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La réflexion en cours pour concevoir une nouvelle approche
visant à améliorer le taux de change du dinar algérien, annoncée par le
ministre des Finances, est-elle une adaptation de la politique monétaire au
développement économique du pays ?
Le ministre a expliqué mercredi dernier, devant les députés, que l'amélioration du taux de change contribuera au renforcement du développement économique, et que la détermination du taux de change repose sur plusieurs critères économiques, ainsi que les objectifs de stabilité monétaire, avec un panier de devises comme référence, précisant qu'une « réflexion est en cours pour concevoir une nouvelle approche visant à améliorer le taux de change et la valeur du dinar, ce qui renforcera la cadence du développement économique ». Tout en indiquant que la détermination de la valeur du dinar relève des prérogatives de la Banque d'Algérie, qui habilite le Conseil monétaire et bancaire, en tant qu'autorité monétaire, à définir les objectifs de la politique du taux de change, les modalités de régulation et le mode d'organisation du marché. Reste à savoir sur quoi porte cette réflexion visant l'amélioration du taux de change, et quelle incidence cela pourrait-il avoir sur le marché parallèle du change des devises ? La réflexion en question ne vise pas ou ne peut pas éradiquer ce marché parallèle, selon l'aveu du ministre, laissant entendre dans ce sens qu'une telle possibilité nécessite « la conjugaison des efforts de plusieurs administrations ministérielles et institutions afin d'asseoir les règles du marché, la transparence et un contrôle strict des transactions commerciales et économiques ». Mais un dinar fort aura certainement des répercussions sur le change parallèle, entraînant une baisse du taux qui a connu ces derniers temps des hausses vertigineuses. Selon les experts, les réserves de change qui ont atteint plus de 70 milliards, classant l'Algérie au 2e rang (après la Libye) parmi les pays qui ont les plus grandes réserves de change en Afrique, peuvent servir à influencer le taux de change des devises et de prévenir la dévaluation ou la dépréciation du dinar. Dans ce cadre, l'Algérie a l'opportunité, grâce à ses réserves, d'acheter et de vendre la monnaie du pays afin d'affecter l'offre et la demande, ce qui aide à maintenir une valeur stable sur les marchés internationaux. Un argument valide, à la fois pour les pays émergents et les pays en développement, dont la dette est principalement libellée en monnaie étrangère et serait durement touchée par une dévaluation ou une dépréciation, selon les experts. Mais, cette action reste liée aux réserves de change, envisageable quand ces réserves sont appréciables et irréalisable dans le cas contraire. D'où la légèreté de son caractère, pouvant améliorer le taux de change tout en priant pour que ce matelas financier ne s'épuise pas. Une telle solution ne sera pertinente que si elle s'accompagne d'un essor économique stable et durable. Car, seul le degré de puissance économique d'un pays mesure la puissance réelle de sa monnaie. |