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Code de la vie

par Abdelkrim Zerzouri

Du nouveau pour freiner l'hécatombe sur les routes ? Après avoir tout essayé, alliant les campagnes de sensibilisation destinées aux automobilistes, aux durcissements des sanctions contre les chauffards, les autorités semblent pencher vers d'autres méthodes pour remédier aux drames routiers qui endeuillent chaque année des centaines de familles. Après avoir déterminé deux causes principales à l'origine des accidents de la route, le facteur humain et l'état du réseau routier, le ministère de l'Intérieur compte promouvoir l'éducation routière, s'attaquer aux « points noirs » sur les tronçons routiers qui enregistrent le plus grand nombre d'accidents et améliorer la formation des conducteurs et des inspecteurs chargés de l'examen du permis de conduire. L'implication de plusieurs parties est nécessaire pour exécuter ce plan, dont celle de la Délégation nationale à la sécurité routière, qui est placée sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, et qui a parmi ses nombreuses missions de proposer aux instances concernées les éléments de la stratégie nationale dans le domaine de la prévention et de la sécurité routières, d'élaborer et de proposer les plans d'action annuels et pluriannuels de la prévention et de la sécurité routières, de les exécuter, d'établir les rapports d'évaluation s'y rapportant et d'entreprendre des études et recherches en rapport avec ses missions et de contribuer à la formation et au perfectionnement des personnels exerçant dans le domaine de la prévention et de la sécurité routière, selon le décret exécutif n° 19-303 du 10 novembre 2019 définissant la nature, les missions, l'organisation et le fonctionnement de cette Délégation. Vient ensuite le rôle des autorités locales, qui doivent s'occuper de l'amélioration du réseau routier et éliminer ses « points noirs ». Pour cela, le ministère de l'Intérieur prévoit un appui financier conséquent aux communes pour s'occuper du problème lié à la dégradation des routes, qui sont à l'origine de pas mal d'accidents. L'engagement des plus hautes autorités du pays, à leur tête le président de la République, dans cette voie de la lutte contre la délinquance routière, qui prend parfois des formes de terrorisme routier, et la prospection de voies et moyens qui peuvent contribuer à la réduction des accidents de la route, représente un atout politique très important pour toutes les parties concernées par ce dossier. Reste seulement, pour ces parties, à se mettre sérieusement au travail pour aboutir au résultat défini.

Un résultat qui, faut-il le reconnaître, reste pour le moment objet de critiques, tant les courbes des accidents, des morts et des blessés sur les routes, n'ont enregistré aucune décroissance notable ces dernières années. La complexité du dossier, où s'entremêlent plusieurs responsabilités, qui ne permet pas de mettre le tort entier sur une partie ou une autre, exige une prise de conscience collective pour sauver les vies humaines et réduire la saignée du Trésor public (les accidents de la route coûtent 100 milliards de dinars par an). Que fait-on de mieux dans certains pays, où les accidents de la route sont très rares, en sus du seul respect du code de la route, élevé au rang de code de la vie ?