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Présenté
lundi dernier par le ministre des Finances, devant les membres de l'Assemblée
nationale populaire, le projet de Loi de finances (PLF) 2025 a été salué presque
dans tous ses aspects par la majorité des députés. Qui peut émettre la moindre
critique face au niveau historique des dépenses prévues dans le projet de Loi
de finances (PLF 2025), qui consacre le principe de l'Etat social, prévoyant
des mesures visant à poursuivre les subventions des prix en vue d'améliorer le
pouvoir d'achat des citoyens, de prendre en charge les catégories vulnérables
de la société, d'augmenter l'allocation chômage et d'intensifier les efforts
pour créer davantage d'emplois ?
Les importantes affectations financières pour les transferts sociaux, la revalorisation des salaires et la construction de logements, en sus de l'absence de nouvelles augmentations fiscales, ont facilement convaincu les députés qu'on ne peut trouver ou proposer mieux. Et, le ministre des Finances a mieux convaincu les députés quand il a souligné que le PLF 2025 contient des mesures favorables à l'économie nationale et au pouvoir d'achat des citoyens, et ce, malgré son élaboration dans un contexte marqué par la hausse du taux d'inflation dans la plupart des économies mondiales, la persistance des tensions géopolitiques et des politiques monétaires restrictives, le durcissement des conditions financières et la faiblesse des échanges commerciaux et des investissements, outre les catastrophes climatiques. Mais, certains députés n'ont pas manqué de soulever des réserves malgré tous les aspects positifs du contenu de ce PLF 2025. La politique des subventions, vue comme un soutien au pouvoir d'achat du citoyen, a été jugée par d'autres comme une contribution au maintien d'une pression sur les finances publiques, qui accentue l'endettement intérieur, qualifié de problème de fond pour l'économie algérienne. En sus des subventions aux produits de consommation, le soutien massif consenti dans divers secteurs implique une augmentation des dépenses publiques, laissant planer des craintes à propos de la hausse de la dette intérieure. La solution, selon ces critiques, réside dans une meilleure gestion des subventions, notamment le ciblage des subventions, qui doivent aller directement aux catégories qui nécessitent du soutien. Les autorités ont initié, dans ce sens, un travail de fond pour déterminer ces catégories nécessiteuses auxquelles doivent être versées, d'une manière directe, ces subventions, mais cette action n'a pas été menée jusqu'au bout de la logique. Des avis qui plaident en faveur d'une meilleure gestion des fonds affectés aux transferts sociaux, un point de vue partagé par les autorités, mais pour passer à une autre forme de gestion de ces fonds, c'est une autre paire de manches. Les députés dont les avis versent dans ce sens ne savent-ils pas où coince la mise en œuvre du ciblage des catégories vulnérables ou de versement direct des subventions dans leurs comptes ? Dans ce sens, on s'attend d'eux, parallèlement aux critiques émises à propos de la politique des transferts sociaux, de proposer une formule pratique pour passer au stade des subventions ciblées. |