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Il y a peu de temps, les
tensions diplomatiques et militaires dans la région du Golfe Persique étaient à
leur paroxysme. Ce niveau critique de tensions laissait planer un haut risque de
confrontation armée entre l'Iran et les Etat-Unis.
Cette escalade remonte à la décision unilatérale américaine de retrait de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien du mois de mai 2018. Le président Trump considère que l'accord ne va pas loin dans les obligations contractées par l'Iran. Par-dessus tout, il dit ne pas faire confiance en l'Iran. Il engage une politique dite de pressions maximales visant à sacquer les revenus pétroliers de l'Iran et à étouffer son économie. En réponse, l'Iran engage un processus graduel de désengagement de ses obligations contractuelles. Il émet un ultimatum pour le 7 juillet avant de réactiver le projet de réacteur à eau lourde pour amener les signataires de l'accord à respecter leurs engagements. Néanmoins, les mesures de rétorsion iraniennes visant un allègement des sanctions contre le respect intégral de l'accord sont sans effet. Les incidents se multiplient. Les Etats-Unis en rendent l'Iran responsable, sans autre forme de preuves. En juin, l'Iran abat un drone de dernière génération de la Navy américaine. Le président américain annonce une riposte mais annule l'ordre d'attaque au dernier moment. Le niveau de tension atteint un pic lorsque deux raffineries pétrolières saoudiennes sont attaquées, le 14 septembre, par une escadrille de 10 drones attribués aux forces houtis yéménites. Ces attaques menées dans la profondeur territoriale saoudienne changent la donne au plan diplomatique. Le Prince Ben Selman évoque, pour la première fois, « la solution politique ». Sur cet arrière-fond, les analyses divergent sur le risque de guerre. Certains font état de l'imminence d'un bombardement. Le président Trump annonce que les Etats-Unis ont « locked and loaded ». Le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif réplique. L'Iran ne veut pas d'une confrontation militaire mais avertit que toute attaque conduira à un « all-out war ». D'autres analystes sont plus circonspects : si le risque de guerre aux conséquences « cataclysmiques » est improbable, un incident hors de contrôle du régime iranien est possible. Il peut être provoqué par quelque sous-traitant. Au mois d'août, à l'amorce de l'escalade, ma perception de ces évènements et de la géopolitique régionale est en partie influencée par quelques à priori politiques, par des préjugés sur la société iranienne, et des idées préconçues sur l'Iran et l'Islam chiite. Des prismes déformants alimentent cette perception des enjeux géopolitiques. Que faire d'autre sinon se rendre en Iran pour éclairer sa lanterne sur les réalités iraniennes et y nourrir sa perception des enjeux géopolitiques ? Avec la sensibilité d'un Maghrébin. Il me parut intéressant d'être sur place pour savoir ce que les Iraniens eux-mêmes pensent de cette confrontation. Et pour constater, le cas échéant, si la prophétie de John Bolton a des chances de se réaliser. Ce dernier a assuré devant des membres de la diaspora iranienne, en mars 2018, que le régime iranien ne dépassera pas le cap des quarante ans en 2019. J'entame ce voyage initiatique, début septembre, par une information préliminaire sur le « monde perse ». Je me laisse éclairer par l'idée d'un projet partagé d'une remontée vers la Chine par la route de la soie. Les guides touristiques que je consulte laissent poindre assez souvent des assertions subjectives ou dépassées qui se révèlent au fil du voyage. Les recommandations sur place des Iraniens m'éclaireront davantage. Après la visite du repère de l'ancienne secte chiite d'obédience ismaélite des « Assassins » de Hassan Sabbah, dans les montagnes de l'Alborz, je suis un tracé de 4 500 km par la route. Il me conduit vers la steppe, dans le Golestân, région frontalière du Turkménistan, jusqu'à Ardakân dans le Sud-Est, région des déserts, en suivant une des anciennes routes de la soie et d'anciens caravansérails. C'est la route de tous les émerveillements à travers le Fars sur l'axe Shahrud, Qom, Kashan, Isfahan, Persépolis, Yazd, Kerman. Une immersion complète dans le pays, au plus proche des Iraniens. En y séjournant pendant plus d'un mois, je saisis d'abord le sens de « l'Iranité » dont j'entends parler. C'est un mélange indissoluble de fierté civilisationnelle, d'acceptation d'identités culturelles multiples, et de nationalisme souverainiste à toute épreuve. Elle aurait aussi la dimension d'un refuge de l'âme perse avant qu'elle ne se réveille de nouveau face à l'adversité. Le jour de mon départ pour Téhéran via Istanbul, les Américains menacent l'Iran de terribles représailles au motif qu'il met en danger la sécurité de la