Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

«Réserves» diplomatiques

par Abdelkrim Zerzouri

A quelques jours des élections présidentielles américaines, la diplomatie US semble paralysée face aux nombreux enjeux géopolitiques qui secouent plusieurs régions dans le monde. Dans les deux conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, où les Etats-Unis jouent un rôle de premier plan, on constate un recul de la diplomatie américaine, qui adopte presque un ‘wait and see' sur les deux fronts. Bien sûr, la continuité de la politique extérieure menée par l'administration Biden est assurée, mais elle est cantonnée à sa plus simple expression, les déclarations publiques et quelques sauts de responsables du département d'Etat US dans certaines capitales pour donner l'illusion d'une diplomatie encore en activité. Ce n'est pas nouveau, avant les élections présidentielles américaines, l'activité diplomatique est toujours réduite à la gestion des affaires courantes, sauf peut être avec l'ex-président et actuel candidat républicain Donald Trump, où il a cassé ce rythme en prenant des décisions importantes à la fin de son mandat, qui, d'ailleurs, n'ont jamais été pleinement assumées par son successeur à la Maison Blanche (rappelons dans ce contexte la reconnaissance de la prétendue marocanité du Sahara Occidental dans les derniers jours de son mandat). Aujourd'hui, l'Amérique est absorbée par une campagne électorale qui s'accélère à l'approche du 5 novembre, date de l'élection du 47e président des Etats-Unis. L'une des raisons qui a poussé l'entité sioniste à reporter « sa réponse » aux attaques iraniennes du 1er octobre dernier ? On a entendu dire que cette réponse aura lieu le mois prochain, c'est-à-dire après les élections présidentielles américaines. Une longue conversation téléphonique entre le président sortant Biden et Netanyahu a eu lieu, ces derniers jours, à propos de cette question et, finalement, les israéliens ont tiré le frein. Des frappes israéliennes contre l'Iran peuvent déclencher une guerre de grande ampleur, et le moment n'est pas du tout propice pour un engagement américain dans un conflit qui peut l'impliquer d'une manière directe dans une guerre régionale au Moyen-Orient qui, en sus de la probabilité de changement de l'administration, exigera la caution du congrès US. L'entité sioniste sait qu'elle aura besoin de l'engagement et de la protection de son allié américain dans une guerre ouverte contre l'Iran, d'où le report au prochain mois de cette «réponse». Ce qui n'est pas le cas sur les fronts palestiniens et libanais, où les israéliens informent leur allié sur leurs attaques presque après coup. D'après certains observateurs, Israël adopte une stratégie d'objectifs à réaliser à très court terme, en attendant ce qui ressortira de l'urne le 5 novembre prochain. Sur le front ukrainien, la situation n'est pas différente.