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La nouvelle est tombée comme un couperet : Fréha, Béka pour tous ses fans, a quitté ce monde, au cours de la nuit du dimanche à lundi. A Oran et ailleurs, la stupeur était totale, car personne n’aurait imaginé cette issue fatale pour cet authentique champion au grand cœur. Après les années de braise, c’est un homme serein et assagi qu’on rencontrait presque tous les jours, à la mosquée proche de son domicile ou chez son ami de toujours, Hadj Beddiar Lahouari au kiosque, près du lieu de ses principaux exploits, le stade Zabana. La dernière fois que nous l’avions croisé, c’était à l’occasion d’une fête familiale et, nous étions attablés avec Hadj Si Mohamed Brahim, Belabbès Abdelhafid et quelques proches. Nous ignorions bien évidemment que c’était la dernière fois. Malgré sa renommée, il est resté simple et avenant pour tout le monde. Sur le terrain, il était la «tête d’or» par excellence et sa technique était quasi parfaite. Certains sélectionneurs arguaient sa «lenteur » pour ne pas l’appeler en équipe nationale.
En dépit de cet argument fallacieux, Fréha a endossé à douze reprises le maillot national, aux côté des Lalmas, Hadefi, Serridi et d’autres stars de la décennie 70. Béka a débuté en jeunes au CDJ, il a fait partie de la fameuse équipe du KSO Bastié. C’est tout naturellement qu’il fut titularisé au Mouloudia dès 1962 avec les Larbi, Hassan, Hamadi, Karim, Berras et Boudjellal «Tchengon» qui a assuré la préparation avant l’arrivée du grand Nechari Miloud. La grande sensation, c’est sa reconversion en avant centre alors qu’il occupait le poste de demi gauche. Ce fut une extraordinaire réussite avec des buts à gogo et du spectacle. Nul n’oubliera son but égalisateur contre le Santos de Pelé, au mois de février 1969, avec l’équipe nationale drivée par Saïd Amara. Les milliers de fans du MCO n’avaient d’yeux que pour Béka qui a été à l’origine de nombreuses victoires du club d’El Hamri. Pour notre part, nous avons encore en mémoire la « stratégie » Meguenine - Fréha, ce dernier reprend les centres de son coéquipier pour catapulter le ballon dans les filets adverses. Fréha appartient à une famille révolutionnaire, dont le Chahid Benyoucef et Mohamed, maquisard à la frontière algéro-marocaine. Mais, au-delà du grand champion qu’il était, nous retiendrons pour notre part sa formidable gentillesse et sa grande générosité. Béka est parti certes, mais il restera vivant dans tous les cœurs de ceux qui l’ont connu et apprécié. Nous avons tenu à faire paraitre la page que nous lui avons consacrée le 27 mars 2007 en guise d’hommage. |