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No pasarán !

par Salim Metref

Le scénario macabre se met en place. Et la danse des loups a déjà commencé. Depuis des millénaires déjà, résister est dans notre ADN et coule dans nos veines. Oui, il faut le dire et le dire sans hésitation. Ce qui nous oppose à l'occident n'est pas qu'économique bien que ce dernier veuille toujours nous briser les vertèbres et nous empêcher de construire notre propre autonomie. Ce qui nous oppose n'est pas que technologique bien que l'occident ait toujours protégé ses acquis qui étaient les nôtres et continue de nous voler ce que nos générations produisent de meilleur. Ce qui nous oppose n'est pas que mémoriel bien que l'occident ait mutilé notre passé en confisquant, pillant et s'accaparant nos richesses et patrimoines. Tout cela, en réalité, nous oppose et ce qui nous oppose est éminemment civilisationel. Le scénario macabre se met en place. La danse des loups a déjà commencé. Et ceux que nous comptions proches de nous recommandent honteusement de devenir comme les autres, normalisés et capitulards. Et prétendent aussi que la défaite serait inéluctable, oubliant déjà qui nous sommes et qui nous avons toujours été. L'occident est déliquescent et chancelant et le capitalisme est à bout de souffle. Mais l'histoire n'est plus à recommencer car c'est déjà la fin de l'histoire. Le conflit du Proche-Orient dont la clé de voute est le génocide de Ghaza préfigure de ce que sera demain. Ou de ce qui ne sera jamais plus. Tout est opportunité et ainsi exploité pour que nous soyons menacés de toutes parts. Avec dans le sinistre casting la complicité, assumée, subie ou inconsciente de ceux qui étaient parmi nous et qui aujourd'hui sont devenus eux-aussi et pour utiliser cette célèbre phrase que nul ne pourra taire ni oublier, les éperviers du néocolonialisme.

Nous subirons ainsi toutes les trahisons y compris celles de ces êtres que l'on croyait proches de nous et qui, petit à petit, ont dérivé dans les sillons du renoncement et de l'offrande du don du sacrifice de soi à leur culture d'adoption. Pour des clopinettes et après avoir montré patte blanche. Pour espérer glaner quelques unes dans ces tabloïds de la haine, quelques strapontins dans ces club sataniques où se célèbrent les messes noires ou pérorer, en puisant dans leurs petites boîtes à outils lexicaux ramassés ici et là sur les chemins sinueux de la trahison et du renoncement, dans des studios ou l'on instille à doses non homéopathiques la haine de l'Islam et nourrir ainsi la quête désespérée d'un nouveau récit d'une opinion désabusée et complètement abasourdie.

En exhibant leur étendard de néo-conservateurs pour agresser le monde musulman et l'anéantir en invoquant des mythes, s'abstenant de révéler et d'annoncer la couleur de leurs nouvelles croisades.

Cette langue est une langue d'emprunt et est le fruit d'une rencontre que nous n'avons jamais désirée. Un héritage subi d'une époque qui nous a aliénés. Nous continuons même d'écrire dans cette langue et serons sans doute les derniers. Cet héritage n'est déjà peut-être plus un butin de guerre comme le clamait déjà le grand Kateb. Non. Nous ne céderons pas. L'Islam est bien le ciment de notre vocation, le pilier de notre devenir et l'étendard de notre résurrection.

Le scénario macabre se met en place. La danse des loups a déjà commencé. Nous n'avons nullement besoin de coécrire notre histoire ni d'une quelconque collaboration bien qu'ils aient déjà tout pillé et détiennent encore ce qui nous appartient. Nous sortirons indemnes de cet enclos et refuserons toujours l'enfermement. Nous sommes déjà émancipés et ne sommes pas nés des autres. Il n'y a pas de cordon ombilical dont nous parlent certains. Leur petite danse mémorielle et leurs petits pas de repentance résonnent dans nos têtes comme résonnent encore les cris de ceux qui ont subi hier la torture dans leurs funestes geôles et ont connu, il ya déjà bien longtemps, le bagne et la déportation.

Oui le scénario macabre se met en place. Le front de flammes pourra nous encercler. Mais rien ne peut nous consumer. Nous sommes déjà plus forts. La résistance contre ce qui est injuste et opprime est dans notre ADN. Leurs flammes ne nous brûleront pas. Juste un écran de fumée que dissipera notre colère. Et la lumière a toujours été notre guide. No pasarán.