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Donner à chaque
enfant les clés du savoir et les repères de la société dans laquelle il grandit
est la première exigence de l'école républicaine. Avec l'unification et
l'allongement des parcours scolaires, la spécificité de l'école primaire s'est
estompée. Elle a cessé d'incarner à elle seule l'idéal scolaire. Mais son rôle
n'en est devenu que plus déterminant dans la réussite des élèves jusqu'au terme
de la scolarité obligatoire, et au-delà.
L'école primaire n'est pas une simple étape de la scolarité : c'est la clé du succès de toutes les autres. Elle construit les fondements d'une formation menant chacun à une qualification, et qui se prolongera tout au long de la vie. C'est à la lumière de ce constat qu'il convient de tracer un nouvel horizon pour l'école primaire, tout en restant fidèle à la grande inspiration de l'école républicaine : offrir à tous les enfants des chances égales de réussite et préparer, pour tous, une intégration réussie dans la société. L'école primaire doit transmettre et faire acquérir à chaque élève les connaissances et compétences fondamentales qui seront nécessaires à la poursuite de sa scolarité au collège, au lycée et, au-delà, dans les voies de formation choisies par l'élève. L'école primaire doit avoir des exigences élevées qui mettent en œuvres à la fois mémoire et faculté d'invention, raisonnement et imagination, attention et apprentissage de l'autonomie, respect des règles et esprit d'initiative. C'est en proposant aux élèves un enseignement structuré et explicite, orienté vers l'acquisition des savoirs de base, et en leur offrant des entraînements systématiques à la lecture, à l'écriture, à la maîtrise de la langue arabe, des autres langues, et surtout, la culture profane (la musique, la peinture, l'histoire millénaire de notre pays, la culture physique, les mathématiques). Les imprégnés dés leurs jeunes âges aux nouvelles technologies d'informations et de communications (les NTIC). Ainsi que de solides repères culturels (la liberté, l'égalité, le respect des LOIS de la REPUBLIQUE et non des «notables», des «arouchs» et des «zaouias»), qu'on les préparera à la réussite. Le véritable moteur de la motivation des élèves réside dans l'estime de soi que donne, l'apprentissage maîtrisé et l'exercice réussi. C'est la raison pour laquelle les élèves en difficulté doivent pouvoir bénéficier d'une aide personnalisée et différenciée dès que les premières difficultés apparaissent et avant qu'elles ne soient durablement installées. Il est également indispensable que tous les élèves soient invités à réfléchir sur des textes et des documents, à interpréter, à construire une argumentation, non seulement en langue arabe ou française mais dans toutes les disciplines ; qu'ils soient entraînés à mobiliser leurs connaissances et compétences dans des situations progressivement complexes pour questionner, rechercher et raisonner par eux-mêmes. Ils doivent pouvoir partager le sens des mots, s'exprimer à l'oral comme par écrit pour communiquer dans un cercle élargi. L'intégration à la vie collective suppose aussi que l'école fasse une place plus importante aux arts, qui donnent des références communes et stimulent la sensibilité et l'imagination. Il faut également que chaque élève puisse s'épanouir par une pratique sportive quotidienne. L'école primaire développe enfin le respect et la tolérance qui fondent les droits de l'Homme et qui se traduisent au quotidien par le respect des règles de civilité et de politesse. Les programmes nationaux de l'école primaire devraient définir pour chaque domaine d'enseignement les connaissances et compétences à atteindre dans le cadre des cycles ainsi que la progression annuelle à suivre pour les atteindre. Ces programmes devraient cependant laisser le libre choix des méthodes et des démarches, témoignant ainsi de la confiance accordée aux maîtres pour une mise en œuvre adaptée aux élèves. La liberté pédagogique induit une responsabilité : son exercice suppose des capacités de réflexion sur les pratiques et leurs effets. Elle implique aussi, pour