Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Réglementer, c'est bien ? Réguler, c'est mieux !

par Belkacem Ahcene Djaballah

L'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), a révélé, jeudi 20 février , dans un communiqué, le bilan de l'examen de la validité des candidatures pour les élections de renouvellement par moitié des membres du Conseil de la nation, prévues le 9 mars prochain, après la fin de la période de dépôt, avec 423 dossiers retenus sur un total de 629 dossiers déposés.

Lorsqu'on note qu'il y a eu quand même 742 formulaires retirés (dont 503 retirés par des candidats parrainés par des partis politiques et 239 par des candidats indépendants), on s'aperçoit donc que la fonction de «Sénateur» devient de plus en plus recherchée, alors que le nombre de postes à pourvoir est tout de même assez limité. C'est peut-être cela qui aiguise les appétits et ce, malgré la lourdeur de la mission dévolue. Fonction attirante, disais-je, par le statut qui lui est accolé avec tous ses avantages matériels et financiers (l'immunité parlementaire y compris) et toutes ses facilités, tout particulièrement celle du rapprochement avec les centres principaux des décisions économiques et commerciaux. La politique menant à tout, à condition de savoir s'y prendre et ne pas s'y perdre. C'est d'ailleurs pour cela, me semble-t-il, que l'on trouve dans la masse des candidats, une bonne quantité de «fraudeurs».

Ainsi, 143 dossiers ont été rejetés par l'Anie en raison de liens avec des milieux de l'argent sale («milieux financiers corrompus») et des affaires douteuses, et 5 dossiers en raison de la situation vis-à-vis de l'administration fiscale. Certainement «encouragés» par leur présence «sans histoires» au sein des Assemblées locales et régionales. Bigre !

Il ne s'agit pas, ici, de s'étonner, de l'existence de candidats politiciens douteux et/ou affairistes. C'est un mal qui a existé et qui existera toujours. Ici, ailleurs ! Et ce, malgré toutes les répressions réglementaires, toutes les désapprobations populaires et tous les exemples de lourdes «chutes». La corruption et l'affairisme douteux, voies, paraît-il, de l'enrichissement rapide et facile étant devenus une sorte de voie royale où les chances de réussite semblent plus élevées que les risques d'échec, les leçons n'étant jamais totalement tirées. Ceci dit sans parler de l'ignorance de toute morale et de l'absence d'un minimum de sens civique, les pratiques religieuses servant, hélas, bien souvent, de paravent facile à monter. Elles peuvent même servir de «laissez-passer» ici-bas.

Il s'agit, ici, surtout, de rendre hommage aux institutions indépendantes de veille, de contrôle et de régulation des opérations politiques, financières, commerciales existantes. Comme l'Anie ! Comme la Cour constitutionnelle ! Comme le Cndh! Comme… Et, demain, comme les Autorités et/ou organismes indépendants de régulation, plus que de réglementation car celle-ci existe déjà, dans le domaine de la presse et de la communication. «L'ingénierie culturelle et médiatique» nationale si souhaitée par tous ne pourra que sortir renforcée.

PS: Qu'est-ce qu'on entend par régulation ? La régulation n'est apparue que récemment dans le domaine de l'audiovisuel. Sa définition varie d'une discipline à une autre. En mécanique elle signifie «l'ajustement conformément à une règle ou norme, d'une pluralité de mouvements et d'actes et de leurs effets».

Pour les sciences de la vie «c'est la capacité d'un organisme à contrôler, à maintenir dans certaines limites ses propres réactions à des perturbations exogènes» En philosophie on pourrait retenir «un arbitrage entre des libertés fondamentales».

Par ailleurs s'il fallait faire le rapprochement entre Réglementation et Régulation, on dirait que si «la règlementation fixe les bases du système, la régulation est chargée de le faire fonctionner pour une bonne mise en œuvre de la règlementation».