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Invité à débattre sur le port du
voile dans l'espace public français sur ce qui est désormais convenu d'appeler
l'un des canaux officieux de la galaxie antimusulmane de l'hexagone, la chaine
LCI pour ne pas la citer, à côté de l'autre canal CNEWS, le journaliste Yves Thréard tient des propos véhéments contre les musulmans et
confesse au final qu'il déteste la religion musulmane.
Un autre lui emboite le pas, Olivier Galzi journaliste français né à Tunis, et compare lui le voile que portent les femmes musulmanes à un uniforme SS. L'expansion tous azimuts de propos du même genre explose en France et même l'extrême droite qui a toujours eu pour socle fondateur un corpus idéologique antisémite fait sa mue, aidée en cela par le complexe politico-médiatique acquis dans sa majorité à cette cabale antimusulmane, et verse désormais sans vergogne son fiel sur tout ce qui symbolise la présence de l'Islam en France. Mais l'émotion suscitée récemment par ce crime inqualifiable commis par un policier français qui a mortellement poignardé 4 de ses collègues dans un commissariat de police suffit-elle à elle seule pour justifier ce déferlement de tant de haine à l'égard d'une religion qui compte plus de 8 millions de fidèles en France ? Bien sûr que non. Il ne s'agit juste que d'un prétexte. Tout le monde sait qui a développé tout en le théorisant le discours antimusulman en France. Emboitant le pas à Samuel Huntington qui dans son brûlot dédié à la guerre des civilisations, a clairement identifié l'ennemi à abattre, l'Islam en l'occurrence, ceux que l'on qualifia pompeusement à l'époque de néoconservateurs américains comme Richard Pearl et Paul Wolfovitz ont réussi à vendre à l'administration américaine et à l'opinion mondiale la nécessite de nouvelles croisades de l'Occident en terre d'Islam comme les fameuses guerres du Golfe, l'Afghanistan, le Mali, etc., pour ne citer que celles?là. Ces expéditions militaires avaient toutes pour objectif commun de faire oublier la question palestinienne qui constituera encore longtemps la ligne de fracture entre un Occident arrogant qui a indéniablement entamé sa chute et son déclin et un monde musulman qui ne demande qu'à vivre en paix chez lui et comme il l'entend. Des intellectuels et journalistes français se sont ensuite crus obligés eux aussi d'en faire autant en France. L'un des premiers qui sous prétexte de la lutte contre l'antisémitisme a creusé le sillon de la haine anti Islam a été Alain Finkielkraut qui à force de sévir sur les plateaux de télévision et les ondes de radio a réussi à drainer dans son sillage tous ceux qui armés de leur funeste plume voulaient en découdre avec cette religion comme Eric Zemmour qui a non seulement réussi à vulgariser la théorie du grand remplacement chère à René Camus mais à lui greffer aussi la sienne, celle du grand déplacement d'Europe et de France de tous les musulmans. Ce journaliste né dans la banlieue française et dont les parents ont vécu en paix en Algérie contrairement à leurs coreligionnaires qui ont connu l'enfer des ghettos et des camps de concentration nazis, se croit de surcroit obligé d'en rajouter à chacune de ses sorties médiatiques en faisant de la vente concomitante puisque à sa haine viscérale des musulmans se joint celle de l'Algérie indépendante. Mais cette sémantique antimusulmane qui revêt parfois un précautionneux habillage anti immigrés ne s'invite que parce que souvent des politiques de tout bord lui donnent un coup de pouce comme le fait présentement Aurore Bergé qui emboite le pas à la journaliste Caroline Fourest où encore Eric Ciotti. Même le président Français est venu récemment apporter sa petite formule au lexique déjà riche des propos dédiés aux immigrés et aux musulmans, surtout que la fameuse droite dite dure ne manque pas de lui rappeler souvent sa prétendue mollesse à l'égard de ces questions qu'elle qualifie d'extrêmement importantes pour la France. Il est vrai que lorsque tout ce qui provoque les révolutions est déjà réuni, pauvreté, injustice, fin des idéologies, dislocation et fractures sociales, affaiblissement pour ne pas dire affaissement sur le plan international, il ne reste plus alors que la haine à partager et qu'il faut donner en pâture à une opinion déboussolée, en panne de repères et surtout détroussée par les banques. Même les chaines de télévision s'y mettent. Et le sinistre Eric Zemmour l'aura compris avant tout le monde. Ce sera toujours du donnant donnant. De la haine contre de l'audimat. Dur d'imaginer alors pouvoir organiser de ce côté-ci de la Méditerranée et dans ce contexte précis de haine antimusulmane en France et malgré la bonne volonté des uns et des autres une exhibition footballistique qui ne pourrait pas à elle toute seule éclaircir un tableau déjà bien sombre et qui pourrait être aux dépens de l'Algérie mal perçue par l'ensemble du monde musulman. |