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Aussi, que le président
français et le président américain souhaitent que le Conseil de sécurité soit plus
représentatif, et qu'il accueille de nouveaux membres permanents, c'est que
cette question a été déjà débattue entre les États-Unis et leurs alliés
européens, dont les deux membres du Conseil de sécurité : le Royaume-Uni et la
France.
On peut se poser la question pourquoi précisément en 2022, alors qu'ils n'ont jamais émis par le passé d'élargir le Conseil de sécurité à de nouveaux membres ; la même question se pose pour la Russie et la Chine. Les Cinq membres du Conseil de sécurité, mis à part la France, du temps de Jacques Chirac, n'ont pas émis l'idée d'élargir le Conseil à de nouveaux membres permanents avec les mêmes droits que ceux qui y siègent déjà. Ne perdons pas de vue que le contexte de la situation mondiale a changé, il y a une guerre en cours en Europe qui va certainement rebattre les cartes géostratégiques du monde ; un enjeu qui remettra en cause l'équilibre géostratégique et géopolitique mondial où l'Occident comme la Russie et même la Chine sont tous concernés dans cette guerre. Il faut aussi dire que la Russie qui a annexé les quatre régions ukrainiennes (Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, Kherson et Zaporijjia) et la Crimée en 2014, amputant le territoire ukrainien d'environ 20% de sa superficie, ne reculera ni n'abandonnera ces régions. Précisément les États-Unis et leurs alliés européens ont déjà anticipé et intégré cette donne dans leurs plans futurs au cas où la Russie sortira victorieuse ; ils sont forcés d'étudier tous les cas de figure qui peuvent résulter de cette guerre, et préparer une riposte au moins au niveau de ce qui résultera, au cas où l'Ukraine sera forcée de négocier et accepter les conditions russes. Et une victoire de la Russie qui serait aussi, dans un certain sens, une victoire pour la Chine qui est son premier allié ; mais pour l'Occident, ce serait un véritable désastre ; tous les moyens financiers nécessaires accordés à l'Ukraine, les armements massifs livrés à son armée, les sanctions économiques et financières tout azimut contre la Russie, durant toute la guerre, n'auraient à la fin servi à rien ; ils auraient été vains ; ce serait un retournement total pour l'Occident, une situation extrêmement difficile pour les États-Unis et les pays d'Europe face à leurs peuples qu'au reste du monde. Le « doute » va forcément s'installer sur la réalité de la puissance occidentale, d'autant plus que les États-Unis avaient déjà essuyé un grave revers en Afghanistan ; le monde entier a suivi sur les chaînes télévisées les événements catastrophiques qui ont eu lieu à l'aéroport de Kaboul lors du retrait chaotique des forces américaines en 2021. Et une défaite de l'Ukraine avec la Russie serait pire, ce qui explique pourquoi des plans de l'après-guerre ont déjà été élaborés, en particulier un plan B que l'on aura à « détailler » même si nous ne sommes dans le secret des « commissions », groupes de réflexion des états-majors du Pentagone, de l'Otan et des puissances européennes qui l'ont tracé noir sur blanc ; en fait le plan B est une ligne de conduite que s'est tracée pour l'Occident qui, conscient des périls que cette guerre pourrait lui entraîner, n'aura pas de cesse de l'appliquer quelles que soient les conséquences qu'il aura avec les puissances adverses. Et si aujourd'hui les présidents français et américaine parlent de réforme du Conseil de sécurité, c'est qu'il y a un objectif éminemment géostratégique vital pour l'Occident. En clair, le Conseil de sécurité à cinq membres ne peut plus répondre aux grands problèmes du monde qui ont beaucoup évolué, il n'assure pas réellement la paix mondiale. Il existe un déséquilibre flagrant dans le Conseil de sécurité et cette guerre l'a montré avec d'un côté la Russie et la Chine qui sont des alliées et ils le clament, ils le déclarent dans leurs discours. C'est pourquoi les trois puissances occidentales, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni