Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Qu'en
est-il pour le pouvoir ? Il n'a pas le choix que d'abdiquer, ce qui explique le
nettoyage massif des prédateurs dont une grande partie, des personnalités de
haut rang, qui étaient des «intouchables», se retrouvent du jour au lendemain
en prison. C'est presque un rêve ce changement radical de la situation
politique algérienne. Des personnalités en Europe comme Patrick Poivre d'Arvor,
dans une interview, a affirmé que le peuple algérien mérite un prix Nobel de la
paix. Mais le prix Nobel, le peuple algérien l'a déjà parce qu'il lui a été
donné par l'Esprit qui gouverne le monde, le Dieu, Allah le Tout-Puissant,
Créateur de l'univers.
Évidemment, le pouvoir ne peut abdiquer totalement et montrer sa faiblesse surtout qu'il s'agit de l'institution militaire qui est la garante de la nation. Et c'est elle qui gère la transition après deux reports de l'élection présidentielle en avril et juillet 2019. Par la responsabilité sur la sécurité nationale, sur la stabilité nationale, et malgré les revendications populaires, elle ne peut et ne doit en aucun cas permettre des débordements, et doit, tout en agissant le plus prudemment possible, protéger le pacifisme du peuple algérien dans ses marches, dans ses revendications légitimes. Cependant, si, par exemple, l'armée algérienne avait acquiescé aux revendications et laissé le peuple, et ses élites de la classe politique toutes tendances confondues, et les représentants du Hirak que personne n'a délégués, avec un changement comme demandé par le peuple du gouvernement actuellement en poste, «rien ne garantirait que la situation politique et économique resterait stable.» Il faut le dire, ce serait véritablement un «saut vers l'inconnu», c'est facile de le (un nouveau système, une deuxième république) revendiquer par les marches, mais le mettre sur pied serait certainement extrêmement difficile. Pourquoi ? Parce que des tiraillements vont fuser de toutes parts, et le risque va guetter le Hirak même d'implosion. Au lieu d'une révolution pacifique, l'Algérie risquerait de déboucher sur une situation politique ingérable puisque chaque partie va s'ériger en sauveur de l'Algérie. Ce sera une déstabilisation grave pour l'Algérie. Et c'est la raison pour laquelle le Hirak qui a bien commencé doit continuer. Évidemment, en lien avec le formidable «élan vital» qui a propulsé le peuple au-devant de la scène politique nationale et internationale. Il est certain que ce qui a commencé doit continuer, et comme on l'a énoncé, il y a du «sur-humain» dans cette révolution du peuple, et seul le «sur-humain» que personne ne peut approcher ni ne peut connaître mais lui «connaît» qui agit réellement et continuera d'agir dans cette avancée nationale. Le pouvoir, par la gestion difficile de la nation et des mesures salvatrices qu'il prend, rehausse lui aussi la «volonté de puissance» de la nation. Il est loin aujourd'hui le temps laissé libre aux prédateurs qui étaient au sommet de l'État et qui ont dilapidé une bonne part des richesses nationales. Par conséquent, nous assistons à deux volontés de puissance en hausse au sein de la nation tant du peuple que du pouvoir qui a la charge de gérer cette transition. Et le rendez-vous pour les élections présidentielles, le 12 décembre 2019, et malgré le rejet massif par les manifestations du peuple, sera tenu et sera le premier jalon d'une nouvelle marche de l'Algérie dans l'histoire. D'autre part, se focaliser sur les élections présidentielles ou les rejeter n'empêche pas de dire qu'elles sont nécessaires pour la stabilité de l'Algérie. Les élections d'avril 2019, par exemple, étaient nécessaires mais n'ont pas eu lieu parce que tout simplement ne pouvaient avoir lieu. Pourtant, elles étaient planifiées. Sauf de dire aussi que si elles avaient eu lieu, et que le président sortant aurait rempilé pour un cinquième mandat, la marche de l'histoire aurait été ce qu'elle était. Mais les élections n'ont pas eu lieu pour les raisons que l'on sait. De même, les élections de juillet 2019 n'ont pas eu lieu pour les mêmes raisons que l'on sait. Les élections prévues en décembre 2019 