Emmanuel
Macron, en affichant son soutien à la politique expansionniste du Maroc, confirme
une continuité qui, loin de surprendre, alarme et indigne. Son geste, loin
d'être une simple expression de diplomatie, résonne comme un écho direct du
colonialisme français, une ombre persistante qui semble imprégner chaque étape
de l'histoire moderne. La France, malgré les décennies passées et les
révolutions dont elle s'enorgueillit, reste marquée par ce penchant ancré pour
la domination, incapable de s'aligner sur les aspirations des peuples qui, eux,
luttent pour l'indépendance, l'autonomie et la liberté. Ce soutien conditionné
par une porte ouverte à la France et aux Français, la position marocaine sur la
question du Sahara Occidental représente plus qu'une simple position politique.
Il incarne un déni flagrant du droit des Sahraouis à décider de leur propre
destin, droit pourtant consacré par le droit international et soutenu par des
résolutions de l'ONU. En méprisant ces résolutions, Macron s'inscrit dans une
longue tradition française de complicité avec des régimes qui, pour protéger
leurs intérêts, n'hésitent pas à réprimer les aspirations de leurs propres
populations. Ce mépris affiché pour les revendications des Sahraouis, un peuple
qui endure depuis des décennies l'exil, la séparation et l'oppression, rappelle
tristement les pires heures du colonialisme, lorsque la France s'acharnait à
maintenir son emprise sur des territoires réclamant leur liberté. La visite de
Macron et ses déclarations devant le Parlement européen renforcent cette
impression : au lieu de défendre des valeurs universelles de liberté et de
justice, il défend des alliances qui se moquent des droits des peuples. Une
fois de plus, le président français apporte son soutien à un trône, celui du
Maroc, qui, loin de représenter un modèle démocratique, a toujours été
étroitement lié à une soumission historique aux puissances occidentales. Depuis
Mohammed V jusqu'aux relations actuelles, le Makhzen a constamment choisi de
privilégier les intérêts des puissants, au détriment de son propre peuple,
acceptant la tutelle étrangère pour assurer sa propre survie. Cette allégeance,
remontant jusqu'à la fameuse histoire du «vélo de la soumission», incarne une
tradition de dépendance et d'abandon des valeurs de souveraineté. Pire encore,
le récent rapprochement du Maroc avec I'entité
sioniste marque une inflexion décisive dans sa politique étrangère, où le
pragmatisme brutal l'emporte sur la solidarité avec la cause palestinienne. Ce
choix révèle un visage sans scrupules : le Maroc, en sacrifiant l'unité arabe
pour des gains diplomatiques et sécuritaires avec un État colonial, bafoue les
espoirs des peuples opprimés, reniant sa propre histoire et ses engagements
régionaux. Depuis la guerre de 1967, ce pays a joué un double jeu, en
contradiction avec la position commune des nations arabes, cherchant à récolter
des bénéfices par des compromis obscurs. Macron, en soutenant cette politique,
participe indirectement à légitimer une diplomatie bâtie sur le renoncement et
l'opportunisme. Ainsi, ce soutien de Macron au Maroc apparaît non seulement
comme une simple complicité, mais comme un prolongement du néocolonialisme
français en Afrique du Nord. Macron, en choisissant d'ignorer les aspirations à
l'autodétermination des Sahraouis et en perpétuant une relation étroite avec un
régime monarchique controversé, montre que la France, au-delà de ses discours
de démocratie et de liberté, reste fondamentalement alignée sur ses propres
intérêts. Ce que Macron propose n'est pas une amitié, mais une alliance fondée
sur des calculs géopolitiques, indifférente aux souffrances et aux aspirations
des peuples. La France, qui se présente comme la patrie des droits de l'Homme,
montre ici son double visage : celui d'un pays qui, pour garantir sa position,
préfère s'allier avec des régimes répressifs, quitte à fouler aux pieds la
dignité et les droits de peuples entiers. En refusant de soutenir les
Sahraouis, en cautionnant les politiques marocaines, Macron renforce une
relation où la France continue de jouer le rôle du maître, tandis que le Maroc,
à travers le Makhzen, accepte et maintient cette soumission, reniant ainsi
toute aspiration à une réelle souveraineté. Cette politique, loin de favoriser
la paix et la justice, exacerbe la souffrance, l'humiliation et l'indignation,
rappelant aux peuples colonisés que leurs droits ne seront pas reconnus tant
qu'ils se heurteront aux intérêts de l'ancienne puissance coloniale.