appuient l'Ukraine en guerre avec la Russie, mais n'ont pas la certitude que l'Ukraine va l'emporter sur la Russie. D'autre part, c'est l'Ukraine qui en paie le lourd tribut en souffrances, destructions et morts d'hommes ; une guerre inégale, presque impossible avec la Russie. Alors que l'Occident n'agit que par pays interposé, en fait une guerre par procuration. Et, aujourd'hui, le Conseil de sécurité qui est réellement immobilisé n'offre plus un espace d'entente entre les grandes puissances pour mettre fin à la guerre ; de plus, l'Occident qui s'oppose à la Russie, n'est soutenu ni par les pays émergents ni par les pays du reste du monde ; ces pays n'oublient pas l'arrogance de l'Occident et la colonisation que celui-ci a mené les siècles passés. Cependant, avant de débattre ce qui va se passer en 2024 ou 2025, certainement le confit armé Ukraine-Russie va se trouver très avancé, et la fin de la guerre de plus en plus se préciser, avec l'usure, une situation désespérée, sans espoir, sans but, obligeant une partie arrivée à ses limites à négocier pour sortir de l'impasse qui sera très contreproductive pour elle, il est bon de faire un récapitulatif des demandes d'élargissement par les autres nations. Prenons les plus récentes, celles de 2005, d'autant plus que l'idée de réforme du Conseil de sécurité avancée par la France et les États-Unis, en 2022, est étayée par ces demandes d'élargissement des autres nations auxquelles les Cinq membres permanents, faut-il rappeler, n'y ont pas répondu favorablement. Aussi les premiers pays qui ont présenté une proposition de réforme du Conseil de sécurité ont été l'Allemagne, le Brésil, l'Inde et le Japon (G4) ; ils ont déposé, le 16 mai 2005, simultanément une candidature pour un siège permanent, doté d'un droit de veto. Le journal Le Monde du 17 mai 2005 écrit : « L'Allemagne, le Brésil, l'Inde et le Japon, surnommés le G4, ont présenté, lundi 16, un projet de résolution prévoyant l'élargissement du Conseil, principal organe de décision de l'ONU, qui passerait à 25 membres, dont 6 permanents, contre 15 actuellement. Une telle mesure est du ressort de l'Assemblée générale et doit recueillir au moins les deux tiers des voix des 191 Etats membres. Réuni à la mission allemande auprès de l'ONU, le G4 a fait circuler ce texte auprès de pays amis, dont certains sont susceptibles d'apporter leur coparrainage, selon un diplomate d'un pays du G4. Il s'agit d'une première étape, destinée à tester le texte, avant de le soumettre au vote de l'Assemblée générale, dès que les quatre seront assurés d'un nombre suffisant de voix. Le projet de résolution prévoit la création de six nouveaux sièges permanents et de quatre non permanents, sans désigner encore les pays devant en bénéficier. Il se contente de les attribuer par zone géographique : un nouveau siège permanent pour l'Amérique latine, deux pour l'Afrique, deux pour l'Asie, un pour l'Europe occidentale. Il prévoit de donner un nouveau siège non permanent à l'Afrique, un autre à l'Amérique latine, un à l'Asie et un dernier à l'Europe de l'Est. Il souhaite ainsi que la nouvelle majorité au Conseil élargi pour l'adoption d'une résolution sera de 14 voix sur 25, au lieu de 9 sur 15 actuellement. Enfin, il revendique le droit de veto pour les futurs titulaires des nouveaux sièges permanents, au motif que « tous les membres permanents devraient avoir les mêmes responsabilités et les mêmes droits ». Mais, dans un texte explicatif annexé au projet, le G4 affirme que « la question du veto ne doit pas être une cause de blocage d'une réforme du Conseil », signifiant par-là que les quatre seraient prêts éventuellement à renoncer au droit de veto. Actuellement, le Conseil de sécurité compte cinq membres permanents dotés du droit de veto (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et dix non permanents élus pour des périodes de deux ans. PRESSION AMÉRICAINE Le New York Times avait affirmé, dimanche, que Washington avait averti le Japon, l'Inde, l'Allemagne et le Brésil que les Etats-Unis n'appuieraient pas leur démarche en vue de devenir