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L'incendie est dans les cœurs

par Abdou BENABBOU

Lever de rideau sur une scène théâtrale, les représentants des États du G20 réunis à Rio ont pris la photo traditionnelle d'une particulière famille désunie. Rien n'a changé dans le scénario pour des acteurs politiques qui sont conscients de la duperie du faire-valoir sous les projecteurs pour que le «faire avec» se répète.

Les mises en scène se poursuivent et le synopsis reste le même.

Finalement le monde est un curieux théâtre. Les spectateurs décomptés en milliards seront éternellement résignés et astreints à deux choix. Applaudir des mains et des pieds ou jeter des œufs pourris à la face d'artistes politiques élus ou désignés pour les confrontations des palabres. Il serait écrit que la vulnérabilité des êtres est un apanage indécrottable que les grandes inventions humaines et l'avancée du progrès ne sont que l'atténuation d'une damnation gravée pour l'éternité.

Tout le monde s'accorde sur la permanence des dérangements, des soucis, des méfaits qui perturbent et incrustent les peines. Certains prétendent à tort ou à raison, selon les fois et les croyances, que sans les drames et sans les catastrophes, la vie n'a aucun sens. Les peuples en grande souffrance, eux au contraire dans leur malheur ont une juste dictée sur le bonheur. Le G20, comme tous les grands rassemblements, tait son incapacité devant les crues des fleuves et les pluies des bombes. Chacun tire la couverture sur ses jambes. Ceux qui en sont démunis s'appliquent dans le recours à la manche.

Jamais les génocides n'ont été aussi présents qu'au cours de ces derniers siècles à croire qu'ils seraient un attribut gravé dans les proximités des peuples pour que les messies et les prophètes continuent de se retourner dans leurs tombes.

Alors on poursuit les débats sur la météo et sur un réchauffement climatique alors que l'incendie est dans les cœurs et que les brûlures des feux sont dans les esprits.