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Liban, Ghaza: La résistance riposte aux attaques sionistes

par Mohamed Mehdi

Lundi, 374e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé à 42.289 martyrs et 98.684 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. Ce bilan comprend les 62 martyrs et 220 blessés victimes des bombardements de la veille, a indiqué la même source.

Au moment où le siège total du nord de Ghaza se poursuit, empêchant l'entrée de denrées alimentaires, pour une population d'environ 400.000 habitants des gouvernorats du nord, et interdisant l'acheminement des médicaments et du carburant pour les hôpitaux, l'armée sioniste a commis, lundi, un nouveau massacre contre des personnes déplacées dans l'enceinte même d'un hôpital.

L'attaque a ciblé les tentes de centaines de personnes, en majorité des femmes et enfants, dans un camp de toile au sein de l'hôpital des ‘Martyrs d'Al Aqsa', à Deir al-Balah, dans le centre de Ghaza. Le bilan provisoire de ce carnage est de 3 martyrs et de 40 blessés. «C'est la 7e fois, cette année, depuis le 10 janvier dernier, dont 2 fois en septembre, que l'hôpital des ‘Martyrs d'Al-Aqsa' est bombardé par l'aviation et l'artillerie sioniste, devant le silence de la Communauté internationale», a déclaré hier un communiqué du Bureau des médias du gouvernement à Ghaza.

Un autre massacre a été commis hier, dans le camp de Jabalya faisant des dizaines de martyrs et de blessés, a indiqué le ministère de la Santé qui a précisé que l'armée d'occupation a pris pour cible le siège de la distribution de l'aide humanitaire, dans cette région du nord de Ghaza. Un troisième massacre a été commis hier contre une école abritant des milliers de personnes déplacées à Nuseirat, dans le centre de Ghaza, où 20 martyrs et plusieurs blessés ont été victimes d'un bombardement israélien. A propos de cette attaque, le Commissaire général de l'UNRWA, a déclaré hier : «Un bombardement contre une école de l'agence a fait 20 morts. Nous avons dû y annuler la campagne de vaccination».

Le Bureau des médias du gouvernement a également annoncé hier «le martyr de Ayman Mohamed Rouiched, journaliste cameraman à la chaîne satellite ‘Al Aqsa TV'» dans un bombardement de l'armée sioniste, portant la longue liste de martyrs des femmes et des hommes des médias de Ghaza à 177.

Hier, l'armée sioniste a bombardé plusieurs régions à Ghaza, visant particulièrement les zones nord, notamment Jabaliya, où plusieurs raids ont visé des civils faisant des dizaines de martyrs et de blessés, dont des enfants. Dans plusieurs zones de Rafah, au sud de Ghaza, les équipes de la Protection civile ont récupéré les corps de 9 martyrs. Par ailleurs, la résistance poursuit ses attaques contre l'occupation sioniste. Lundi, après une douzaine d'attaques menées la veille, les Brigades Al-Qassam et les Brigades Al-Qods ont annoncé plusieurs opérations au nord et au sud de Ghaza.

Al-Qassam ont annoncé l'explosion d'un engin contre un groupe de soldats de l'occupation israélienne près de la mosquée Al-Sarat, à l'est de Rafah, faisant des morts et des blessés parmi eux. A Rafah également, les Brigades Al-Qassam ont déclaré que leurs combattants avaient ciblé deux chars israéliens Merkava avec des obus Al-Yassin 105 dans le quartier d'Al-Geneina. Au nord, Al Qassam a annoncé avoir ciblé un bulldozer israélien «9D» avec un engin hautement explosif près de l'école Hafsa, à l'ouest du camp de Jabaliya. Tandis que les Brigades Al-Qods ont déclaré que leurs combattants ont bombardé avec des obus de mortier un rassemblement de soldats et de véhicules d'occupation à Jabal Al-Kashef, à l'est du camp de Jabaliya.

Le Hezbollah cible un centre d'entraînement des troupes d'élite Golani

Lundi, l'armée israélienne a bombardé la ville de Zgharta, une région maronite située au nord Liban. L'attaque a touché un immeuble résidentiel dans le village à majorité chrétienne d'Aitou, dans la région de Zgharta, faisant au moins 18 martyrs et 4 blessés.

Une zone proche d'un convoi d'aide humanitaire du gouvernement libanais a été ciblée, hier également, par l'armée génocidaire d'Israël dans la région de Baalbek, «malgré l'obtention d'une autorisation des Nations unies», a indiqué le ministre libanais des Travaux publics. Ces massacres contre les civils et les convois d'aide humanitaire interviennent moins de 24 heures après l'importante attaque du Hezbollah contre un centre d'entrainement de la Brigade Golani, la plus importante et plus ancienne troupe d'élites de l'armée sioniste, déjà malmenée à Ghaza par les commandos d'Al Qassam.

