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Nord de Ghaza: Plus d'un millier de martyrs en 22 jours

par Mohamed Mehdi

Lundi, 388e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie sioniste s'est élevé à 43.020 martyrs et 101.110 blessés, a indiqué hier le ministère de l'enclave assiégée. La même source a précisé que l'armée d'occupation a commis 5 massacres, lors des précédentes 48 heures, faisant 96 martyrs et 277 blessés.

Hier, l'Afrique du Sud a annoncé qu'elle soumettra son «mémorandum d'accusation de génocide contre Israël à la Cour internationale de justice (CIJ)». Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a expliqué que le mémorandum contient davantage de preuves et de détails démontrant que ce qui se passe à Ghaza est effectivement un génocide. Depuis sa plainte déposée, fin décembre dernier, devant la CIJ, l'Afrique du Sud a été rejointe par plusieurs pays, dont la Colombie, la Libye, le Mexique, l'Espagne et la Turquie.

En attendant des verdicts de la CIJ et de la CPI, qui rendent justice aux victimes, les crimes contre l'humanité, commis en direct, par l'armée israélienne ne s'arrêtent pas à Ghaza et, depuis quelques semaines, au Liban, où l'entité sioniste bombarde sans hésitation les hôpitaux et les quartiers à forte densité de population.

Dans le nord de Ghaza, des centaines de milliers de personnes sont soumises à la faim, aux bombardements quotidiens, de nuit comme de jour, et à un démantèlement des structures hospitalières, pendant que les dirigeants occidentaux sont plongés dans un coma profond qui les empêche, malgré leur connaissance parfaite des crimes barbares, d'imposer à Israël un embargo total sur les armes.

Hier, dans une déclaration à Al Jazeera, le Directeur de l'hôpital Kamal Adwan, Dr. Hussam Abu Safiya, a déclaré que l'établissement a été «complètement encerclé» et que «tout le personnel médical a été arrêté, à l'exception d'un autre médecin».

De son côté, le ministère de la Santé à Ghaza a appelé les institutions internationales à envoyer des équipes médicales et chirurgicales à l'hôpital Kamal Adwan, rappelant que l'arrestation du personnel de santé est un « crime de guerre et une violation du droit humanitaire», à un moment où «l'occupation continue de prendre pour cible les civils dans divers endroits de l'enclave».

Hier également, la radio de l'armée sioniste a rapporté l'arrestation d'environ 600 Palestiniens du camp de Jabaliya et des zones du nord de la bande de Ghaza, encerclées depuis le 5 octobre dernier, annonçant aussi «le retrait de la 460e brigade du nord de Ghaza et le maintien des troupes de Givati et de la 401e brigade».

Dans les geôles de l'entité sioniste, la situation des prisonniers continue de se dégrader davantage, marquant une accentuation des traitements inhumains depuis le 7 octobre 2023.

L'Autorité des affaires des prisonniers a rapporté, hier, que le prisonnier Marwan Barghouti, dirigeant du Fatah condamné à la perpétuité à cinq reprises, et plusieurs de ses compagnons, ont été blessés après avoir été soumis à des attaques brutales dans la prison de Megiddo en septembre dernier.

Toujours concernant la question des prisonniers palestiniens dans les prisons de l'occupation, la 12e chaîne israélienne a rapporté qu'un «projet de loi a été approuvé pour refuser le droit de visite aux familles des prisonniers palestiniens membres d'organisations qui détiennent des israéliens».

Bombardements continus

Dimanche, une source médicale a déclaré à Al Jazeera que l'opération militaire israélienne dans le nord de la bande de Ghaza, lancée le 5 octobre dernier, a fait plus de 1000 martyrs et des milliers de blessés.

Lundi, un bilan provisoire des victimes des bombardements sionistes sur plusieurs régions de Ghaza fait état de 22 martyrs, dont 13 dans le nord, et des dizaines de blessés. Les bombardements ont ciblé en majorité des régions nord, notamment Jabaliya, Beit Lahia et Al-Shujaia (dans la ville de Ghaza).

