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Avant d’entrer dans le vif du sujet, adressons un coup de chapeau à Echeikh Ouaddah, ce maître, diplômé de la fameuse école d’entraîneurs de Hongrie car, sans son flair, Fréha aurait peut-être effectué une carrière assez neutre de milieu récupérateur, un poste occupé dans les équipes minimes et cadettes du CDJ.En attaque, il y avait Hassan, Chouiter Ahmed et Hamida Karim. Ce dernier, lors d’un match disputé contre l’USHBH, fut victime d’une double fracture tibia-péroné. C’est ce qui décida Cheikh Ouaddah à «libérer» ce garçon élancé au jeu de tête remarquable. De la rue du Petit-Lac Salé au terrain vague «Dalia» (le manège actuellement), Abdelkader et son voisin et ami Meguenine Mohamed, n’avaient que quelques centaines de mètres à parcourir pour donner libre cours à leur passion, façonnant leur technique qui allait déboucher, plus tard, sur une «complicité» tactique qui a marqué la décennie 60 du MCO. Il y a eu ensuite la cour de la fameuse et historique école Avicenne, au sein de laquelle se sont épanouis la plupart des joueurs du MCO, Meguenine, Karim Hamida, Nehari, Bessah, Ouzaïd et Berras Lahouari, entre autres. C’est sur cet espace bien réduit que se sont forgés les automatismes du MCO du «Critérium» et de la Nationale «Une». Tous ceux qui ont assisté à la première confrontation des deux finalistes de la Coupe d’Europe des clubs champions 1956, Reims et Real Madrid, ne se doutaient sûrement pas que celui qui allait être la future «tête d’or» évoluait en lever de rideau contre le GCO.
Fin des années 60, la famille Fréha emménage au quartier Victor Hugo, et c’est là que naît la grande équipe du KSO Bastié où brillaient outre Fréha, Hamida, Kacher, Kada, Mekhaïssi et Benyamina. En 1962, retour à l’école Avicenne du directeur Boudjellal Abed où, sous la houlette de Ouaddah, le futur MCO prend forme, sous l’oeil bienveillant des Bessol Mohamed, Abouna Omar (président), Bentouti Ali, Hadj Belazreg, Rouan-Serrik Boutaleb, Cheniour Sid-Larbi «Miloud Cherigui» et le grand directeur sportif Guendil Benabed. C’était parti pour quinze années sous le maillot du MCO avec trois saisons «blanches» pour cause de suspensions. En raison de sa redoutable efficacité, les performances du MCO dépendaient du comportement de Fréha dont le jeu de tête est devenu la préoccupation majeure des défenseurs et des gardiens adverses au stade du 19 Juin où, dès que le fameux «paso-doblé» se faisait entendre, un frisson parcourait la foule. Souvent, l’équipe visiteuse était impressionnée, ce rituel annonçant la victoire des «Rouge et Blanc». Si en technicien hors pair, Fréha était à l’aise avec tous ses partenaires, il n’en demeure pas moins que les centres aériens de son complice Meguenine Mohamed, ont marqué l’histoire du club, car la plupart des ballons terminaient leur course au fond des filets adverses. Ce qui veut dire que Fréha possédait au plus haut point le sens du placement. Et il fallait le faire à cette époque où les défenseurs de qualité ne manquaient pas. Issu d’une famille de footballeurs ayant tous porté le maillot du MCO, on citera Ahmed (né en 1930), Benyoucef (né en 1932), martyr et dont le nom a été donné au stade de St-Eugène, Mohamed dit «Sentah» (né en 1939), qui a évolué en cadets et en juniors, avant de monter au maquis, Abdelkader s’est avéré le plus doué de tous et constitue, jusqu’à l’heure actuelle, un légitime motif de fierté pour tous ses proches. Lors de la réforme, Saïd Amara l’a sollicité pour continuer. En vain. Finalement, par amitié pour Mekki et pour rendre service, il a terminé sa carrière à l’USMO sur un coup d’éclat à Chlef, en éliminant l’USMH (Nationale «Une») de la Coupe d’Algérie. Ce jour-là, excédé par les «tirages» de maillot et les provocations du défenseur harrachi Lahcène, Fréha a réagi, écopant du dernier carton rouge de sa carrière, prenant soin de remettre son brassard de capitaine à Hansal Amor, le frère de Mohamed l’arbitre international. «Si c’était à refaire, je n’aurai pas été footballeur. Si j’ai joué, c’est par amour pour le MCO et pour le quartier d’El-Hamri. Il y a, cependant que le football m’a permis de connaître des hommes de grande valeur». Il faudrait savoir que Fréha, employé à la Sonelgaz depuis 1962, a été licencié par cet organisme pour absences répétées et justifiées par des certificats de maladies de... complaisance en 1973 ! Officiellement alité, son nom s’étalait sur les journaux en grandes manchettes le lendemain, ce qui a irrité au plus haut point les responsables de cette structure. |