et qui sont rejetées par le Hirak, et ce sera la troisième fois que le pouvoir les organise, il les organise non pas pour se maintenir parce que se maintenir cela va de soi, et il a la force coercitive de son côté et personne n'aura à redire tout au plus à revendiquer comme le font les hirakistes. Cependant le pouvoir, avant même cette idée de son maintien au pouvoir, a la responsabilité de la nation. Et c'est une donne capitale pour la marche et la stabilité de la nation. Or, les élections doivent constituer un début de solution à la crise politique doublée d'une crise économique. Le peuple ne peut continuer indéfiniment à manifester. Et il le fait pacifiquement ce qui dénote une grande maturité dont l'Algérie ne peut que s'enorgueillir. Aussi tout a une fin, le Hirak va s'arrêter inévitablement. Précisément, les élections présidentielles qui se tiendront le 12 décembre 2019 doivent pousser le Hirak à respecter les urnes et laissé libre le CHOIX DU PEUPLE. Et, en aucun cas, il ne doit s'interposer au choix du peuple, sinon il fait violence au peuple, et en s'interposant il dénature le pacifisme du Hirak. Et ce point est capital dans le «futur du Hirak». N'oublions pas que le monde entier observe l'Algérie. N'oublions pas aussi que le Hirak est un attribut du peuple et de Dieu, et que c'est Allah, le Tout-Puissant, qui l'a permis avant même que le peuple soit sorti. Et cela entre dans le secret de la Providence divine que personne ne peut connaître et que c'est elle qui permet l'Histoire du monde comme elle a permis la Création de l'«humain sur notre Terre bénie». Et que les peuples naissent, existent, disparaissent pour être remplacés par d'autres peuples. Une «loi naturelle inscrite dans la Création de l'humanité». Et, à la lumière de ce qui précède, l'Algérie doit donner une image à la mesure de ce qu'elle représente pour le monde, un «peuple révolutionnaire» agissant dans le «respect des droits des peuples», comme elle l'a toujours démontré dans l'histoire. Et ce qui nous fait dire que les élections présidentielles constitueront une opportunité, et donc normalement, il faut même dire «naturellement», qu'elles vont, qu'elles doivent se tenir. Ce pronostic n'est pas un désir ou une vue d'esprit mais une «véritable logique de la marche herméneutique de l'histoire.» Les hommes ne peuvent commander l'avenir, mais deux élections ont été annulées par les «forces historiques», rien n'exclut que les forces historiques cette fois-ci seront «favorables» à la nation. Il faut même dire que tout conforte qu'elles seront positives pour la nation. L'Algérie doit aller de l'avant. L'impasse aujourd'hui n'est que psychologique, et la marche de la nation n'avance pas par la psychologie, mais par la force qui est contenue dans la nation, et cette «force vitale», on ne peut l'oublier, revient au Créateur, à Dieu, à Allah le Tout-Puissant. Et c'est pour cela que les élections de décembre 2019 constituent un début de solution et bien que le peuple n'approuve pas, du moins ceux qui manifestent, et qu'elles se tiennent et qu'en sortent un président et un gouvernement. Contrairement aux deux tentatives précédentes qui ont été avortées parce qu'il n'y avait pas un consensus national. Dès lors, ce fait accompli aujourd'hui n'a pas été accompli de lui-même mais a nécessité un «consensus national minimal ». Ce qui est aujourd'hui est nouveau, il y a des candidatures crédibles et très conscientes après ces huit mois de marches à travers toute l'Algérie, et sont conscientes que la situation politique et économique nationale a beaucoup changé, le peuple a mûri, demande des résultats palpables et ses droits légitimes. Et c'est naturel pour tout peuple qui avance, qui s'inscrit dans le renouveau comme les nations avancées l'ont opéré déjà dans leur histoire qui a été extrêmement mouvementé avec des dizaines de millions de morts. Donc, même avec un très faible score, les élections présidentielles seront tenues inévitablement, il n'y a pas d'autre issue pour une sortie de crise. Là encore, il faut se référer à la métaphysique-monde qui énonce que, dans la marche de l'histoire, les hommes font l'histoire, mais