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Villes et villages propres !

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Au moment même où, dans une grande ville de l'est du pays, les membres de l'APW sont, selon la presse, en train de s'écharper, abandonnant les préoccupations citoyennes de la région et esquivant les dégâts environnementaux, les laissant à la seule charge exclusive des représentants de l'Etat, en l'occurrence la wilaya et les directeurs de l'Exécutif, au centre du pays , à Tizi -Ouzou exactement, l'APW (la commission environnement, hygiène et santé soutenue, il est vrai, par une société civile dynamique) vient de réussir son onzième concours annuel du village le plus propre de la région. Cinquante-trois candidats ! Avec même un super concours récompensant la décharge publique qui pratique le plus et le mieux le tri sélectif en amont et en aval.

Onzième édition, devenue au fil du temps, grâce à la régularité, quelles que soient les tendances politiques des membres des instances élues, un véritable évènement incontournable et attendu. Non pour ce qu'il y a comme récompenses financières - qui ne sont pas, en réalité, extraordinaires - mais bel et bien pour ce que cela représente comme symbolique et de solidarité. Et, surtout comme retombées psychologiques sur le mental des habitants et sur le tourisme. Chacun sait désormais que les villages consacrés les plus propres, donc les plus attractifs, attirent de plus en plus de visiteurs du reste de la wilaya mais aussi et surtout des autres régions du pays ainsi que pas mal de touristes étrangers, la propreté étant, la plupart du temps, accompagnée de beauté, de bon accueil et de sécurité.

Quand on respecte l'environnement, immanquablement, quelque part, l'individu l'est aussi. Au moment même où une Commission nationale travaille sur la réforme des Codes de wilaya et de la commune, ce sont là des exemples -en apparence anodins - à prendre en compte, qui devraient constituer un soubassement philosophique essentiel. Car... Car, une wilaya (ou une APC), ce n'est pas seulement la ville, mais ce sont aussi des faubourgs, des villages et des cités rurales en grand nombre.

Ce ne sont pas seulement des cités d'habitation. Ce ne sont pas seulement des bureaux d'enregistrement des doléances citoyennes toujours innombrables et continuelles. Ce ne sont pas des instances élues devant être des tremplins pour faire une carrière politique ou pour courir les avantages et les «amitiés», douteuses. Les instances élues sont d'abord et avant tout un véritable sacerdoce au service de la société et de son bien-être.

Ce ne sont pas des gouvernances individuelles ou même groupales autoritaristes.

Ce sont aussi des participations actives, positives et continues des citoyens à la prise de décision et à la sensibilisation.