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Le représentant permanent
de l'Algérie auprès de l'ONU, Amar Bendjamâa, a
magistralement déconstruit «le narratif du Maroc biaisé et à rebours de la
vérité sur la question du Sahara Occidental».
En effet, l'Algérie a réitéré, depuis New York, sa position de soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et aux efforts de l'ONU pour trouver une solution politique à la question du Sahara Occidental, lors de deux droits de réponse consécutifs, exercés par son représentant permanent auprès des Nations unies, Amar Bendjamâa. Réagissant au narratif fallacieux et éculé de la délégation marocaine, Bendjamâa a relevé mercredi, dans le cadre d'un droit de réponse que le représentant du Maroc «n'a pas prononcé une seul fois le mot +Sahara Occidental+ dans son intervention», pourtant, a-t-il rappelé, «c'est la question qui est inscrite à l'ordre du jour de l'agenda» du débat général de la Quatrième Commission de l'ONU, en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation. Et d'insister : «le délégué marocain ne peut pas prononcer le mot +Sahara Occidental+ comme il ne peut pas prononcer le mot + peuple sahraoui + et pourtant, le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale, ont créé la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un referendum au Sahara Occidental) qui a mis en place une Commission d'identification pour ceux qui doivent voter pour ou contre l'indépendance du Sahara Occidental, pour ou contre l'intégration au royaume du Maroc». «Qui bloque la mission de la MINURSO ?» «Qui bloque la mission de la MINURSO?», s'est interrogé Bendjamâa, avant de rappeler que celle-ci «est la mission des Nations unies pour le referendum au Sahara Occidental». Et de réaffirmer dans ce sens: «mon pays soutient et continue de soutenir les efforts du Secrétaire général de l'ONU et de son représentant personnel Staffan de Mistura, pour trouver une solution politique à la question du Sahara Occidental». Il a, dans ce contexte, invité le représentant marocain à «lire la documentation de son pays qui dit qu'ils (Marocains) ne sont en mesure d'accepter une solution (à la question sahraouie) que dans le cadre de la (prétendue) souveraineté marocaine». «C'est contraire à tout ce que nous faisons aux Nations unies», a déploré Bendjamâa. Par ailleurs, l'ambassadeur Bendjamâa a souligné: «Si nous parlons du Sahara occidental et du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, c'est parce qu'au Maroc, il y a des violations massives des droits fondamentaux de la population sahraouie. Il y a des exactions minutieusement documentées par de nombreuses organisations internationales et africaines des droits de l'Homme et qui ont été dernièrement soulignées par le SG de l'ONU Antonio Guterres». Le diplomate a tenu à préciser que «ces atteintes aux droits de l'Homme comprennent, entre autres, la disparition forcée des militants sahraouis, la torture des prisonniers d'opinion, les détentions arbitraires, les brutalités policières, l'intimidation et les exécutions extrajudiciaires, de surcroît l'intégralité du territoire occupé du Sahara Occidental est soumise à un siège militaire si hermétique que depuis neuf ans, même les experts du Haut-commissariat (aux droits de l'Homme), ni même les défenseurs des droits de l'Homme n'ont pas pu fouler le sol du Sahara Occidental». «Une sentence de la constance» Amar Bendjamâa, a également interpellé la légalité et la justice internationales au sujet de la décolonisation du Sahara Occidental. Bendjamâa a plaidé, haut et fort, le droit du peuple du Sahara Occidental, dernière colonie de l'Afrique et le plus vaste territoire occupé au monde figurant sur l'agenda de l'ONU depuis 1963, à l'autodétermination. Le diplomate algérien a usé d'un argumentaire juridique incontestable, en se basant d'abord sur le développement «hautement historique» qu'a connue cette question, il y a à peine deux semaines, exactement le 04 octobre, et qui «est venu s'ajouter à l'édifice des fondamentaux juridiques de la question du Sahara Occidental», à savoir, la décision, définitive et sans appel, prononcée par la Cour de justice de l'Union européenne, dans l'affaire portant sur le Sahara occidental et les accords commerciaux Union européenne-Maroc, en matière de pêche et de produits agricoles. Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu, mercredi soir à New York, des consultations à huis clos sur la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Le Conseil a entendu un exposé de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, qui a présenté les résultats de ses activités au cours des derniers mois, y compris sa visite effectuée chez la partie sahraouie, le 3 octobre. A la veille de la réunion du Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a publié son rapport sur la situation concernant le Sahara Occidental, dans lequel il a jugé «plus urgent que jamais» de «parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental», conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, recommandant à ce dernier de prolonger d'un an le mandat de la MINURSO. |