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Comme
tous les bipèdes qui peuplent la terre, Said Bouteflika a des défauts. Mais
peut-être aussi beaucoup de qualités. Mais ça on ne le saura pas car à entendre
les rumeurs, à lire tous les commentaires que son nom fait éclore, il est juste
haïssable. Et, pour les plus virulents il mérite simplement une fin tragique.En
effet il n'y a qu'elle au bout de la haine.
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi celui qui n'exerce aucune fonction officielle au sein de l'État suscite-t-il désormais de telles réactions ? A qui la faute ? A Internet, à la presse, à ce siècle ? Pourquoi son nom est-il lié à tous les remous qui secouent l'État Algérien ? A lui-même ? Dans une ère propice aux dérives, dans un débat public pauvre en repères historiques solides, en culture politique, en communication, le silence encourage et facilite toutes les outrances. Pour avoir la paix de l'esprit, nous avons interrogé tous ses anciens camarades à l'ENP où il fut étudiant, tous ses anciens collègues de travail à l'université de Bab Ezzouar et celle de Oued Aissi (Tizi Ouzou) où il fut enseignant durant de nombreuses années et tous les étudiants à qui il avait donné des cours, nous avons à notre grande surprise, rencontré un autre homme que celui décrit à travers les réseaux sociaux et les rumeurs. Tous nos interlocuteurs , à l'unanimité ont parlé d'un homme paisible, réservé, intelligent et compétent dans son domaine. Alors pourquoi son nom suscite-t-il autant de méfiance et de haine parmi certains cercles de la presse et de la classe politique ? Saïd Bouteflika se serait-il métamorphosé, aurait-il changé de nature en renonçant volontairement à toutes les vertus qui lui valurent jusqu'ici le respect de toutes et de tous, depuis que son frère ainé a été élu président de la république ? L'homme peut-il changer à ce point? La presse ou du moins une certaine presse n'est pas la seule à participer de l'atmosphère actuelle. Il y a les autres qui distillent soigneusement un tas de rumeurs sur la personne de Said Bouteflika, qui lui prêtent des ambitions secrètes, celles de succéder à son frère. C'est peut-être ce qui rend tant de gens aussi fous dans leurs têtes à son égard alors que comme dans Racine, il ne mérite ni excès d'honneur, ni indignité. D'autant plus qu'aucune loi dans le pays n'interdit à un citoyen jouissant de tous ses droits de postuler aux plus hautes destinées de la nation. Dernièrement, alors que le chef de l'État procédait à un remaniement au sein du gouvernement et de hiérarchie militaire, dans le cadre des prérogatives que lui confère la loi fondamentale du pays, la haine se déchaine contre lui. Sans la moindre preuve, sans le moindre fait, son nom est désormais associé à toutes les forfaitures. Les critiques ne manquent jamais de férocité et d'hostilité. Que lui reproche-t-on au juste ? Said Bouteflika vient d'un autre monde, d'une autre époque que celle des castes qui ont encadré le pays depuis 1954 à ce jour. Par ailleurs, ces mêmes castes qui gravitent autour du pouvoir, des partis politiques et de la presse peinent à construire un candidat commun pour l'échéance de 2019.Pour ainsi dire, Said Bouteflika se retrouve, malgré lui, seul sur la scène pour succéder à son frère. Alors, pour l'éliminer de la course à la succession du trône, on cherche à le discréditer aux yeux de l'opinion publique. Quand la détestation devient totale, elle peut tout emporter. La stratégie a toujours été payante. Ce fut le cas pour Messali, Abbane, Ferhat Abbas, Benkhedda, Benbella, Chadli, Zeroual. Ces derniers, chacun à sa manière a payé le prix fort d'une compagne d'intox l'ayant ciblé. Il reste maintenant à savoir si les institutions pivot de la république et le peuple accepteront de participer au jeu machiavélique des castes qui veulent éliminer Said Bouteflika de la course à la présidentielle de 2019. |