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L'OAIC à la rescousse

par Abdelkrim Zerzouri

L'importation du café appelée à suivre le même chemin que les légumes secs, le riz et les blés ? Quand l'Etat subventionne le prix d'un quelconque produit de large consommation, la pratique veut que l'Etat contrôle toute sa chaîne commerciale qui va de son importation jusqu'à son arrivée aux détaillants et aux consommateurs. Cela a commencé avec l'importation des céréales, confiée exclusivement, en avril 2022, à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), avant de suivre, en février 2023, avec l'importation des légumes secs et du riz, qui a été également confiée au même Office, dans le cadre de la régulation du marché qui subissait une pression inflationniste due aux pratiques spéculatives.

Cela commence par des fluctuations des prix sur le marché international pour se répercuter d'une manière sauvage sur les prix affichés à la consommation. Dans le souci d'assurer un approvisionnement régulier du marché local en produits de large consommation, à des prix raisonnables, il fallait les soustraire aux pratiques spéculatives en interdisant leur importation par les opérateurs privés.

L'objectif visé à travers ces décisions qui accordent l'exclusivité des importations de ces produits sensibles sont d'ordre économique et social, d'une part permettre l'importation des quantités nécessaires pour répondre aux besoins du marché, afin d'éviter les pénuries, surtout, synonyme de pression inflationniste qui pousse les prix vers le haut, et d'autre part sauvegarder le pouvoir d'achat des citoyens. Est-ce que le système a bien fonctionné ? Au départ, il y a eu des dysfonctionnements, principalement enregistrés dans les circuits de la distribution des produits en question, mais les lacunes ont été comblées suite à l'intégration dans le système des réseaux des grossistes à travers le territoire national, ainsi que les conditionneurs. Aujourd'hui, la situation s'est stabilisée, et les autorités ont réussi à fixer les marges bénéficiaires pour les commerçants qui ont assuré la stabilité des prix qui ont connu des hausses fulgurantes avant l'adoption de cette procédure. Et le café semble prendre la même voie depuis les fluctuations ces derniers mois de ses prix sur le marché mondial, qui ont eu des répercussions sur les prix de vente sur le marché local, faisant grimper les prix presque jusqu'au double. L'Etat a, ensuite, décidé de prendre en charge la différence de prix sur le marché mondial afin de stabiliser le prix du café, mais il semble que cette mesure n'a pas été du goût de certains opérateurs.

D'où le lancement d'une enquête pour déterminer les opérateurs qui se sont montrés réticents face à la décision des autorités, prise en concertation avec les principaux opérateurs dans le domaine, visant le plafonnement des prix. Un comportement qui a entraîné une persistance de la pression sur ce produit, poussant les pouvoirs publics à envisager l'adoption de la même procédure suivie avec les céréales et les légumes secs. Dans ce sens, certaines sources affirment que l'importation du café sera exclusivement confiée à un organisme étatique, probablement l'OAIC qui bénéficie d'une expérience solide en la matière.