membres permanents s'ils ne renonçaient pas au droit de veto. Selon des diplomates cités par le journal, les Etats-Unis craignent que l'octroi d'un tel droit aux membres du G4 finisse par paralyser le Conseil. De leur côté, l'Italie, le Mexique, le Canada, la Corée du Sud et d'autres pays de taille moyenne sont partisans de sièges semi-permanents et ils font campagne contre les quatre candidats à des sièges permanents. L'octroi d'un siège permanent à l'Allemagne ferait de l'Italie la seule grande nation d'Europe occidentale n'en disposant pas. L'Allemagne est le troisième contributeur au budget des Nations unies, après le Japon et les Etats-Unis. La proposition du G4 diffère légèrement de celle du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui, dans ses propres recommandations de réforme, prévoyait un Conseil de sécurité à 24 membres, et non 25. La différence porte sur un seul siège non permanent, celui dévolu à l'Europe de l'Est. « Il s'agit d'un point de départ pour une réforme profonde de l'ONU », a déclaré un diplomate du G4. C'est un projet concret, sur lequel les délégations vont pouvoir travailler. » Les « quatre », qui font cause commune depuis septembre, avaient annoncé leur volonté d'aller de l'avant en vue d'un élargissement du Conseil, dans le court laps de temps qui reste avant le sommet mondial de septembre à New York, où ils espèrent voir la réforme entérinée. Ils ont adopté une stratégie en trois étapes, correspondant à trois projets de résolution, l'un sur le principe de l'élargissement, le deuxième qui identifiera les destinataires des nouveaux sièges et le troisième qui proposera un amendement à la Charte des Nations unies, point de passage obligé d'une telle réforme. Ils ont fixé un calendrier pour ces trois étapes : adoption de la première résolution en juin, élection des candidats aux nouveaux sièges permanents à la mi-juillet et amendement de la Charte deux semaines après. » (3) Le 13 juillet 2005, les États-Unis ont répondu non, ils s'opposaient catégoriquement à la proposition du groupe du G4 visant à élargir le Conseil de sécurité à 25 membres contre 15 actuellement, présentée lundi à l'Assemblée générale qui débattait de la réforme du Conseil de sécurité. Sur la dépêche des Nations Unies, titrée «Les États-Unis opposés à un élargissement du Conseil de sécurité», on lit : « Les États-Unis se sont catégoriquement opposés hier à la proposition du G-4 - Allemagne, Brésil, Inde, Japon - visant à élargir le Conseil de sécurité à 25 membres contre 15 actuellement, présentée lundi à l'Assemblée générale qui débattait de la réforme du Conseil de sécurité. « Les États-Unis ne pensent pas qu'une proposition pour élargir le Conseil de sécurité devrait être votée pour l'heure », a déclaré hier la représentante des États-Unis à l'Assemblée générale qui tenait une séance plénière sur la réforme du Conseil et qui examinait notamment le projet de résolution du G-4 qui consiste à ajouter dix sièges au Conseil de sécurité - six permanents et quatre non permanents contre cinq permanents actuellement et 10 non permanents. Les États-Unis ont cependant reconnu le droit du Japon à prétendre à un siège permanent au sein du Conseil de sécurité. Si plusieurs délégations dont les 25 coauteurs de la proposition du G-4 ont répondu favorablement à l'appel du Secrétaire général visant à ce que l'Assemblée générale se prononce sur la réforme du Conseil avant le sommet de septembre, de nombreuses autres dont celles des États-Unis, de la Fédération de Russie, après la Chine, ont mis en garde contre toute « décision prématurée ». Compte tenu du manque de consensus, les Etats-Unis ont dit craindre une division inutile des membres de l'Assemblée générale face à une réforme du Conseil. Ils estiment par ailleurs que la recherche d'un consensus sur la question devrait être basée sur un accord sur les critères d'élargissement. La représentante des Etats-Unis a suggéré à ce propos l'économie, la population, la puissance militaire, l'engagement en faveur des droits de l'homme et contre le terrorisme, l'équilibre