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Coup de froid pour le climat

par Abdelkrim Zerzouri

La COP 29 de Bakou (Azerbaïdjan), qui débute le 11 novembre pour deux semaines, coïncide avec des changements majeurs, en cours ou à venir, sur le plan géopolitique et les relations internationales d'une manière générale. Les objectifs inscrits dans le registre des priorités de la COP 29 incluent l'établissement d'un nouvel objectif de financement pour l'action climatique et le soutien aux pays pour renforcer leurs efforts climatiques. La finance climatique, qui représente un thème central des COP, devrait enregistrer des réticences coutumières des pays industrialisés.

Des 1.000 milliards nécessaires à la lutte contre le changement climatique, les pays en question ont l'habitude de diviser ce chiffre par 10, et cette année, on s'attend encore à plus de divergences à ce propos.

La lutte contre le changement climatique, tous les gouvernements disent s'y attacher, mais pour aller vers le concret, on y va de pas hésitants. L'ONU, qui organise annuellement cette COP, « s'attache à instaurer la confiance, à renforcer la coopération multilatérale et à redynamiser l'action pour tenir les promesses faites en 2015 dans l'Accord de Paris sur le climat (COP21) », mais tous les observateurs s'accordent à dire que les obstacles ne manqueront pas sur ce chemin.

Il est aisé de dire qu'il est « dans l'intérêt de chaque pays d'agir contre la crise climatique et que les dommages climatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes s'accélèrent et s'intensifient dans le monde entier, et aucun pays n'est épargné », selon les termes d'un communiqué de l'organisation onusienne, mais il est difficile de convaincre tout le monde de passer à l'action. L'ONU met en avant les récents exemples des désastres provoqués par les inondations record en Espagne, les violentes tempêtes en Floride et en Caroline du Nord et les incendies de forêt en Amérique du Sud, pour montrer que «le coût de l'inaction n'a jamais été aussi clair», mais à quel auditoire s'adresser ? L'ONU devrait prendre en considération le changement à la Maison Blanche, qui connaîtra en janvier prochain l'installation du 47e président des Etats-Unis, Donald Trump, un président qui n'a jamais caché le rejet de la COP, dans le fond et la forme. D'ailleurs, certains proches du nouveau président annoncent non seulement le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat, mais également la relance des projets d'exploration et exploitation minière. C'est ce qu'il a promis durant sa campagne électorale, « et il a reçu mandat du peuple américain pour mettre à exécution ses promesses», a relevé la porte-parole de son équipe électorale. Pour dire, qu'en sus des obstacles rencontrés, il y a cette montagne Trump dont l'ombre planera sur les travaux de cette COP 29, où il faut prévoir que l'installation de la nouvelle administration à la Maison Blanche, en janvier prochain, peut tout remettre en cause d'un trait de signature. A quelles conséquences peut-on s'attendre ? Certains observateurs affirment que les négociations sur le climat vont connaître une stagnation dans les quatre prochaines années. Après ? Selon les spécialistes, il sera peut être trop tard d'inverser la tendance du dérèglement climatique.