-West, la philosophie américaine a rarement dérogé à ses règles. Donald Trump en est un pur produit. Il a compris qu'il se devait d'être de son temps, farouche ennemi de la poésie politique qui finalement n'a offert que mirages et espoirs déçus. Le monde a toujours pensé que l'on pouvait décrocher la paix et le bonheur en se nourrissant de proses et de chansons. L'engueulade dont a été victime le jeune président ukrainien, sans mésestimer l'importance relative de son pays, est probablement une leçon de vérité pour lui. Il a compris que Trump et son équipe sont d'abord et avant tout des épiciers s'ingéniant à manipuler la balance des bijoutiers et peu importe si l'Ukraine et l'ensemble de l'Europe devaient servir de serpillère pour garantir un positif solde de tout compte. |
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