les maîtres, l'obligation de s'assurer et de rendre compte régulièrement des acquis des élèves. Cette évaluation régulière du niveau des élèves constituera non seulement un instrument de comparaison des effets des différentes pratiques pédagogiques mais aussi un outil de mesure incontestable des résultats de l'école. L'ambition retrouvée de l'école primaire passe par des programmes plus courts, plus clairs, plus ambitieux et par la maitrise du temps dans chaque séquence pédagogique. Le temps scolaire est une notion centrale en matière de politique éducative car son organisation et son utilisation déterminent les conditions d'apprentissage des élèves. Si du point de vue de la recherche en éducation cette question peut être abordée sous des angles divers, c'est principalement la répartition du temps qui retient le plus l'attention des acteurs du système éducatif et qui fait débat comme c'est le cas aujourd'hui avec la suppression du vendredi matin qu'on dit «sacré» à l'école primaire. Tous les jours, que DIEU fait sont sacrés. En se référant à la sourate du vendredi, versets 9/10.DIEU dit: «O croyants, lorsqu'on appelle à la prière le jour du vendredi, hâtez-vous d'y aller et de cesser toute occupation. C'est votre intérêt si vous le comprenez. La prière terminée, dispersez-vous et vaquez à vos occupations. Priez Allah assidument si vous désirer être heureux » DIEU l'a dit et ainsi soit-il. Nous nous proposons dans cet article de participer à ce débat sur l'organisation du temps scolaire en mobilisant une approche qui tentera de faire apparaître les enjeux, principalement de nature pédagogique, relatifs à cette question. La question du temps scolaire s'aborde sous l'angle de plusieurs disciplines qui utilisent des méthodes scientifiques loin des questions d'ordres idéologiques, politiques ni même religieuses. Il peut alors s'avérer important de les mettre en perspective, notamment pour tenter d'exposer les conditions d'une utilisation optimale du temps scolaire à l'école primaire. Ce questionnement est en effet de toute première importance sur le plan pédagogique car le temps reste la ressource principale qui structure toutes les activités éducatives et qui est l'ingrédient incontournable de toute phase d'apprentissage. Le coeur de la problématique concerne bien les conséquences de la distribution et de l'usage du temps scolaire sur les élèves. Plus largement, la question du temps scolaire est en relation directe avec d'autres questions essentielles comme celle du traitement de la difficulté scolaire, et même plus généralement encore, celle de l'efficacité des pratiques d'enseignement. Dans une première partie de ce texte, nous rendrons compte des principaux résultats mis en évidence par les études sur l'efficacité du temps d'enseignement et nous nous intéresserons dans une seconde partie aux travaux liés à la problématique de l'organisation du temps scolaire et aux rythmes d'apprentissage des élèves pour terminer avec quelques recommandations touchant la maitrise et la gestion du temps scolaire de notre système éducatif. En ce qui concerne l'efficacité du temps scolaire, (Smyth ; 1985) distingue 05 niveaux différents d'analyses possibles en s'articulant sur 02 aspects quantitative et qualitative. Il présente ces différents niveaux en modèle. Le 1er niveau de ce modèle se limite à la quantité officielle de temps d'enseignement. Le 2éme niveau se centre sur la quantité d'instructions reçues par les élèves. Le 3éme niveau examine le temps effectivement alloué au contenu des activités scolaires. Le 4éme niveau concerne la dimension qualitative du temps avec le temps d'engagement de l'élève sur la tâche lié à l'attention l'élève. Enfin le 5éme niveau lié au temps d'apprentissage académique qui est considéré comme la rentabilité du temps d'engagement sur les apprentissages académiques (ALT: academic learning time). Ce modèle d'analyse permet de considérer l'ensemble du temps d'engagement allant d'une approche globale et institutionnelle (pédagogique) à une approche ciblée sur les comportements des élèves (biologique, psychologique et