|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
« L'euro, une chance inouïe pour l'Europe ! Faiblesse des gouvernements de la zone euro face à la politique économique de l'Allemagne ou clairvoyance ? », de nombreuses réactions montrent que les réponses apportées par cette analyse n'ont pas été bien comprises au point qu'un intervenant écrit : « Et si elle ne recule pas [l'Europe], elle ne peut demeurer sur place, elle doit donc avancer avec l'euro. » Merci, Monsieur, de nous rappeler que le désir s'accroît quand l'effet se recule. Cela dit, votre démonstration de la troisième partie m'a amplement échappé. J'espère que, dans un autre article, le raisonnement sera mieux explicité. » Aussi allons-nous poursuivre le débat sur le sens des politiques d'austérité en zone euro, et l'affrontement qu'induisent ces politiques entre les eurosceptiques et les européistes. Une approche qui permet mieux d'appréhender pourquoi l'économie de la zone euro n'a toujours pas trouvé son équilibre depuis la crise financière de 2008. Et les multiples plans de sauvetage et de relance opérés et qui se sont aujourd'hui transformés en politiques d'austérité de puis 2010 n'ont toujours pas permis de dépasser la dépression économique qui a suivi la crise. Interview de Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France Dans l'interview de Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, «C'est l'heure du déclin ou du sursaut. Il faut choisir le sursaut. » Europe 1 - Jean-Pierre Elkabach - 11 septembre 2014, certaines déclarations du premier argentier de France sont à plus d'un titre révélatrice sur les problèmes que rencontrent la zone euro. J.P. E.: Par les temps qui courent, tout est à la baisse, sauf les déficits. Vous avez vu les titres de la presse avec nous: «impasse», «dérapages et dérives», «naufrage », « le discrédit français ». Comme dit le Larousse, on est foutu. C.N.: Non, la France n'est pas foutue. Non, la France, vraiment, n'est pas foutue, mais c'est l'heure du sursaut. C'est l'heure du sursaut ou du déclin, il faut choisir. Évidemment, il faut choisir le sursaut. Et qu'est-ce qu'il faut faire ? Ce qu'il serait grave de ne pas faire ce sont les réformes, les bonnes réformes, bien sûr, et puis poursuivre inflexiblement la réduction des dépenses, et ça? J.P. E.: Oui, la France n'arrive pas à tenir ses promesses de déficit à 3 %, en 2015, on nous dit maintenant 2017, on peut dire peut-être 2018, 2019. Est-ce que pour autant, c'est vraiment un drame ? C. N.: C'est très sérieux, ce n'est clairement pas une bonne nouvelle. Pourquoi est-ce que c'est très sérieux ? Parce qu'on ne peut pas accumuler indéfiniment les déficits. Si on continue à avoir une croissance de 0,5 % par an, et des déficits de 4 ou 5 % par an, il est clair qu'on va dans le mur, et qu'on va être paupérisé, et que c'est vraiment cela la voie du déclin. J.P. E.: Mais c'est la troisième fois - une fois avec messieurs Sarkozy/ Fillon (il faut le leur rappeler), deux fois sous la gauche - qu'un délai/sursis est réclamé. C'est-à-dire qu'au total, on a perdu 4, 5, peut-être 6 ans. Ces dépassements, dit Bercy, sont dus à la situation exceptionnelle de la zone euro. Est-ce la faute, Monsieur le Gouverneur, de la seule Europe, ou les résultats des faiblesses et des erreurs de notre politique économique ? C.N.: Ce qui est très marquant, c'est? bien sûr, il y a une faiblesse dans la zone euro, mais c'est particulièrement le cas en France, en France et en Italie d'ailleurs. Pourquoi ? Quand on regarde les pays qui ont fait des réformes - regardons l'Espagne, regardons le Portugal, regardons l'Irlande -, qui ont traversé des moments très difficiles, qui ont fait des réformes très fortes, sur le marché du travail, sur le marché des biens et services, qui ont? J.P.E.: Vous êtes en train de dire ce matin, Monsieur le Gouverneur, Christian Noyer, qu'il n'y a pas d'alternative à la politique Hollande/ Valls/ Macron ? C.N.: Il n'y a pas d'alternative à la politique de réformes pour