Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Selon Hezbollah: «La résistance aura le dernier mot»

par Mohamed Mehdi

Lundi, 402e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé à 43.603 martyrs et 102.929 blessés. Ces chiffres datent de dimanche, car hier, le ministère de la Santé de l'enclave assiégée n'a pas publié son bilan quotidien. En Cisjordanie occupée, depuis le 7 octobre 2023, les attaques quotidiennes de l'armée israélienne et des colons sionistes contre les Palestiniens ont fait au moins 779 martyrs et des dizaines de blessés, et environ 10.000 détenus. Dimanche, à la veille du 2e Sommet arabo-islamique des pays de la Ligue des Etats Arabes et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui s'est tenu, hier, dans la capitale du Royaume d'Arabie saoudite Riyad, le Mouvement de la Résistance islamique (Hamas) a appelé les rois, présidents et dirigeants de ces pays « à former une alliance arabo-islamique internationale pour faire pression sur l'occupation et ses partisans afin de mettre fin à la guerre génocidaire dans la bande de Ghaza et au Liban», indique le Hamas dans une lettre soumise au Sommet. Le Hamas a appelé ces pays à «œuvrer également pour briser le siège de Ghaza», et a réaffirmé sa «disponibilité à traiter positivement toute proposition et idée garantissant la cessation de l'agression, le retrait total de l'armée d'occupation de Ghaza, le retour des personnes déplacées, l'entrée de l'aide à notre peuple, la fin du siège contre Ghaza, la reconstruction et la conclusion d'un véritable accord d'échange de détenus». «La clé réside dans le retour à l'accord du 2 juillet dernier (proposition américaine que le Hamas avait acceptée) et dans la mise en œuvre de la résolution 2735 du Conseil de Sécurité», affirme le document qui lance également un appel à « tous les pays arabes et islamiques à boycotter l'occupation, à annuler tous les accords de normalisation signés avec l'entité et à œuvrer à son isolation par tous les moyens possibles».

Plus de 75 % des puits d'eau de la ville Ghaza détruits totalement ou partiellement

Le porte-parole de la municipalité de Ghaza a décrit hier, dans un point de presse rapporté par le correspondant d'Al Jazeera, Anas al-Sharif, une situation de fort stress hydrique dans la ville de Ghaza. «L'eau n'atteint que 40% de la superficie totale de la ville de Ghaza, et les personnes déplacées ont du mal à s'en procurer », a-t-il déclaré, soulignant que « les quantités qui parviennent aux citoyens sont très limitées et ne répondent pas à tous les besoins quotidiens ».

Selon le même responsable, les bombardements sionistes et les destructions au sol menées par l'armée israélienne, ont détruit «totalement ou partiellement plus de 75% des puits d'eau de la ville». «Plus de 100 km linéaires de réseaux d'eau potable sont endommagés, rendant impossible l'approvisionnement dans toutes les zones », a-t-il ajouté, expliquant que le manque d'eau en quantité suffisante « entraîne la propagation d'épidémies et de maladies, notamment des maladies de la peau ».

Intenses bombardements sur le centre et le nord de Ghaza

Plusieurs zones du nord de Ghaza ont été soumises, lundi, à d'intenses bombardements aériens et de l'artillerie. Les régions du centre (en particulier Nuseirat) et du sud n'ont pas, pour autant, été épargnées par la barbarie israélienne. Les premiers bombardements de lundi on eu lieu peu après minuit sur le quartier al-Zaytoun, dans la ville de Ghaza, ciblé par des tirs d'artillerie. Dans le centre de Ghaza, c'est le camp de Nuseirat qui a été bombardé, à plusieurs reprises, hier. D'abord trois attaques aériennes vers 1h30 (localement) sur deux maisons, faisant au moins 15 blessés. Un deuxième bombardement israélien, survenu vers 11h, a visé une maison dans le centre du camp de Nuseirat a fait 3 martyrs et plusieurs blessés. Un troisième bombardement sioniste a eu lieu en milieu d'après-midi, mené cette fois par des drones contre une maison dans le quartier d'Al Hasayna, dans les environs de l'hôpital Al Awda, à l'ouest du camp de Nuseirat, a fait plusieurs martyrs et blessés, a rapporté Al Jazeera. Toujours à Nuseirat, dans le centre de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté, vers 10h30 que les chars et les bulldozers de l'occupation assiégeaient un grand nombre de familles dans leurs maisons à l'ouest du camp. Dans le nord de Ghaza, c'est la zone de Jabaliya al-Nazla qui a subi des attaques, d'abord à l'aube, faisant plusieurs blessés dans le bombardement d'une maison, ensuite vers 16h (localement) par des bombes lâchées par un drone sur des citoyens palestiniens faisant une martyre. Toujours au nord de Ghaza, le Croissant-Rouge palestinien a déclaré, dans la soirée de dimanche à lundi, qu'un « patient est décédé lors de son transfert de l'hôpital Al Awda, dans le nord de la bande de Ghaza, à l'hôpital Al Shifa, dans la ville de Ghaza, et ce en raison des mesures de l'occupation qui retardent la circulation des ambulances ».