Au moins trois martyrs et plusieurs blessés ont été recensés suite à un bombardement israélien, survenu tôt dans la matinée, visant un rassemblement de citoyens dans le quartier de Shujaiya, à l'est de la ville de Ghaza, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera. Le journaliste a ajouté que les forces d'occupation ont bombardé les environs de la clinique Al-Zaytoun, au sud-est de la ville de Ghaza.

Vers 9h, le quartier Al-Zaytoun, le plus grand quartier de la vieille ville de Ghaza et le deuxième en terme de densité de population, a été à nouveau ciblé par des tirs d'artillerie de l'occupation israélienne.

Toujours dans la ville de Ghaza, un bombardement israélien visant des Palestiniens à proximité de la mosquée du complexe islamique dans le quartier d'Al-Sabra, a fait 2 martyrs et des blessés.

Plus au nord, un bombardement dans la zone du projet de Beit Lahia a fait un martyr et plusieurs blessés. La veille, dans cette même zone, un bombardement sioniste visant 5 maisons a fait plus de 35 martyrs et des dizaines de blessés.

Deux autres martyrs et plusieurs blessés ont été victimes d'un bombardement israélien visant un rassemblement de citoyens à Jabaliya al-Balad, au nord de la bande de Ghaza.

Dans le centre de l'enclave, un enfant a été blessé par balles d'un drone israélien à l'est du camp d'Al-Maghazi, rapporte un correspondant d'Al Jazeera. La même source a fait état de 3 autres martyrs dans des bombardements visant des zones du centre de Ghaza.

Vers 17h (heure locale), des tirs d'artillerie de l'occupation contre des civils du camp Al-Bureij ont fait un martyr et des blessés, rapporte Al Jazeera. Dans le sud de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté un martyr et plusieurs blessés dans un bombardement dans la région de Khirbet Al-Adas, au nord de la ville de Rafah.

Le Hezbollah empêche le retour des habitants des colonies du Nord

Lundi, le Hezbollah continue de cibler les 25 colonies dont il a appelé les habitants, deux jours plus tôt, à évacuer, «car elles sont devenues un lieu de déploiement et de stabilité pour les forces ennemies». Ajoutant que ces colonies sont devenues «une cible militaire légitime pour la puissance aérienne et balistique de la Résistance islamique» au Liban.

L'appel semble avoir été entendu par les populations des colonies qui ont rejeté les instructions de leur armée concernant la réouverture des écoles, préférant le maintien des cours à distance, comme l'a rapporté samedi le journal Yedioth Ahronoth.

Hier, en réponse à des bombardements israéliens qui ont fait des dizaines de martyrs et de blessés parmi les civils des villes du sud Liban (Qalila, Al-Haniya, la région de Jabal al-Rayhan, Naqoura, Beit Al-Siyad, Al-Abbasiya, Majdal Zoun, et Shamaa), ainsi que la région de la Bekaa (ville de Mashghara), à l'est du Liban, le Hezbollah a mené plusieurs opérations contre des positions militaires sionistes.

Dans plusieurs communiqués, le Hezbollah a annoncé hier que ses combattants ont visé : «un rassemblement de soldats d'occupation israéliens dans la zone d'Al-Amra, à l'ouest d'Al-Wazzani, avec une salve de missiles», «la société Yodevat Military Industries, au sud-est d'Acre, par un drone d'assaut», ainsi que «des véhicules et des soldats israéliens alors qu'ils avançaient vers la périphérie de Kafr Kila, provoquant l'incendie de deux véhicules et la mort et la blessure de soldats».

Par ailleurs, l'armée sioniste a reconnu, lundi, que «7 officiers et soldats ont été blessés lors de combats au sud du Liban au cours des dernières 24 heures».

Dans la soirée de dimanche, le correspondant militaire de la 12e chaîne israélienne a déclaré que «3 combattants du Hezbollah ont tué 5 soldats et blessé 15 autres» dans des combats à la frontière.

Enfin, l'Autorité israélienne de radiodiffusion a déclaré hier que «le bâtiment principal de l'aéroport Ben Gourion sera fermé aux vols internationaux de novembre à fin mars», ajoutant que cette décision était due à la «suspension des vols de plusieurs compagnies étrangères».