géographique et la capacité à contribuer financièrement à l'ONU. Enfin, les Etats-Unis ont dit craindre qu'un élargissement du Conseil n'affecte son efficacité. Curieuse approche de la démocratie, a ironisé le représentant de l'Allemagne, aux côtés de celui de l'Inde qui a argué, avec son homologue, que le principe « un membre, une voix » est le signe plus tangible de l'égalité souveraine entre les États. » (4) Le 18 juillet 2005, c'est l'Union africaine, à la suite du G4, qui présente une proposition de réforme du Conseil de sécurité. Le site des Nations Unies en donnent les grandes lignes : « Après le G-4, l'Union africaine soumet à l'Assemblée générale sa proposition d'un Conseil de sécurité élargi : 26 membres dont six nouveaux sièges permanents dotés du droit de veto. La question de la réforme du Conseil de sécurité a repris, cet après-midi, le devant de la scène de l'Assemblée générale. Après le débat consacré à la proposition du G-4 -Allemagne, Brésil, Inde, Japon-, les 11 et 12 juillet derniers, les membres de l'Assemblée se sont penchés sur celle de l'Union africaine. Au projet du G-4 visant un Conseil de 25 membres, dont six nouveaux sièges permanents sans droit de veto avant au moins 15 ans, le Nigéria, l'Égypte, l'Algérie, l'Afrique du Sud et le Burkina Faso ont opposé l'idée d'un Conseil de 26 membres dont six nouveaux membres permanents dotés du droit de veto. Au nom de l'Union africaine dont son pays assume la présidence, le représentant du Nigéria a estimé que la redistribution proposée des sièges tient compte d'une meilleure représentativité des pays en développement, tout en reconnaissant le rôle des acteurs clefs et de leurs contributions aux buts et objectifs des Nations Unies. [?] Dans son projet de résolution, l'Union africaine se réserve deux sièges permanents et deux sièges non permanents supplémentaires, en même temps qu'elle attribue deux sièges permanents et un siège non permanent supplémentaire au Groupe des États d'Asie ainsi qu'un autre siège non permanent au Groupe des États d'Europe orientale. Les États d'Amérique latine et des Caraïbes hériteraient d'un siège permanent et d'un nouveau siège non permanent, alors que le Groupe des États d'Europe occidentale et autres États se verrait octroyer un autre siège permanent. [?] S'agissant de la souplesse, le projet de résolution présente un autre avantage, a estimé le représentant. Il permettra à chaque région de prévoir des mandats de durée variable qu'il serait possible de renouveler dans l'attribution des différents sièges électifs permanents dont elle disposerait au Conseil. « La formule du groupe oblige, en outre, le Conseil à rendre des comptes aux États Membres de l'ONU. Le statut permanent est l'exact opposé de la responsabilité puisqu'il transforme le mandat effectif en droit acquis », a conclu Allan Rock. Le groupe « Unis pour le Consensus » n'a donc pas répondu à l'appel du Secrétaire général visant à ce que l'Assemblée générale se prononce sur la question de la réforme du Conseil de sécurité, fusse-t-il par un vote, avant le Sommet de septembre. Le groupe s'écarte ainsi de la position du G-4, qui a dit son intention de mettre son texte aux voix dans un avenir proche. « Unis pour le consensus » rejoint, en revanche, l'UA qui avait demandé qu'on laisse du temps aux négociations. Aujourd'hui, la représentante de la Colombie a regretté le manque de communication, l'absence de négociations, la défiance et les divisions profondes entre les tenants des différents votes qui conduisent les délégations à envisager le vote. Le processus de dialogue et de consultations doit être relancé entre les tenants des trois différents textes, a souhaité pour sa part le Coordonnateur du projet, Munir Akram, représentant du Pakistan lequel, craignant qu'un vote n'exacerbe les tensions, a demandé au Président de l'Assemblée générale de déclarer son incompatibilité avec les modalités adoptées pour les préparatifs du Sommet de septembre. Dans une déclaration à la presse le 13 juillet dernier, le Secrétaire général avait déploré le « déficit démocratique » dans la gouvernance de l'ONU. « Nous parcourons le monde à donner des leçons de démocratie, il est temps qu'on applique ce principe à nous-mêmes », avait-il estimé. » (6) Après cette présentation de demandes de réformes du Conseil de sécurité par les autres nations qui, il faut dire, n'ont pas été retenues du fait que les cinq membres permanents se sont opposés à tout élargissement du Conseil de sécurité - on peut penser que le P5, gardant jalousement ce « privilège » a sommet de l'humanité, ne veulent pas partager, et c'est compréhensible du fait de la nature humaine -, la question se pose néanmoins pourquoi ce revirement de la France et des États-Unis, en 2022, en pleine guerre en Ukraine ? Il est évident que cela a trait au « plan B » des USA, comme on l'a mentionné supra, qui est déjà élaboré par les stratèges occidentaux sur le futur de la guerre en Ukraine, et rien n'indique que la Russie va reculer après avoir annexé la Crimée et les quatre régions ukrainiennes à l'Est de l'Ukraine. Dès lors des interrogations se posent sur le futur de la guerre en Ukraine. La première question est la base même du sens du conflit Ukraine-Occident-Russie : « Qui sortira victorieux de la guerre ? L'Ukraine et avec elle l'Occident qui aura atteint ses objectifs ? Ou la Russie qui aura agrandi son territoire de la Crimée et des régions de l'est de l'Ukraine ? » Et en amont : « Qui vraisemblablement a les moyens de l'emporter : la Russie ou l'Ukraine ? » Une question de fond. La deuxième question : « Y aura-t-il escalade dans la guerre, et la Russie, arrivée à ses dernières limites, utilisera-t-elle l'arme nucléaire pour arriver à ses objectifs ? » Et donc elle ne perdra pas la face dans cette guerre. L'Occident sera-t-il amené soit à répondre directement par l'arme nucléaire à la Russie, ou indirectement en armant l'Ukraine d'armes nucléaires, en réponse à des frappes nucléaires russes ? La troisième question : « En cas de défaite de l'Ukraine et qu'un plan B existe en amont et qu'il répond à cette situation, en quoi consiste-t-il ce plan et que représenterait-il pour les États-Unis face à la Russie qui sort victorieuse ? Et les conséquences qui ne sauraient manquer pour tout l'Occident. A ces questions, répondons en premier à la deuxième question « de l'escalade à l'emploi d'armes nucléaires ». Le président russe Vladimir Poutine a menacé plusieurs fois, au début du conflit, d'employer l'arme nucléaire en cas de cobelligérance. Au début, certes les Occidentaux, s'accordant autour d'une poursuite de la livraison de matériel défensif à destination de Kiev et de l'accroissement des sanctions contre la Fédération de Russie, se sont tous efforcés à ne pas s'exposer à devenir cobelligérants, et donc en dehors de l'aide en matériels militaires défensifs, il n'était pas question de livrer des équipements comme des avions, des chars ; en fait ils se sont tracés une ligne rouge qui consistait à ne pas devenir cobelligérants. Mais, après le retrait des forces russes, en avril 2022, de la région de Kiev, et leur positionnement à l'est de l'Ukraine, au fil des mois de guerres, la situation concernant l'aide occidentale s'est détendue. L'Occident a fourni tous types d'armes à l'Ukraine, défensives et offensives. Des chars allemands et US, des hélicoptères et avions de fabrication européennes et américaine, des systèmes de défense anti-aérienne anglais et américain (Patriot), des drones, etc. Le président Vladimir Poutine, en décembre 2022, a reconnu que le conflit en Ukraine était « long » et a relativisé le risque d'un recours à l'arme nucléaire. Comme l'écrit Euronews, le 8 décembre 2022 : « Alors que la menace nucléaire russe plane depuis le premier jour sur la guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a relativisé le risque d'un recours à cette arme de destruction massive. Ce mercredi, le dirigeant russe a reconnu l'arme nucléaire « comme un moyen de défense », et a affirmé qu'il ne l'utiliserait qu'en « réponse » à une attaque de ce type. « Nous ne sommes pas devenus fous, nous savons ce que sont les armes nucléaires », a déclaré M. Poutine, s'exprimant en visio-conférence devant son Conseil des droits de l'homme, une organisation entièrement soumise au Kremlin. » (7) La réponse n'est pas seulement « Nous ne sommes pas devenus fous, nous savons ce que sont les armes nucléaires », mais réside dans le sens même de la guerre elle-même et l'opportunité ou non d'utiliser des armes nucléaires. Le président russe a menacé d'utiliser des armes nucléaires en cas de cobelligrance de la part de l'Occident ; mais qu'a-t-il fait l'Occident ? Il n'a fait que soutenir l'Ukraine d'armes conventionnelles, au départ prudemment, puis a haussé le ton face à la menace nucléaire russe et a livré des armes offensives à l'armée ukrainienne, des armes conventionnelles. En fait, trois points ressortent clairement dans la réponse à la troisième question, dont un majeur qui signe désormais la prolifération de l'armement nucléaire à l'échelle mondiale. Pour le premier, l'Ukraine n'est pas une puissance nucléaire et la guerre qui l'oppose à la Russie, qui est non seulement une puissance nucléaire mondiale mais, par le nombre d'ogives et de puissance, elle est le numéro1 mondial. Quand bien même l'Ukraine est aidée par l'Occident, l'aide occidentale reste au niveau de l'armement conventionnel. Or, une puissance militaire mondiale comme elle l'est la Russie, qui se targue de ne pas faire la guerre à l'Ukraine mais mène seulement une opération militaire spéciale pour venir en aide aux populations ukrainiennes d'origine russe, n'a puisé qu'en partie sur les formidables réserves d'armements conventionnels qu'elle possède. D'autre part, la Russie n'a pas décrété la mobilisation générale, la population russe forte de près de 150 millions de russes alors que l'Ukraine a décrété la mobilisation générale et la loi martiale, sa population moins de 40 millions, si on soustrait les populations du Donbass, de Kherson, Zaporijjia et la Crimée. Donc, que la Russie utilise l'arme nucléaire contre l'Ukraine ou contre un pays de l'OTAN dénote simplement un signe de faiblesse de la puissance de la Russie, et aussi un signe qui n'est pas mature de la part du gouvernement russe qui lance une attaque nucléaire sachant que les puissances adverses peuvent riposter. A suivre... Notes 3- « Le G4 propose un élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU », par le Journal Le Monde. Le 17 mai 2005 https://www.lemonde.fr/international/article/2005/05/17/le-g4-propose-un-elargissement-du-conseil-de-securite-de-l-onu_650549_3210.html 4. « Les États-Unis opposés à un élargissement du Conseil de sécurité », par le site des Nations unies, ONUInfo. Le 13 juillet 2005 https://news.un.org/fr/story/2005/07/76242 5. « APRÈS LE G-4, L'UNION AFRICAINE SOUMET À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SA PROPOSITION D'UN CONSEIL DE SÉCURITÉ ÉLARGI: 26 MEMBRES DONT 6 NOUVEAUX SIÈGES PERMANENTS DOTÉS DU DROIT DE VETO », par le site des Nations unies. Le 18/07/2005 https://press.un.org/fr/2005/ag10370.doc.htm 6. « Réforme du Conseil de sécurité : le groupe « Unis pour le consensus » propose une voie « plus démocratique » », par le site des Nations unies. Le 27 juillet 2005 https://news.un.org/fr/story/2005/07/76882 7. « « Nous ne sommes pas devenus fous », Vladimir Poutine relativise le recours à l'arme nucléaire », par euronews. Le 8 décembre 2022 https://fr.euronews.com/2022/12/08/nous-ne-sommes-pas-devenus-fous-vladimir-poutine-relativise-le-recours-a-larme-nucleaire 8. « La bataille diplomatique contre la Russie engagée par Volodymyr Zelensky est aussi semée d'embûches », par le journal Le monde. Le 28 septembre 2023 https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/28/la-bataille-diplomatique-contre-la-russie-engagee-par-volodymyr-zelensky-est-aussi-semee-d-embuches_6191336_3232.html 9. « « Le plus grand champ de mines du monde »: l'Ukraine lance une grande campagne de sensibilisation », par BFMTV. Le 13 janvier 2023 https://www.bfmtv.com/international/le-plus-grand-champ-de-mines-du-monde-l-ukraine-lance-une-grande-campagne-de-sensibilisation_AN-202301130442.html |