région, déstabilise les cours du pétrole et porte atteinte à la sécurité des flux pétroliers dans le Golfe. L'Arabie Saoudite, acteur secondaire, appelle son protecteur américain à son secours. Elle encourage les Etat-Unis à déclencher des représailles militaires contre l'Iran parce qu'elle-même impuissante face aux capacités militaires iraniennes. Le MAE iranien ironise : l'Arabie Saoudite est prête à combattre l'Iran jusqu'au dernier soldat américain. Sur place, je réalise que le risque de guerre peut n'être qu'un grand jeu diplomatique, en bonne partie orchestré par les Iraniens. Face à la démonstration des capacités de nuisance iraniennes, les Saoudiens n'ont pas le cran d'affronter leur adversaire tandis que Trump ayant l'œil rivé sur le business et sur sa réélection ne prendra pas ce risque majeur. L'Iran est dans un rapport de force momentanément favorable. Il défend son « Lebensraum » afin de rester un acteur qui compte, un empire qui perdure. Mais il est aussi à la charnière d'une confrontation plus globale faisant de la Russie et de la Chine des acteurs prédominants. Les Américains toujours prisonniers de leur vision géopolitique héritée de Mahan, voient dans la consolidation de la masse continentale eurasiatique un enjeu névralgique pour le maintien de leur hégémonie. Se voir ravir l'hégémonie pour n'avoir pas mis ce pays charnière sous les gravats, n'est-il pas encore plus risqué ? Les Américains ont vérifié encore une fois la consistance de leurs rangs. Pas un qui leur a tenu tête en déclinant l'application des sanctions. Même pas les Chinois, qui ont retiré leurs contributions dans le développement du projet South Pars, pourtant le plus grand champ gazier au monde. Au motif que l'acquisition par l'Iran de capacités nucléaires est une menace à sa sécurité, Israël pousse les Etats-Unis à la confrontation militaire. De longue date, Israël excite les tensions et alimente les conflits. C'est une stratégie gagnante puisque la factice solidarité arabe a volé en éclats. Dans la région, on s'entre-déchire ; une stratégie concertée avec les Américains. Elle a produit les rapprochements d'Israël avec l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Qatar. Israël s'inquiète aussi de la fin de moins en moins hypothétique de son monopole nucléaire dans la région. A l'inverse de l'Irak de Saddam Hussein, l'Iran n'est pas l'Irak. Une guerre contre l'Iran serait potentiellement plus calamiteuse que l'invasion américaine de l'Irak en 2003. L'Iran a la capacité de déstabiliser ses voisins du Moyen Orient et de perturber gravement l'aorte pétrolière du détroit d'Ormuz par laquelle transite un 1/3 du trafic pétrolier mondial. Complétons le tableau en rappelant que l'Arabie-Saoudite et Israël font cause commune contre l'ennemi commun musulman chiite. L'émergence d'un Iran doté de capacités nucléaires donnerait naissance en effet à un nouvel équilibre des forces régional basé sur la dissuasion nucléaire mutuelle. Cela induirait un bouleversement de la configuration géopolitique globale en défaveur de l'Ouest. Un pays d'Orient accédant à la maîtrise du nucléaire surtout militaire, serait un grand défi de géopolitique. Vu sous cet angle sur place, un rééquilibrage au plan de la dissuasion des forces non conventionnelles revêt du sens dans la perception d'un pays assiégé, sans cesse menacé par la première puissance mondiale et ses satellites dans la région. Durant ce séjour, je comprends que l'Iran a tiré les enseignements des face-à-face qui l'opposent aux coalitions internationales. Il ne se laisse pas surprendre. Il lui faut être en capacité de compter sur lui-même. De résister aux pressions dans la durée (l'équivalent des sièges dans l'Antiquité), de réduire les points de vulnérabilité (ce que la Russie et la Chine ont compris en réduisant leur exposition au dollar). Atteindre un réel niveau de puissance (qui ne se mesure pas à l'acquisition d'armements), développer de réelles capacités de riposte relève d'un impératif de survie. Le sort qui a été fait à l'Irak l'incite à développer un haut niveau de dissuasion pour assurer sa sécurité et pérenniser les attraits d'une civilisation millénaire. Édifié par la faillite de la signature américaine de l'accord de Vienne, suivie de l'escalade des sanctions, l'Iran ne fait plus confiance en l'Occident. Deux mille cinq cents ans en tant qu'Etat souverain, jalonnés d'expansion et de reculs territoriaux, de confrontations militaires, d'occupation, de négociations diplomatiques, de louvoiements, de langages multiples, de postures masquées, cultivent un sens élevé de survie dans la durée historique. D'autant qu'au besoin de reconnaissance de statut de puissance régionale, répond une logique guerrière américaine niant ce besoin vital. Ce sentiment de victime est sous-jacent à toute discussion avec