relancer le potentiel de croissance, et effectivement, aux grandes mesures qui ont été annoncées. Non, il n'y a pas de plan B. J.P.E.: Et quand on nous dit 21 milliards d'économies encore pour 2015, ça y est, c'est l'austérité. C.N.: Non, ce n'est pas l'austérité. Quand on a 4 à 5 % de déficit, ce n'est pas l'austérité. Il est clair qu'il y a des gisements d'économies très importants. Il faut évidemment ne pas augmenter les impôts, ce n'est pas comme cela qu'on réduit les déficits? J.P. E.: Donc pas d'augmentations d'impôts, c'est déjà pas mal. C.N.: Non, pas d'augmentations d'impôts, mais, par contre, il faut couper hardiment dans les dépenses. On y va beaucoup trop timidement. Il faut faire les réformes telles que, par exemple, la baisse des charges sociales, le Pacte qui permet de réduire les coûts des entreprises, parce que c'est cela qui permettra de relancer l'emploi? Des déclarations du gouverneur de la Banque de France, on retient toujours ces mêmes arguments qu'on assène à l'opinion européenne. L'Espagne, le Portugal, l'Irlande ont procédé à des réformes structurelles douloureuses et ont commencé à sortir du tunnel. A l'évidence, l'argument paraît juste. Mais s'il est juste, comment se fait-il que les chiffres du 23 avril 2014 donnés par Eurostat, font état que huit Etats de la zone euro ont des déficits supérieurs à 3% du PIB, en 2013. Et l'Espagne, le Portugal et l'Irlande enregistrent des déficits publics bien supérieurs à celui de la France. Les euroindicateurs d'Eurostat donnent : l'Espagne (-7,1%), l'Irlande (-7,2%), la Slovénie (-14,7%), le Portugal (-4,9%), la Grèce (-12,7%), Chypre (-5,8%), la France et la Pologne (-4,5%). D'autre part, comment est-ce possible que, depuis cinq ans, huit pays sur dix-sept - la Lettonie n'est membre de la zone euro que depuis le 1er janvier 2014 - n'arrivent pas à ramener les déficits publics aux critères de Maastricht. Il y a certainement des « erreurs de politique économique ». Ceci nous fait dire que les institutions politiques et financières nationales et supranationales (Commission européenne), dans leur fonction de contrôle des engagements pris par ces pays pour réduire leurs déficits publics, ne peuvent rien sinon à prendre acte des dérapages des déficits budgétaires. Bruxelles ne peut donc que tolérer ces faits accomplis qui surviennent d'une situation déjà difficile pour ces pays. D'autre part, engager des procédures pour déficits publics excessif n'a pas de sens. Comme le dit Jean-Pierre Elkabach, Europe 1, « Oui, la France n'arrive pas à tenir ses promesses de déficit à 3 %, en 2015, on nous dit maintenant 2017, on peut dire peut-être 2018, 2019. Est-ce que pour autant, c'est vraiment un drame ? » Si on a pu sabrer les effectifs de la fonction publique, taillé dans les salaires, restructuré les secteurs bancaires et réformé le marché du travail ainsi que les systèmes de retraite en Espagne, au Portugal, en Irlande bref dans tous les pays qui présentaient de forts déficits budgétaires, il reste que même s'ils apparaissent des signes de reprise économique, ces pays sont tous confrontés à des « forts taux de chômage ». L'Espagne 24,5 %, la Grèce 27,3%, l'Irlande 11,8 %, le Portugal 14,1 %, Italie 12,3%, France 10,2%. Alors que pour les jeunes de moins de 25 ans, c'est carrément un «chômage de masse ». Il est plus qu'alarmant. 43,2 % des jeunes au chômage en Italie, 36,5% au Portugal, 26,2% en Irlande, 54,1 % en Espagne, 56,3 % en Grèce, 22,9 % en France, soit un jeune sur trois en zone euro. (Source OCDE) Quant à l'Allemagne, elle a 8,1 % de jeunes au chômage. Ce qu'on peut remarquer, si la zone euro a enregistré des améliorations sensibles en matière de réduction de déficits publics qui ont explosé en 2009 dans la zone euro et en création d'emplois, elle le doit surtout aux programmes d'assistance financière pilotée par la Banque centrale européenne. Mais néanmoins insuffisants vu la langueur qu'a pris l'évolution économique de l'Europe. Ironie de l'Histoire, l'Europe