Hezbollah: «Nous disposons assez d'armements pour une longue guerre»

Le ministère libanais des Affaires étrangères a annoncé, lundi, qu'une plainte a été déposée au Conseil de sécurité contre Israël. « Nous avons déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité concernant les attaques répétées d'Israël contre la FINUL et la violation de la ligne de retrait », affirme un communiqué du ministère. Concernant les attaques contre les civils, le ministère libanais de la Santé a annoncé, dimanche soir, que le bilan des victimes des bombardements israéliens a atteint 3.189 martyrs et 14.078 blessés. Dans une conférence de presse organisée, hier à Beyrouth, le responsable des relations avec les médias du Hezbollah, Mohamed Afif, a déclaré que «les événements sur le terrain» montrent que la situation est «entre les mains des nos moudjahidines» et «qu'ils auront le dernier mot». «Après 45 jours de combats sanglants, l'ennemi ne parvient toujours pas à occuper un seul village. Nous disons aux ennemis que vous ne gagnerez pas votre guerre avec des bombardements aériens», a-t-il ajouté. A propos des capacités du Hezbollah, et des rumeurs israéliennes sur une « diminution significative des stocks de missiles», le porte-parole du parti a affirmé: «nos forces de première ligne disposent de suffisamment d'équipements pour une longue guerre». Sur les relations avec l'Armée nationale libanaise, le Hezbollah affirme qu'elles «étaient et resteront solides». Au sujet des «discussions» sur un éventuel cessez-le-feu au Liban, le porte-parole du Hezbollah a affirmé que le pays «n'a été destinataire d'une proposition concrète pour l'arrêt de l'agression contre le Liban», confirmant que la résistance libanaise est en «constant affrontement avec l'ennemi sioniste militairement et politiquement» Lundi, l'aviation militaire israélienne poursuit ses bombardements sur les villes du sud et de l'est du Liban. Les correspondants d'Al Jazeera ont rapporté des bombardements sur les villes de Siddiqin, Aitait, Zawtar, et Nabatieh Al-Fawqa, au sud du Liban, ainsi que la ville de Shamstar, dans l'est de la Bekaa.

Le Hezbollah maintient la pression en lançant plusieurs attaques de missiles sur des colonies du nord de la Palestine occupée, devenues des bases de troupes sionistes, notamment Iyelet Hashahar, Bar Yohai et Gorn, avec des salves de missiles, mais également avec des escadrons de drones d'attaque ciblant un rassemblement de forces israéliennes dans la colonie d'Avivim. Durant toute la journée de lundi, les missiles du Hezbollah ont fait retentir les sirènes à Nahariya, Acre, Haïfa et plusieurs villes de la Galilée occidentale. La 12e chaîne israélienne a rapporté que 6 personnes avaient été blessées à la suite d'une attaque de missiles en provenance du Liban sur la région de Karmiel. La police sioniste a aussi signalé des blessés à deux endroits et des dégâts matériels à la suite de chutes de roquettes dans la région de Galilée. Vers 17h, des médias israéliens ont fait état de plusieurs blessés dans la plus récente attaque de missiles du Hezbollah qui ont visé la baie de Haïfa. A noter que dimanche soir, Al Jazeera, citant des médias israéliens, a rapporté que des responsables de l'armée d'occupation considèrent «qu'il est encore trop tôt pour ramener chez eux les habitants des villes frontalières» du nord de la Palestine occupée.