social). Avant d'aborder les recherches qui ont pris pour sujet, le temps scolaire et le rendement scolaire des élèves à l'école primaire, et par manque d'information et de recherches sur ce sujet en Algérie. Nous allons prendre quelques pays de l' (OCDE, 2008) pour voir la durée temps d'enseignement. Pour la Finlande le volume est de (608 heures). La Norvège (620 heures), L'Allemagne (622 heures), la Hollande (940 heures), L'Italie (89 heures), Irlande (941 Heures), L'Angleterre (880 heures), et enfin la France e, 2009 la durée hebdomadaire d'enseignement est de 24 heures pour les élèves âgés de 7 à 8 ans. Pour ce qui est des recherches portant sur l'organisation et l'utilisation du temps scolaire à l'école primaire. Elles se présentent sous deux volets : résultats mis en évidence par les études sur l'efficacité du temps l'enseignement et les résultats liés à l'organisation du temps scolaire et rythmes d'apprentissage des élèves... Schématiquement, la notion de temps scolaire est examinée sous 02 aspects : L'aspect quantitatif pour étudier le volume temps offert aux élèves et sa répartition au cours de l'année, semaine et de la journée. L'aspect qualitatif étudier la relation entre le contenu des activités d'enseignement et les apprentissages des élèves. Ces recherches ne sont pas parvenues à trouver une relation entre les durées globales du temps d'enseignement et la réussite des élèves. C'est-à-dire que la baisse du niveau scolaire ne permet pas de prouver que la réduction du temps scolaire en est la cause principale. Cela étant, on trouve quelques travaux qui ont abouti à des résultats contradictoires. Les chercheurs, comme, (Stalling ; kaskowikz, 1974), confirment qu'il y'a une relation entre la réduction du temps scolaire et la baisse du niveau scolaire. D'autres, (Lee et al, 1981) ne confirment pas cette relation. D'autre par contre, ont apportés des éléments susceptibles de mieux gérer le temps à l'école tels que : l'utilisation du temps par les enseignants eux même (Suchaut, 1996). .Ce dernier confirme que 10% des enseignants respectent les horaires prescrits par les textes officiels. Ces résultats sont confirmés par d'autres chercheurs (Fijalkow et al, 1993) et (Arnoux, 2004).Ces chercheurs confirment qu'il y'a une différence entre la gestion du temps d'enseignement : le curriculum prescrit et le curriculum réel. Par conséquent l'enseignant serait donc l'arbitre dans ce domaine (Suchaut, 97). Certes ces recherches menées à travers le monde, en France et surtout, dans les pays Anglo-saxon ne sont pas arrivées à des résultats fiables, scientifiquement parlant. Néanmoins, elles ont le mérite de nous confirmées que la gestion du temps scolaire exerce un impact non négligeable et des relations fortes sont détectées entre le nombre d'heures allouées à une discipline et les progressions des élèves au cours d'année scolaire. Ainsi ces recherches confirment que l'utilisation du temps d'une séquence pédagogique par l'enseignant, mais aussi et surtout, par les élèves qui a de l'importance c'est-à-dire que le taux d'implication des élèves est indépendant des mesures de temps disponible pour le travail (Altel et al, 1996) et (attali et al, 2002). Ces approches psychologiques et pédagogiques du temps ont ouvert la voie à des recherches sur le temps d'approche académique considérer; comme la rentabilité du temps d'engagement sur les apprentissages. Quatre composantes alimentent ce concept (ALT: academic learning time), le temps alloué par l'enseignant en matière scolaires, l'engagement scolaire de l'élève dans cet enseignement, le degré de correspondance entre les résultats des élèves et la matière enseigné par le maitre et enfin le degré de succès constaté au cours des interactions : Le triangle didactique (élève, enseignant, savoir) (Delhaxhe, 1997). Comme on peut le constater, la réussite ou l'échec d'une séquence pédagogique dépend de plusieurs facteurs qui ont une influence positive ou négative. C'est selon l'utilisation du temps par les enseignants et les élèves que dépendra la réussite ou l'échec. A suivre * Docteur - Université de Constantine |