sous programme d'ajustement structurel ! Tout ce qu'on peut dire sur la zone euro est qu'il n'y a pas une véritable visibilité dans les politiques économiques appliquées. Hésitations, raccommodages, improvisations, décrivent un peu la stratégie économique des décideurs européens. On a cette impression que les gouvernements européens ne sont plus maîtres de la situation. A voir seulement, les changements de gouvernements et remaniements ministériels qui se succèdent, en France, en Italie, et ailleurs. Peut-on dire que les déficits budgétaires des pays déficitaires changeront en 2015 dans la zone euro ? Par exemple, en France, les recommandations de Christian Noyer dans le « non pas d'augmentations d'impôts mais il faut couper hardiment dans les dépenses publiques» que le gouvernement Valls va appliquer vont-elles contribuer à sortir la France du tunnel de la dépression ? Ou, au contraire, l'année 2015 aura à ressembler à 2014 en termes de croissance et de déficit public ? La grande question qui se pose en Europe, est « comment mener une politique de relance dans ces pays si l'on prend en compte que l'arme budgétaire est proscrite voire même en contraction et l'arme monétaire très réduite, n'agissant pas comme levier de croissance mais plutôt comme un modérateur de crise ? » Et puis tous les pays de la zone soutiennent des politiques de l'offre pour faire baisser les charges afin que les entreprises européennes retrouvent la compétitivité. Mais ce faisant, par les politiques d'austérité massive, cette stratégie affaiblit la demande. Un véritable dilemme se pose pour la zone euro. Une quadrature de cercle difficile à dépasser. Que Christine Lagarde a synthétisé par un néologisme : la « rilance ». D'autant plus que ces pays sont surendettés, fragilisés par leur « modèle social « et confrontés aux nouvelles exigences du marché mondial avec l'entrée en force des pays émergents dont la Chine est en tête du peloton. Un des plus grands défis de leur politique économique. Et tout se joue dans cette conciliation entre l'impératif de rigueur et ses effets récessifs et une exigence de relance, source de dépenses nouvelles qui permettent d'inscrire ces pays dans la croissance, et induira à terme une réduction des déficits et un désendettement. Ceci étant, si l'objectif visé est avant tout faire revenir les déficits publics à moins de 3 %, et combien même c'est possible en procédant à une réduction des effectifs tant dans le secteur public que privé, en diminuant les dépenses publiques (institutions centrales, collectivités locales, sécurité sociale), ces politiques vont se traduire forcément par une stagnation (l'emploi ne suivra pas, une paupérisation croissante des populations, une demande à l'arrêt, une faible hausse des exportations). Les pays du Sud et même du centre (France et Italie) vont se trouver handicapés par la structure même de leurs économies. N'ayant pas la structure industrielle de l'Allemagne dont l'économie est basée depuis plus d'un demi-siècle, à l'instar du Japon, sur « le tout importation », la situation de stagnation va certainement perdurer. Toutes les politiques économiques et budgétaires menées par les exécutifs de ces pays s'assimileraient à la poursuite de « programmes d'ajustement structurel (P.A.S.) que les pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et du bloc Est (Europe de l'Est et URSS) ont appliqués sous l'égide du Fonds monétaire international, dans les années 1980 ». On comprend dès lors la langueur de ces plans. A l'époque, les pays en cessation de paiement des pays du reste du monde, fortement endettés, n'avaient pas d'alternatives. Sans aides financières, ces pays insolvables étaient destinées à ce qu'a appelé le gouverneur de la Banque de France pour la Grèce qui était surendettée et en cessation de paiement un « scénario d'enfer». Et Christian Noyer a bien pesé ses mots. Sans aides financières pour financer les fonctionnaires, les militaires, les services publics, l'économie, ces pays