L'attaque a été menée vers 19h (heure locale) par un drone d'attaque du Hezbollah qui a atteint un lieu de regroupement de soldats et d'officiers de la Brigade de Golani, dans un centre d'entraînement situé à Binyamina au sud de Haïfa.

La radio militaire israélienne a affirmé que l'attaque du Hezbollah est «la plus sanglante depuis le début de la guerre», ajoutant que «les systèmes de défense aérienne n'avaient pas réussi à détecter le drone». Des médias israéliens ont révélé qu'aucune alerte n'a été lancée avant l'arrivée du drone qui n'a pas été détecté par les «systèmes de défense». Le dernier bilan établi, dimanche soir, fait état de 4 morts et de 67 blessés, dont 7 dans un état grave.

Lors de la même journée, la radio militaire israélienne a annoncé que 25 soldats avaient été blessés lors de combats dans le sud du Liban depuis dimanche matin. Lundi, le Hezbollah a mené de nombreuses attaques contre des bases militaires et des affrontements directs avec les troupes sionistes qui tentaient des incursions au sud Liban. Lundi également, vers 17h30, des médias israéliens, cités par Al Jazeera, ont indiqué que «le trafic à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv avait été suspendu», ajoutant que le «Front intérieur israélien a rapporté que des sirènes ont retenti dans 182 villes du centre et du nord d'Israël». «La radio militaire israélienne a également rapporté que plus de deux millions d'Israéliens se sont précipités vers des abris», affirme encore Al Jazeera.

L'armée sioniste prend les soldats de la FINUL comme boucliers humains

Dimanche, des chars israéliens ont fait irruption dans les portes d'une base des forces de maintien de la paix au sud du Liban (FINUL), dans la ville Ramia, après que trois pelotons de soldats israéliens ont franchi la Ligne bleue, pour se protéger contre des tirs de missiles de la résistance libanaise. Dans ses «explications», l'armée sioniste affirme que ses chars ont dû reculer pour évacuer des soldats blessés dans une attaque (du Hezbollah). Ces «explications» cachent mal le fait que l'armée sioniste n'hésite pas à prendre des soldats de la FINUL comme boucliers humains pour se protéger contre les attaques du Hezbollah.

Les Casques bleus de l'ONU ont déclaré dans un communiqué qu'à 4h30 (01h30 GMT), deux chars Merkava de l'armée israélienne ont «détruit» leur porte principale et «sont entrés de force dans la position» pendant que les Casques bleus dormaient. «Les chars sont partis environ 45 minutes plus tard après que la FINUL ait protesté par l'intermédiaire de notre mécanisme de liaison, affirmant que la présence [de l'armée israélienne] mettait les Casques bleus en danger», a ajouté le communiqué. A 6h40 (03h40 GMT), les Casques bleus ont signalé que plusieurs coups de feu avaient été tirés à environ 100 m, au nord de leur position dans ce qui semblait être une attaque avec une sorte d'agent chimique. «Malgré le port de masques de protection, 15 soldats de la paix ont souffert de problèmes de peau et de réactions gastro-intestinales après l'entrée de la fumée dans le camp. Les soldats de la paix reçoivent des soins», ajoute la même source citée par Al Jazeera Englsh (AJE). «Samedi, les soldats de l'armée israélienne ont stoppé un mouvement logistique de nos forces près de la ville de Mays al-Jabal et l'ont empêché d'accomplir sa mission», indique encore le communiqué de la FINUL. Quelques heures plus tard (dans la journée de dimanche), l'armée israélienne a rendu publique une «explication» concernant l'attaque contre la base de la FINUL, affirmant qu'un missile antichar «massif» a été tiré contre des soldats israéliens, obligeant deux chars à reculer. «Lors de la fusillade, deux soldats ont été grièvement blessés et ont dû être évacués. Pour évacuer les blessés, deux chars ont reculé, dans un endroit où ils ne pouvaient pas avancer autrement en raison de la menace de tirs, sur quelques mètres en direction de la position de la FINUL», a indiqué l'armée dans un communiqué. Une fois les tirs terminés et les blessés évacués, les chars ont quitté leurs positions, ajoute le communiqué de l'armée génocidaire sioniste.

Les attaques israéliennes contre la Force intérimaire des Nations unies au Liban interviennent quelques jours après les refus, successifs, exprimés par le commandant de la FINUL, le SG des Nations unies, et plusieurs pays européens, dont l'Irlande, la France et l'Italie, de la demande de retrait de la FINUL exprimée par l'entité sioniste. Par ailleurs, suite à ces attaques, l'Irlande et l'Espagne ont renouvelé, lundi, leurs demandes de suspension de l'accord d'association de l'Union Européenne avec Israël.