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Les participants à une
journée d'étude intitulée "Principaux amendements de la loi 23-05 relative
à la prévention contre les drogues et les substances psychotropes", tenue
jeudi à Tlemcen, ont souligné l'importance de la synergie entre les différents
acteurs pour lutter contre ce fléau.
Dans son allocution à l'ouverture de cette rencontre organisée sous le thème "Principaux amendements de la loi 23-05, entre les dispositions théoriques et les problèmes d'application", le premier président de la Cour suprême, Tahar Mamouni a rappelé que "l'Algérie fait partie des pays qui se sont engagés à adapter leurs lois dans le cadre de la coopération internationale et à adopter une politique législative de lutte contre le fléau de la drogue". Il a expliqué que "les autorités publiques ont instauré la loi 23-05 en vue de renforcer les mesures préventives et mettre en œuvre une stratégie nationale de prévention, confiée à l'Office national de lutte contre la drogue, avec de nouvelles prérogatives, en coordination avec les acteurs de divers secteurs et la société civile pour mettre en pratique cette stratégie". M. Mamouni a fait observer que "les arsenaux juridiques et législatifs établis par le législateur ne suffisent pas à eux seuls pour résoudre les problèmes liés aux affaires de drogue", soulignant, dans ce sens, "qu'il est primordial de mobiliser tous les acteurs et de fournir les efforts nécessaires pour contrer ce phénomène". Et d'ajouter : "la dimension sécuritaire seule ne suffit pas, il est donc essentiel de coordonner les efforts entre les différentes institutions, les associations et la société civile par le biais, notamment, de rencontres scientifiques et de bénéficier des expériences réussies de prévention de la drogue". De son côté, le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, Mazouni Farid a souligné que "la prévention constitue un investissement stratégique pour l'avenir de notre jeunesse et de notre société, et doit être une priorité pour les secteurs concernés afin de garantir une coordination et d'unir les efforts". M. Mazouni a noté que cette journée d'étude est la troisième à être organisée cette année à Tlemcen, classée troisième pour ce qui concerne les quantités de cannabis saisies au premier semestre, huitième pour la quantité de cocaïne saisie et vingtième pour le nombre d'affaires soumises aux tribunaux et aux Cours de justice. Il a rappelé que l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie a élaboré, depuis sa création, trois stratégies nationales: la première entre 2004 et 2008, la seconde entre 2011 et 2015 et la troisième entre 2020 et 2024. Ces stratégies sont axées sur une approche intégrée, équilibrée et évaluée périodiquement pour construire des visions prospectives et définir les politiques et les actions de lutte et de prévention à venir. Il a ajouté que "la loi 23-05, qui comprend des innovations législatives majeures, a été conçue pour répondre aux questions restées en suspens pendant 19 ans, en adoptant des mesures préventives et thérapeutiques, en mettant l'accent sur la sensibilisation et la prévention pour contrer les dangers des drogues et des substances psychotropes et en introduisant des mécanismes pour lutter contre ce fléau, notamment chez les jeunes, en plus de protéger les établissements éducatifs et de formation et d'établir une classification nationale des drogues et des substances psychotropes, en conformité avec la décision du ministre de la Santé". Parmi ces mesures, M. Mazouni a mentionné la création d'un registre national électronique pour les prescriptions de médicaments contenant des drogues et des psychotropes, accessibles aux médecins, aux pharmaciens, aux officiers de justice, aux Douanes et au secteur de la justice. Le registre prévoit aussi la protection des pharmaciens et des médecins contre les tentatives de se procurer des médicaments par la violence ou la menace, ainsi que le renforcement de la coopération internationale et l'attribution d'un rôle actif aux établissements scolaires, aux mosquées et aux centres culturels et sportifs dans la sensibilisation contre les dangers des drogues sur la santé. Dans le domaine de la prise en charge des toxicomanes, les efforts de lutte et de traitement portent, selon M. Mazouni, sur le renforcement significatif des capacités et des soins, dans un vaste réseau de 48 centres intermédiaires et cinq centres de désintoxication, ainsi que sur la formation des médecins et des spécialistes affectés à ces structures. Organisée conjointement par l'Office national de lutte contre la drogue, la wilaya de Tlemcen et la Cour de Tlemcen, cette rencontre a réuni les procureurs généraux des Cours de Tlemcen, Oran, Sidi Bel-Abbès, Aïn Témouchent et Saïda, ainsi que des experts en droit et des représentants de divers services de sécurité, institutions, associations et directions de la santé et de la population et des affaires religieuses, signale-t-on. Les travaux ont été marqués par la présentation d'exposés et de conférences sur "les facteurs socio-économiques de la propagation de la toxicomanie", "le rôle de la médecine légale dans la lutte contre la toxicomanie", "les nouveautés de la loi 23-05 modifiant la loi 04-18" et "le traitement judiciaire du phénomène de la drogue à la lumière des nouvelles évolutions". |