seraient destinés au chaos, en clair à des émeutes qui risquent de se terminer en révolutions ou guerres civiles. Comme ce qui s'est passé dans les pays du reste du monde. Et ces pays ont appliqué à la lettre le programme du FMI, i.e. les réformes structurelles (dévaluation de la monnaie, privatisation des entreprises publiques, libéralisation du foncier, fin du monopole de l'Etat sur le commerce extérieur, réduction des effectifs dans le secteur public, etc.). en contreparties des aides financières et du rééchelonnement de la dette. Mais si ce « scénario d'enfer» a été évité à la Grèce et certainement à d'autres pays, on ne peut ne pas penser que les pays endettés et déficitaires de la zone euro poursuivent le même programme que les pays d'Europe de l'Est, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud ont déjà effectué avant eux. Sauf que le FMI n'a qu'une part marginale dans la restructuration de leurs économies. Ce sont les services de la BCE et de la Commission européenne qui veillent à l'accomplissement des engagements de ces pays pour équilibrer leurs comptes publics. Et ironie de l'Histoire, ce qui s'est appliqué au reste du monde s'applique, aujourd'hui, pratiquement à toute l'Europe. Et, comme la remontée a été très difficile pour les pays avant eux, qui a demandé plus d'une décennie, et le doit surtout à une conjoncture favorable qui a changé les donnes, elle l'est également pour les pays d'Europe. Cependant, les pays d'Europe, en particulier la zone euro, «ont un avantage que les pays d'Europe de l'Est, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud n'avaient pas à l'époque ». Et si ce ne sont ni les dettes publiques ni les déficits publics qui sont la vraie cause du blocage économique de la zone euro ? Il est évident que la situation dans la zone euro avec une réduction des déficits insuffisante, une croissance en stagnation et une paupérisation rampante, ne peut qu'étendre un euroscepticisme à l'échelle de toute l'Europe. Les Européens croient de moins en moins à l'Union européenne et à l'« euro ». Et ni les partis de droite ni de gauche qui étaient ou sont aux commandes n'arrivent ou plutôt « ne veulent regarder la réalité en face et prendre les mesures qui s'imposent ». Ce qui renforce les partis d'extrême-droite et d'extrême-gauche. Au fond, ce n'est que justice, on peut dire même heureusement que ces partis d'extrême-gauche et d'extrême-droite existent. Et qu'une Marine Le Pen ou un Jean-Luc Mélenchon (dixit « à la fin ça se terminera entre Le Pen et nous ») sont nécessaires au panorama politique de la France pour réveiller l'apathie qui prend dans les consciences tant de la gauche que la droite, et les dangers qui risquent de pointer à l'horizon. Les tergiversations des décideurs et cette politique de tout miser sur les mesures économiques d'austérité massives pour la reprise économique alors que celle-ci se fait languir, et pratiquement ne vient pas, devraient au contraire faire réfléchir. La question essentielle est pourquoi ? Est-ce parce que l'Asie, en particulier la Chine, sont plus compétitifs ? Certes cela joue dans le commerce mondial. Pourtant l'Allemagne et quelques pays de l'Europe du Nord tirent leur épingle du jeu. Et ils ont des déficits publics inférieurs à 3%. Pour l'Allemagne, si les excédents ne sont pas jumeaux, le solde courant est positif et le solde public est presque ramené à l'équilibre. Et ce dernier pourra devenir nul voire positif en 2015. Mais pourquoi les économies des autres pays de la zone euro n'arrivent pas à se redresser ? Il est clair que si la machine économique de la zone euro s'est grippée, malgré les efforts entrepris par les pays déficitaires depuis cinq années, c'est qu'il y a certainement des failles dans la politique économique poursuivie dans la zone euro ? Et où est la faille ? Sinon comment comprendre la situation économique des États-Unis qui s'est parfaitement redressée, avec un taux de chômage aujourd'hui de 6% ? Même le Japon, malgré son