Dimanche, 380e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé à 42.603 martyrs et 99.795 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de l'enclave assiégée dans son rapport statistique quotidien. Le document ajoute que durant les précédentes 24 heures, l'armée sioniste a commis 7 massacres à Ghaza, faisant 87 martyrs et 158 blessés, dont un grand nombre dans le projet de Beit Lahia, dans le nord.

La situation dans le nord de Ghaza se détériore davantage après 14 jours de blocus total imposé par l'armée sioniste. A Jabalya, où les bombardements sont les plus denses dans cette partie de l'enclave, la population vit l'enfer.

Le correspondant d'Al Jazeera dans la région a rapporté que les familles assiégées dans la zone d'Abu Qamar du camp de Jabalya lancent des appels continus au secours en raison des bombardements israéliens en cours.

Le 6 octobre, l'armée israélienne a annoncé le début d'une invasion dans le nord de la bande de Ghaza, sous prétexte d'empêcher le Hamas de reprendre le pouvoir dans la région. Alors qu'en réalité, l'intention des sionistes est d'occuper carrément la région, de procéder au déplacement de ses habitants, et de bombarder ceux qui refusent de quitter leurs maisons même détruites.

Selon l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), «20.000 Palestiniens ont été contraints de fuir le camp de Jabalya, y compris ceux qui se trouvaient dans les abris de l'agence».

Hier, le bilan des victimes des bombardements sur Ghaza a atteint, jusqu'à 14h, 21 martyrs et des dizaines de blessés depuis la matinée.

L'armée sioniste a bombardé plusieurs régions, dont Al-Saftawi, au nord-ouest de la ville de Ghaza, faisant un martyr et des blessés, Khirbet Al-Adas, au nord de Rafah, faisant 2 martyrs et des blessés, ainsi qu'Al-Mawassi, à l'ouest de Rafah, faisant 2 autres martyrs et plusieurs blessés.

Dans le camp de Jabalya, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté le martyr de 3 Palestiniens et plusieurs autres ont été blessés lors d'un bombardement israélien.

Des témoins oculaires, cités par la même source, ont rapporté que les bombardements israéliens visaient les environs des hôpitaux Al-Awda, Al-Yemen Al-Saeed et Kamal Adwan, décrivant des colonnes d'épaisses fumées noires qui s'élevaient dans le camp pendant plusieurs heures.

La région de Jabalya a été également la cible d'intenses bombardements d'artillerie, dont l'un a fait un certain nombre de martyrs et de blessés dans l'école Abu Hussein, ajoute le correspondant d'Al Jazeera, qui a rapporté également un martyr à Beit Lahia, au nord de la bande de Ghaza.

Par ailleurs, dans la ville de Ghaza, des tirs d'un drone ont fait un martyr dans la rue Al-Yarmouk.

Les intenses bombardements sur le nord de Ghaza et sur Jabalya n'ont pas empêché la résistance palestinienne de multiplier ses opérations qui ont causé des pertes importantes au sein de l'armée sioniste. Hier, les Brigades Al-Qassam ont annoncé trois opérations à Jabalya. Dans la première, un bulldozer militaire israélien a été ciblé avec un obus Al-Yassin 105 dans la zone d'Al-Faluja, à l'ouest du camp, alors que la deuxième concerne la destruction de deux véhicules de transport de troupes avec un dispositif explosif «Shuwath» et un obus Al-Yassin, à l'est du camp, ajoutant que les occupants des deux véhicules ont été tués ou blessés. Dans la troisième opération, Al-Qassam affirme que ses combattants ont ciblé un char Merkava avec un obus Al-Yassin, près de la Protection civile à l'ouest du camp de Jabaliya.

Les Brigades Al-Qods ont déclaré, de leur côté, avoir bombardé avec des obus de mortier de gros calibre deux rassemblements de soldats de l'occupation sioniste, le premier situé au niveau des services administratifs à l'est de Jabalya, et le second dans l'axe Netzarim.

Oxfam condamne l'exécution de 4 ingénieurs hydrauliques à Ghaza

Dans un communiqué publié le samedi 19 octobre, Oxfam International, une confédération d'une vingtaine d'organisations caritatives indépendantes à travers le monde, a condamné «dans les termes les plus fermes» l'assassinat commis le jour même à Ghaza de «quatre ingénieurs hydrauliques et ouvriers de la municipalité de Khuzaa qui travaillaient avec notre partenaire stratégique, le Service des eaux des municipalités côtières (CMWU)».

