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Le secteur du BTPH, de par
sa nature, est le plus exposé aux accidents du travail et représente l'un des
environnements les plus dangereux pour les travailleurs. C'est ce qui a été
confirmé, hier, par les intervenants aux Journées portes ouvertes et de
sensibilisation sur les moyens de prévention contre les accidents du travail et
les maladies professionnelles. La représentante de la Direction générale de la
Caisse de la sécurité sociale des travailleurs salariés (CNAS) a affirmé que
«22% des accidents du travail à l'échelle nationale surviennent dans le secteur
du BTPH», mettant l'accent sur la nécessité de prévenir et de sensibiliser et
les employeurs et les employés sur les risques liés à ce secteur. Selon les
résultats d'enquêtes menées par les services de la CNAS concernant ce sujet,
les causes des accidents, enregistrés en grande partie dans le secteur privé,
sont dues à la négligence de certains employeurs qui ne fournissent pas les
moyens de protection individuels et collectifs aux travailleurs. M. Ben Dib
Mohammed, Inspecteur régional du travail, a mis l'accent lors de son
intervention sur la nécessité de responsabiliser davantage les employeurs, car
ces négligences sont payées malheureusement par les cotisations des travailleurs,
autrement dit par la Caisse de la sécurité sociale, à travers le remboursement
des arrêts de travail ou de l'invalidité. En dénonçant : «Ce qu'on voit sur nos
chantiers en matière de non-respect des réglementations en vigueur est
inadmissible», dit-il. Sans parler des moyens de protection individuelle dont
la majorité ne sont pas homologués. Et d'ouvrir une parenthèse pour relever le
problème du manque de médecins du travail dans les services de la médecine du
travail, chose qui ne permet pas une prise en charge de l'ensemble des
travailleurs.
Pour ce qui est des maladies professionnelles, le Dr Beriber, médecin du travail à la CNAS, a évoqué lors de son intervention les maladies professionnelles liées à l'amiante, les travailleurs sur les chantiers notamment de rénovation, travaillant souvent sans masques de protection, et se trouvent exposés aux poussières d'amiante. Précisant : «Nous recevons souvent des travailleurs de ce secteur qui souffrent des pathologies pulmonaires et respiratoires qui, parfois, sont graves», regrette l'intervenante. Le Dr Farah Oussama, maître-assistant en psychiatrie à l'EHS Drid Hocine et expert auprès des tribunaux, a évoqué les dangers associés à l'usage de substances addictives sur les lieux de travail. Mettant l'accent sur la nécessité d'élaborer un plan de lutte contre l'addiction au milieu professionnel. Appelant à soutenir les travailleurs et de leur assurer un milieu de travail sain et plus sûr. Tout en reconnaissant qu'il est difficile de soutenir un travailleur si ce dernier n'a pas la volonté de combattre son addiction aux médicaments ou aux opiacés. Le directeur de l'agence CNAS d'Alger, le Dr Bouguetof Dia El Hak, a affirmé que ces portes ouvertes qui se prolongeront jusqu'à aujourd'hui «les 28 et 29 octobre» ont pour objectif de clarifier le rôle primordial des entreprises notamment celles du bâtiment et des travaux publics, dans la protection de leurs employés. Ces journées, dit-il, visent à promouvoir une culture de la prévention pour réduire les accidents du travail et les maladies professionnelles, tout en instaurant une véritable démarche de sécurité et de santé positive sur les lieux de travail. |