l'Iranien, qu'il soit pour ou contre l'option du nucléaire. La volonté de résistance est par ailleurs alimentée par le sens du martyr qui puise ses racines dans le sacrifice de l'imam Hussein, un martyr omniprésent dans la société iranienne. Contextualisée dans une perspective historique, cette confrontation irano-américaine donne à la notion de temps face à l'adversité une dimension propre aux anciens empires. Un bras de fer contemporain de quarante ans opposant l'Iran à ses adversaires déclarés ne représenterait-il qu'une ligne sur la page du volumineux livre d'histoire perse ? Ce livre continue ainsi de s'écrire, indépendamment des régimes politiques qui se succèdent. L'essentiel est de rester dans l'histoire, c'est-à-dire au premier plan de l'actualité et de la géopolitique. Au plan diplomatique, j'ai compris que l'Iran en a tellement vu et subi au fil des siècles, qu'il ne s'en laisse plus compter, que ce soit par une carotte européenne ou par un bâton américain. Le sens du marchandage auquel on assiste se serait imprimé dans les chromosomes des anciens empires. Un sens de l'Etat et de la Nation serait né en Perse pour s'y ancrer au fil des millénaires de guerre et de paix. Face à l'Iran, on acte aujourd'hui une coalition de royaumes de création historique récente et de pays démocratiques à la vision changeante rythmée par les échéances électorales, la valse des stratèges et par l'impératif du court terme. Dans cette opposition frontale, le dialogue et la confiance occupent un espace résiduel. En diabolisant à l'excès les ennemis qu'ils se désignent, qu'ils jettent en pâture aux opinions publiques, les Américains se mettent sous pression, s'enferment dans la logique contre-productive du diktat (le recours à la force) et du résultat immédiat. Les cycles de haute et basse tension se succèdent. Pendant ce temps, les problèmes se complexifient. C'est un bras de fer diplomatique dans lequel l'Iran semble prendre l'avantage, pour l'instant. Dans le domaine de la nuisance militaire, il agit sans laisser de traces, ni se laisser tracer. La confrontation se joue sur le terrain de l'intelligence, dans toutes les acceptions du terme. On aura compris que l'Iran a atteint un niveau de maitrise technologique militaire endogène qu'aucun pays arabe n'est en mesure d'atteindre pour l'instant. L'Iran fait la démonstration qu'avec des moyens réduits mais intelligents (les drones et les missiles), il peut développer une capacité de nuisance démultipliée par rapport aux moyens dont dispose ses ennemis. Mais le rapport de force global reste à son désavantage. Sur les flancs de l'Iran, sans vraiment être à ses côtés, des amis de circonstance : la Russie et la Chine, deux autres puissances aux racines historiques profondes, qui disputent au « shérif » du moment son hégémonie agressive. Un acteur devenu d'autant plus belliqueux qu'il est acculé sur la défensive sur de multiples fronts par ces deux anciens empires en pleine remontée de puissance que sont la Chine et la Russie. On peut valablement se demander si ce moment contemporain ne marque pas le retour des anciens empires d'Orient pour ce qui est de la Chine, de l'Iran et de la Turquie, et de la Russie d'autre part. En somme, une conjugaison d'intérêts face à l'hégémonisme américain post guerre froide. A l'un des carrefours de ces enjeux, s'enracine la charnière iranienne. L'aire iranienne autant que l'aire ottomane d'ailleurs, favorise la poussée des vents d'Orient venant de Chine. Les puissances d'Orient sont-elles en train de reprendre la main pour s'imposer dans le directoire des grands actionnaires qui définissent les règles du jeu ? Des liens de plus en plus renforcés se forment entre la Turquie, l'Iran et la Chine. Cette dernière déploie une stratégie d'expansion basée sur son projet de route de la soie. La Turquie, membre de l'Otan, contourne les règles de l'Alliance au gré de ses propres intérêts et multiplie les pieds de nez à l'UE. Par ailleurs, l'action conjuguée, mais pas nécessairement concertée, de la Russie avec l'Iran, a mis en hors-jeu les puissances occidentales en Syrie. Vis-à-vis de l'Iran, l'Europe peine à affirmer un rôle indépendant de son allié américain. Sur le dossier iranien, ses intérêts en payent le prix par crainte de représailles sur les grandes entreprises européennes. Sa marge de manœuvre diplomatique s'est rétrécie. Au point où l'Iran privilégie la négociation avec le « shérif » américain tout en se donnant la latitude de jouer sur les différences d'intérêts entre les Occidentaux. L'épisode de l'examen du dossier nucléaire iranien par le G7, lors du sommet de la fin du mois d'août à Biarritz, est éclairant. La France déployait des efforts pour enrayer l'escalade entre Tehran et Washington et ainsi ouvrir la voie à la reprise des négociations. Sur le fond, il s'est