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550 affaires enregistrées en 2024: Hausse inquiétante des cas de cyber-escroquerie

par El-Houari Dilmi

Les services spécialisés relevant de la gendarmerie nationale, enregistrent une hausse importante d'affaires liées à la cybercriminalité. «Nos services ont enregistré 15% de plus d'affaires liées à la cybercriminalité par rapport à l'année dernière» a indiqué, hier dimanche, sur les ondes de la Radio nationale, le chef de service de lutte contre la cybercriminalité, au commandement de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Hamri Touati. «Depuis le début de l'année en cours, nous avons enregistré plus de 2.700 affaires liées à la lutte contre la cybercriminalité, un phénomène qui s'aggrave d'année en année, principalement en ce qui concerne la cyber-escroquerie, le cyber-harcèlement ou encore le piratage ou les atteintes au système automatique de traitement de données», a révélé l'invité de la Radio. A titre de comparaison, le chef de service de lutte contre la cybercriminalité au Commandement de la gendarmerie nationale, a cité les affaires de cyber-escroquerie qui connaissent une inquiétante évolution, puisque de 370 affaires l'année dernière, on est passé à 550 affaires durant les 10 mois de l'année en cours», a encore souligné l'officier supérieur de la GN, précisant que les affaires liées à la cybercriminalité augmentent chaque année, «surtout que le cyberespace est transfrontalier, d'où la possibilité de se faire arnaquer par une personne qui habite à des dizaines de milliers de kilomètres de chez vous», a-t-il insisté.

Appelant les citoyens à redoubler de vigilance, l'hôte de la Radio a reconnu la difficulté à traquer les cybercriminels en raison de ce qu'il a qualifié de «volatilité des preuves», surtout, a-t-il ajouté que «la majorité des sites auxquels ont recours les citoyens algériens sont hébergés à l'étranger», a-t-il indiqué. «80% des cas de cyber-escroquerie et autres arnaques sur Internet sont motivés par l'argent, c'est-à-dire l'appât du gain», a encore expliqué l'orateur, rappelant que la lutte contre la cybercriminalité est «l'une des grandes priorités du Commandement de la gendarmerie nationale».

Et d'ajouter : «comme tout le monde doit le savoir, les technologies de l'Lnternet et de l'information et de la communication sont un vecteur transversal de toute la criminalité, ce qui oblige nos services concernés, avec une ressource humaine, très bien formée et des équipements modernes, à toujours s'adapter aux nouvelles formes de cybercriminalité pour mieux les combattre». «L'objectif premier est celui d‘assurer une veille proactive, avec des cyber-patrouilles qui ciblent systématiquement les attaques sur Internet, et il arrive même de nous autosaisir en tenant informés les autorités judiciaires compétentes», a également indiqué le chef de service de lutte contre la cybercriminalité au Commandement de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Hamri Touati. «Les cyber-veilleurs de la gendarmerie nationale se sont autosaisis pour 200 cas détectés durant l'année en cours, cela en collaboration avec l'Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui et nos différents laboratoires informatiques régionaux et section de lutte contre la cybercriminalité instituée au niveau des groupements territoriaux de la gendarmerie nationale», a indiqué l'invité de la Radio. «Le citoyen algérien a une mauvaise hygiène informatique, puisqu'il a un recours excessif aux systèmes software craqués au lieu de l'open source qui est plus sûr», a-t-il conclu.