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Taxes douanières et bras fer

par Abdou BENABBOU

Le méli-mélo autour des taxes douanières dans le commerce mondial est truffé d'inconséquences évidentes mais il n'est nullement surprenant. Il caractérise l'essoufflement des économies des puissances incapables de trouver des recettes politiques et sociales pour satisfaire les réclamations de leurs acteurs économiques. Le bric-à-brac est manifeste aussi bien dans le monde agricole que dans ceux des échanges commerciaux industriels et technologiques.

Pour l'heure et en premier lieu, les faits saillants et la bataille des taxations douanières touchent la voiture électrique pour laquelle la Chine est accusée de ne pas jouer franc-jeu et subit des griefs et des vindictes. Sous prétexte qu'elle subventionne et braderait ses productions locales elle déstabilise le commerce mondial en modérant ses prix à l'exportation. En infléchissant le cours des échanges, elle ferait preuve de concurrence déloyale. Les reproches ne sont pas nouveaux et depuis son réveil industriel spectaculaire Pékin a été le trouble-fête dans les échanges commerciaux internationaux.

Une autre bataille se joint en parallèle à ce bras de fer en créant un fouillis qui prend de l'ampleur au cœur de l'Union européenne à propos de la mise en place d'un libre-échange entre l'Europe des 27 et des Etats latino-américains. Déjà affectée et pénalisée par l'élargissement de l'Union avec l'arrivée des pays intégrés où la main-d'œuvre est peu coûteuse, l'activité commerciale européenne bat de l'aile. Ne se suffisant pas de livrer bataille entre eux à l'image de la France et l'Espagne, les acteurs économiques européens, notamment les agriculteurs, observent avec colères et manifestations leur situation tourner au marasme jusqu'à exiger la barricade des frontières.

Ainsi, il n'est plus question aujourd'hui que du déni simple des fondements de la grande règle du libre-échange sur lequel est basée la société de consommation dans laquelle s'est glissée la Chine. Les Européens, comme les Américains d'ailleurs, ne devraient pas s'offusquer contre une philosophie et une stratégie qu'ils ont eux-mêmes installées et développées. Ils glissent dans le ravin qu'ils ont creusé.