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Le calque sur un ancien parcours

par Abdou BENABBOU

Comme prédit et comme nous l'avions prévu, le suspense n'avait pas raison d'être. Dans la campagne électorale menée par Kamala Harris et le vainqueur tout frais de l'élection, il était inutile de s'interroger sur l'aboutissement d'un scrutin avec en toile de fond l'ambiance et le folklore des casinos. Peu importe le sombre devenir du monde pour l'Amérique, ni même ses profondes fractures sociales, pour peu que le jeu continue, pourvu qu'elle soit la maîtresse des mises en scène et la distributrice des cartes.

Le scrutin ne pouvait que s'accorder un profil bas pour que le rêve américain ne soit qu'une chimère et confirmer comme toujours le règne d'une démocratie à la carte où prime toujours la fluctuation des besoins et des conjonctures. Les vaincus d'aujourd'hui se plient aux manigances imposées par le populisme et la finance.

Et ceux qui ont accompagné Kamala Harris devront ravaler leurs attentes et tenter de faire bonne figure et se contenter d'être les citoyens d'un pays mirifique.

Avant d'être un président, Trump est un artiste et un animateur sur les écrans. Il vient de prouver qu'il est aussi un spécialiste de l'animation des urnes. Il est fidèle à l'art hollywoodien.

Les paris sur l'issue des élections présidentielles américaines n'étaient qu'un jeu de poker casuel pour le pays de l'oncle Sam dont il est friand. Le rideau est tombé sur un spectacle déjà vu et la victoire est bien revenue à Donald Trump qui avait tiré le premier. L'Amérique est ainsi et elle n'est pas près de changer. La violence, dans toutes ses formes, restera son petit lait tant que la parade ne se base que sur la force économique et militaire. Aussi, l'énorme danger que préfigure la victoire de Trump est dans son accompagnement avec un fascisme mondial prolifique calqué sur le parcours d'un certain troisième Reich d'antan avec une finalité de plus de 60 millions de morts. Les discours du nouveau président ont une troublante similitude avec ceux des anciens tenants du racialisme pour être sérieusement inquiétants.