agi de permettre à l'Iran d'exporter une partie de son pétrole, pendant une période limitée, en échange d'un retour à son engagement de ne pas enrichir d'uranium. La venue du ministre iranien à Biarritz est perçue comme une prédisposition favorable. Asphyxié par l'embargo pétrolier (n'exportant que 300.000 barils/jour au lieu des 2.500.000 barils/jour d'avant la crise), l'Iran n'a d'autre choix que d'accepter la proposition française, affirment des commetateurs. Il ne peut refuser un niveau bien inférieur au minimum absolu de 700.000 barils/jour réclamés par Javad Zarif. Dans ce jeu, l'Iran ne prend pas de risque car le front occidental n'est pas solide, loin s'en faut. De fait, ce front se fissure sur le champ. Alors que le président Trump désavoue le président français, (« il n'a pas discuté de cela », affirme-t-il), John Bolton fulmine contre la tentative française. Le président français dut se résoudre à un rétropédalage en concluant l'exercice par une déclaration disant que « chaque pays allait continuer à agir dans son rôle ». Certains commentateurs affirmaient aussi qu'en se rendant à Biarritz, Javad Zarif s'exposait aux critiques des ultra-conservateurs. En sous-entendu, il avait tout intérêt à accepter la proposition française pour démontrer l'utilité de son déplacement. Faux calcul. Ce n'est pas la compréhension des Iraniens rencontrés à ce moment-là. Pour nombre d'entre eux, cela fait 40 ans qu'ils résistent aux Américains. Ils peuvent encore résister. Ils en souffrent mais ils arrivent à contourner les sanctions qui les affectent dans leur quotidien grâce à leur ingéniosité et à leurs ramifications commerciales et financières internationales. Quant au supposé clivage conservateurs/libéraux, il m'a paru comme l'indice d'une sous-estimation de l'homogénéité du pouvoir. Les jeux entre tendances politiques internes semblent faire partie d'un grand jeu, du Grand Jeu à l'iranienne face à ses adversaires. Nombre d'observateurs risquent de se leurrer s'ils escomptent un affaiblissement d'un camp contre l'autre sur ce dossier du nucléaire. Ils risquent aussi de prendre une fausse piste s'ils comptent sur les sanctions pour renverser le régime. Les faux calculs stratégiques contribuent à cimenter un pouvoir qui se consolide face aux adversaires extérieurs de l'Iran. C'est dire que la stratégie américaine, bâtie sur la force, est des plus contre-productive au plan de la sécurité internationale, des plus contre-productive sur les décisions iraniennes en matière de politique extérieure. Le dernier indice étant la décision de l'Iran de reprendre la recherche « no limits » dans le domaine nucléaire. Je visitai, le 6 septembre, le fabuleux palais du Golestân au centre de Tehran lorsque les nouvelles rapportèrent la tentative américaine de soudoyer le commandant de bord du tanker iranien, retenu à Gibraltar, afin qu'il déroute son navire. Je vécu sur le moment un instantané sur la grandeur d'un palais perse face à la petitesse d'une grande puissance. Cette petitesse se réduisit lorsque le Trésor américain décida de blacklister ce bateau transportant des médicaments et des denrées alimentaires, et menaça de sanctions tout pays qui accepte l'accostage du navire. Le renvoi de John Bolton, déjà co-auteur du désastre en Irak, est un aveu de l'échec de la politique brutale dite de pressions maximales. De la mise en échec aussi de l'initiative du président français de faire rencontrer, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le Premier ministre iranien Rouhani avec le président Trump. La presse iranienne rapporta que l'Iran n'était pas preneur d'une photo (allusion à la Corée du Nord). Zarif rappelle que l'Iran conditionne toujours la reprise du dialogue par un allègement des sanctions. Les Occidentaux posent leurs conditions, l'Iran pose les siennes. Le bras de fer se poursuit dans la durée, sur le fil du rasoir. Dans le contexte présent, autant que je pus le ressentir sur place, et pour autant que les Etats-Unis campent sur leurs positions, l'Iran n'envisage pas de dialoguer avec Trump. Khamenei ne le considère pas comme un interlocuteur crédible. C'est le message transmis par le truchement du Premier ministre du Japon venu intercéder sur le dossier du nucléaire. En se penchant sur le dossier de l'Iran avec la brutalité et le langage qui lui sont familiers, John Bolton aurait dû savoir que l'Iranien a le sens de la micro-géopolitique. Un des passe-temps favoris des Tehranais dans les parcs publics est le jeu d'échecs. Ce jeu de l'intelligence et de la finesse s'y trouve gravé, au sens propre du terme, dans la pierre iranienne. A ce jeu de l'intelligence et de la finesse, Bolton était perdant d'avance. Trump le savait-il, lui qui a face à lui un autre joueur aux échecs : Poutine. (suivra (2): «l'Iran 10.0») *Ancien ambassadeur |