endettement, a, en 2014, un taux de chômage de 3,8%, et la Grande- Bretagne 6,2%, comparativement à l'Espagne 24,5% et la France 10,5%. (Données Eurostat et OCDE). De même, les déficits publics des États-Unis, de la Grande-Bretagne et surtout celui du Japon qui est de -8,4% du PIB sont bien supérieurs à celui de la France. Il est évident qu'il y a quelque part problème dans les politiques économiques menées dans la zone euro. Un japon qui a une dette publique de 229,6% du PIB comparativement à la France qui a une dette publique de 95,6% a un taux de chômage presque trois fois moindre que celui de la France. De même, la Grande-Bretagne et les États-Unis qui ont respectivement des dettes publiques de 91,8% et106,2% du PIB ont un taux de chômage presque deux fois moindre. (Sources Eurostat, Commission européenne et OCDE). Ceci nous fait dire que ce ne sont pas les dettes publiques ni les déficits publics qui sont les vraies causes de la paupérisation rampante de l'Europe monétaire, même si évidemment ils y participent, ni n'expliquent les faibles taux de chômage. « A fortiori le Japon qui tranche complètement avec le panorama économique bas de la zone euro ». Qu'est-ce qui est important le taux de chômage à la baisse ? Ou la baisse des déficits publics et de la dette publique ? Est-ce que les États-Unis, la Grande Bretagne et le Japon ne pensent pas aux générations futures ? Seule la zone euro y pense, en menant des politiques d'austérité, pour préparer un avenir plus juste aux générations à venir? Mais le Japon démontre le contraire. On peut même dire sans risque de se tromper qu'avec 300% de la dette publique au Japon, et un déficit public de 10% du PIB, à condition toutefois « que la situation géoéconomique et géomonétaire dans le monde ne change pas », le Japon continuera d'enregistrer des taux de chômages faibles. Une forte population japonaise toujours engagée dans le marché du travail. Au vu de ce qui précède, la faille se trouve ailleurs et non dans les déficits et les dettes publiques. Il est clair que ces agrégats macroéconomiques pénalisent, mais compte tenu de la puissance économique, financière et monétaire de l'Occident, on peut dire cependant qu'ils sont « maîtrisés », à voir les autres puissances occidentales. Pour l'exemple, la dette publique du Japon est à plus de 95% détenue par les Japonais. L'Etat du Japon joue un peu le rôle de coffre-fort pour les économies de la nation. Ce qui signifie que les entreprises économiques, les collectivités locales et surtout les ménages, doivent non pas être rémunérés pour ces placements, mais au contraire doivent payer par un taux négatif l'Etat leur préservation. Alors, comment comprendre le blocage en zone euro ? Où est la faille dans le système économique de la zone euro ? D'autre part, le retour aux monnaies nationales comme le préconisent les eurosceptiques est-il une solution fiable pour la zone euro ? D'emblée, pour cette question, on peut dire que cette solution est non seulement une folie mais ne sert en rien les pays européens déficitaires sinon à les embarquer dans des « scénarios d'enfer «, selon le mot de Christian Noyer. Tels sont les problèmes auxquels fait face la zone euro. Ils expliquent aussi pourquoi les « cures d'austérité » en zone euro sont en train d'atteindre leurs limites. Nous y reviendrons sur ces problèmes qui ne sont pas bornés à la seule Europe mais intéressent l'ensemble des pays du monde, a fortiori l'économie mondiale qui va entrer bientôt dans la phase descendante du deuxième cycle économique mondial du XXIème siècle (1 et 2). *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective. Notes : 1. « Un retour sur la crise financière de 2008. A quand la prochaine bulle financière «, le Quotidien d'Oran, le 12 août 2014, par Medjdoub Hamed 2. « Prospective mondiale : États-Unis, Zone euro, Grande-Bretagne, Japon, Chine, Russie et pays émergents et exportateurs de pétrole à l'horizon 23015-2017 «, www.agoravox.fr, le 10 septembre 2014, du même auteur. |