«Les quatre hommes ont été tués alors qu'ils se rendaient pour réparer les infrastructures d'approvisionnement en eau à Khuzaa, à l'est de Khan Younes. Malgré une coordination préalable avec les autorités israéliennes, leur véhicule clairement identifié a été bombardé», affirme le communiqué d'Oxfam, exprimant son entière solidarité avec «CMWU, ses partenaires et les familles des victimes».

Oxfam affirme que l'exécution des 4 ingénieurs «va aggraver la crise humanitaire catastrophique à Ghaza, où l'accès à l'eau potable est déjà gravement compromis».

Le communiqué rappelle que «des dizaines d'ingénieurs, de fonctionnaires et de travailleurs humanitaires ont été tués lors des frappes aériennes israéliennes tout au long de cette guerre». «Ils travaillaient tous sur les services essentiels pour maintenir en fonctionnement les fragiles infrastructures de Gaza. Bien que leurs déplacements aient été coordonnés avec les autorités israéliennes par le CMWU et l'Autorité palestinienne des eaux, afin d'assurer leur sécurité, ils ont été pris pour cible», lit-on dans le document.

«Oxfam exige une enquête indépendante sur cette attaque et sur d'autres attaques contre des travailleurs de services essentiels. Nous réitérons nos appels à un cessez-le-feu, à un arrêt immédiat des transferts d'armes vers Israël, et (nous demandons) à la communauté internationale de garantir qu'Israël soit tenu responsable de ses attaques continues contre les civils et ceux qui travaillent pour fournir des services vitaux», conclut le communiqué.

Liban : le Hezbollah intensifie ses attaques contre l'entité sioniste

Après environ 170 missiles et drones lancés, samedi, sur des installations et des campements militaires dans différentes villes au nord de la Palestine occupée, dont la maison de Netanyahu, le Hezbollah a continué de cibler ces régions rendant impossible le retour les habitants des colonies, concrétisant ainsi la promesse de Hassan Nasrallah.

Dimanche, depuis la nuit jusqu'à la mi-journée, le Hezbollah avait déjà lancé plus de 140 missiles vers le nord, selon des estimations de l'armée sioniste. Le Hezbollah a déclaré avoir ciblé «la base aérienne de Vilon à Rosh Pina, à l'est de la ville occupée de Safed, avec une importante salve de missiles», «un rassemblement des forces d'occupation israéliennes dans la caserne de Maale Golani», et un campement de soldats sionistes «dans la colonie de Yara». Des médias israéliens, cités par Al Jazeera, ont rapporté que «15 équipes de pompiers travaillent pour éteindre les incendies dans la région de Rosh Pina, en Haute Galilée, et Safad, à la suite de tirs de roquettes du Liban». Quant à la radio de l'armée israélienne, citant des témoins oculaires, elle a affirmé qu'un drone lancé depuis le Liban s'était abattu sur la ville de Haïfa, où des sirènes d'alarme avaient retenti ainsi que dans plusieurs régions de Haute Galilée, ajoutant que les défenses aériennes avaient intercepté un missile lancé sur Haïfa.

Al Jazeera a, de son côté, rapporté, en citant l'hôpital Ziv de Safed, que «4 personnes ont été blessées suite aux récents bombardements libanais sur la région de Rosh Pina et la ville de Safed».

Dimanche, l'armée sioniste a continué ses bombardements contre les civils au sud Liban et dans la banlieue sud de Beyrouth.

Selon les correspondants d'Al Jazeera plusieurs bombardements aériens ont visé le sud Liban, dont les villes de Kafr Hamam, (les environs) de Cana, Aita al-Shaab, Bint Jbeil et Alma al-Shaab.

Située dans la région frontalière du sud du Liban, et est administrativement affiliée au district de Bint Jbeil, dans le gouvernorat de Nabatieh, la ville d'Aita al-Shaab a été également soumise, hier, à des bombardements d'artillerie. Par ailleurs, un correspondant d'Al Jazeera a déclaré qu'«en une demi-heure, au moins 15 raids israéliens ont visé la ville de Khiam, au sud du Liban».

Dans un communiqué rendu public samedi, en fin d'après-midi, le ministère libanais de la Santé a annoncé un bilan de «1.838 martyrs depuis la mi-septembre», dans les bombardements israéliens contre le pays, portant ainsi à «au moins 2.448 martyrs depuis le début des échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah en octobre dernier». La même source indique que parmi les 2.448 martyrs, il y a «140 enfants et 270 femmes», ajoutant que le nombre de blessés a atteint 11.471.