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La décongélation de l'anonymat

par Abdou BENABBOU

En finalité, nous pouvons retenir seulement qu'un ancien ambassadeur français, inconnu par la France profonde, s'est tiré de l'hibernation d'un tiroir de retraités et a réussi à attirer sur lui les feux des projecteurs. Pour chauffer un égo et échapper à l'oubli, on ne fait pas mieux, faute de trouver une noblesse et une grandeur pour décongeler son anonymat.

Le reste, ses manipulations glacées ou ses stratagèmes supposés préconçus ne sont que bavardage décousu. Se faufiler dans l'art de la destruction est plus rentable que l'effort et la construction d'une aura pour une reconnaissance légitime n'est pas aisée.

Les médias tous profils confondus, et la profusion des ripostes non contenues par la manie de se laisser tomber dans un piège, ont l'inadvertance qui entraine à mettre en exergue les vomissements verbaux de quelques acteurs de second rôle. La quête désespérée d'une reconnaissance d'un égo conduit à l'excès de l'insulte. Ceux qui s'engagent dans les exercices de la réplique, persuadés de faire front utilement à l'infamie des attaques ne font au contraire que valoriser une sortie de l'ombre des commerçants du verbe.

Chacun est libre de monnayer ses diatribes. Mais leur prêter l'attention favorise leurs enchères et leur but. La visibilité qu'on leur accorde est le contraire d'une sérénité autrement plus utile qu'un prêté de foi.

Si une trame de déstabilisation est perçue dans les extravagances des baroudeurs recrutés par des moniteurs tapis dans le secret, leur offrir le dos et la langue serait leur rendre le meilleur des services. Les accompagner dans un bras de fer est un futile combat qui arrange leurs calculs et leurs comptes.

L'erreur dans la fixation sur la confusion des déclarations ou des écrits des Zorro d'un genre particulier à la recherche d'un laurier qui leur serve de registre de commerce, ne se résume finalement qu'à les mettre sous la lumière des lampions pour leur accorder une gloire indue.