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On affirme
que les peuples autochtones du monde ont glané une victoire en obtenant un
statut «renforcé» dans les négociations des Nations unies sur la biodiversité
vendredi à la COP 16 réunie à Cali. Les représentants de ces peuples ont
applaudi à cette décision adoptée, satisfaits d'être désignés maintenant aux
avant-postes de la défense de la nature.
Au vu de l'ordre actuel du monde cependant, de cette satisfaction un air folklorique manifeste se dégage pour illustrer une convention aléatoire par bien des aspects. Pour preuve, quand il s'est agi de financement réclamé, la plupart des pays prétendus engagés dans le sauvetage de la biodiversité font la moue accordant la préférence à la responsabilisation de ceux qui n'ont que les ressources de la nature pour exister. A Cali, il a été question du désastre causé par la déforestation, les yeux des conférenciers braqués sur l'Amazonie. Le catastrophique abattage des arbres n'y est pas fortuit comme ailleurs et il alimente un paradoxe où tout en étant un crime contre la nature il est en même temps une source de subsistance pour la population autochtone et une richesse pour les magnats de l'industrie du bois. Cet exemple à lui seul est démonstratif d'un large dilemme auquel fait face toute l'humanité. Le sauvetage de la nature est entaché d'inconséquence quand elle est source de subsistance et encore plus quand elle est inévitable pour l'avancée des industries et un terrain propice pour le profit. Il en est de même quand les pluies sont suppliées de se déverser parfois par supplications adressées aux cieux et quand elle acquiesce par grands flots elles déroutent en provoquant des catastrophes. Ainsi, il serait présomptueux de croire que la nature doit être au niveau de l'attente de l'homme. Elle n'obéit qu'à son bon vouloir et par définition elle façonne comme elle l'entend sa trajectoire. Il doit être écrit quelque part que l'espèce humaine doit vivre dans les inconséquences pour que la grande histoire de la préservation de la nature ne soit que chimère. |
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