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Combler les lacunes

par Abdelkrim Zerzouri

Le projet de décret exécutif qui définit les modalités de gestion et d'exploitation des établissements privés de santé, étudié jeudi, lors de la réunion du gouvernement, vise à promouvoir l'investissement privé dans le secteur médical, en facilitant l'accès des entreprises privées aux infrastructures et aux équipements nécessaires.

L'objectif est de contribuer à une meilleure couverture sanitaire pour tous les citoyens, tout en soutenant la création d'emplois et l'innovation dans ce domaine essentiel. Et, il y a plus encore à espérer de ce projet de loi, notamment la promotion du tourisme médical, qui ne peut pas être atteint sans l'installation, dans ce secteur, d'entreprises privées aux capacités et aux compétences avérées. Rappelons dans ce cadre que l'Algérie a abrité, en septembre, un congrès international de la santé et du tourisme médical sous le thème : « explorer les moyens pour faire de l'Algérie une destination touristique médicale par excellence ».

L'un des moyens essentiels pour atteindre cet objectif consiste en l'investissement privé dans le secteur médical, visé justement par le projet de loi en question. Un cadre réglementaire qui va certainement évoluer vers des facilités d'accès à l'investissement privé dans le domaine médical. Et, il reste encore à explorer d'autres pistes pour conforter le privé dans ses activités médicales et, surtout, tenter de concilier les bouts des politiques de « libéralisme » et de « dirigisme » dans ce secteur sensible. L'Etat a toujours eu comme souci principal l'égalité des citoyens dans l'accès aux soins médicaux, qui a eu son empreinte sur sa politique dirigiste ou interventionniste en matière de santé, jusqu'aux dernières années où une ouverture sur l'investissement privé a permis l'implantation de cliniques privées dans les grandes villes, notamment. Une ouverture qui n'a pas su réguler le système de santé, resté coincé entre le libéralisme et le dirigisme, créant ainsi ce qu'on cherchait à éviter, un déséquilibre du principe fondamental d'égalité dans l'accès aux soins.

Des soins qui coûtent très cher dans le secteur privé par rapport à ce qui est offert par le secteur public. Comment remédier à ce déséquilibre ? La question est pertinente, parce que la réponse pourrait contribuer au développement du secteur médical privé et permettre un accès égal aux soins. Dans ce contexte, le système de remboursement des actes médicaux, qui est resté figé dans sa forme du temps de la politique dirigiste, mérite une révision approfondie pour une mise à niveau en parallèle à cette ouverture au privé.

Certes, la maîtrise des dépenses de santé demeure un souci permanent des autorités, un souci fondé et légitime, comme partout à travers le monde, mais le remboursement de l'acte médical doit tenir compte de la réalité des prix pratiqués dans le secteur privé. Un pas qui permettrait au secteur privé de jouer pleinement son rôle complémentaire dans le système de santé national.