l'histoire fait aussi l'histoire des hommes. En clair, l'homme créé et jeté sur Terre ne peut être seul et n'est pas seul sur cette Terre. Il ne s'est pas créé lui-même, dès lors il ne peut être libre du «sur-humain». De plus, on ne doit pas perdre de vue que l'Algérie est une grande nation et elle est connue par son histoire à travers le monde. Par conséquent, elle ne peut ni ne doit faire l'économie d'une élection présidentielle. Il est vital qu'elle régularise vite sa marche dans l'histoire avec de nouvelles règles porteuses d'espoir au peuple algérien. Et amener aussi les autres peuples en retard à profiter de la «révolution du sourire» de l'Algérie, unique dans l'histoire. Aussi, que ce soit Benflis, Tebboune ou un autre Algérien, on peut dire que les élections présidentielles sont déjà pliées, et qu'une des personnalités les plus en vue serait le premier président de l'Algérie en ce tournant de l'histoire. L'histoire qui va entrer vraisemblablement à partir du 12 décembre 2019, en Algérie sera véritablement une «renaissance», mais une «renaissance» qui sera «transformatrice». Pourquoi ? Parce que le Hirak est un événement historique, certes central, qui a ébranlé le système politique algérien, et donné un nouveau souffle à la nation, mais surtout porte en lui les prémices de ce que sera l'Algérie de demain, une nation moderne, démocratique et qui doit compter sur soi. Certes, ces aspirations seront certainement un espoir du peuple et constitueront de «vraies directives», la «feuille de route» pour le futur président dans la gestion de la nation, mais nous ne pouvons écarter les embûches qui attendent l'Algérie dans les deux ou trois années à venir. Les réserves de change qui vont continuer à reculer, et à fondre donc, le prix du baril qui restera à des niveaux bas eu égard à la guerre économique qui oppose les grandes puissances depuis 2014, entraîneront une situation économique encore plus difficile pour le peuple algérien. Il faut se rappeler les pénuries d'huile, du café, de la semoule durant la période de Chadli dans les années 1980, et de nouveau les mêmes pénuries durant le programme d'ajustement structurel du FMI, en 1994, l'Algérie se trouvait en pleine décennie noire. Cette situation, sur le plan économique, va certainement revenir et affecter durement la nation, et donc le peuple algérien. Et ce sera un miracle si les prix du pétrole vont repartir durablement à la hausse. Précisément, le Hirak algérien reste une véritable opportunité pour le peuple et le pouvoir pour se préparer à cette situation, et donc penser à toutes les possibilités qu'offre la nation aux capitaux extérieurs. Et le seul moyen, c'est de sortir de cette dépendance pétrolière qui est redoutable en cas de chute durable des cours, et prospecter ce qui est susceptible de favoriser la relance, la croissance économique, et par conséquent d'atténuer la crise qui vient. Parce que si la crise est violente, forcément la «volonté de puissance» et l'«élan vital» de la nation vont être malmenés, et donc fortement baisser, ce qui risque de replonger de nouveau la nation dans la crise et le marasme. Et toutes les voies seront ouvertes alors pour un régime politique dur, parce qu'il faudra pour le pouvoir de maintenir la stabilité et la sécurité du pays. Régime qui sera sans perspectives, avec un appauvrissement galopant qui fera perdre espoir au peuple algérien. Et on comprend pourquoi l'avènement du Hirak aujourd'hui, et sa «fonction» dans l'histoire qui apparaît comme une chance donnée par le «sur-humain» pour se préparer à un monde de plus en plus difficile à venir. Il est évident que la crise à venir ne touchera pas que l'Algérie mais une grande partie du monde, y compris les grandes puissances, bien sûr à un degré moindre parce qu'elles sont plus armées économiquement. Ce qui n'est pas le cas de l'Algérie qui est mono exportatrice et dépendante des seules recettes pétrolières. Les deux concepts «élan vital» et «volonté de puissance» et aussi le «sur-humain» moins visible, plus élevé mais toujours proche de l'humain sauf qu'il n'est pas senti alors qu'il existe dans l'être, ces trois donc concepts que nous avons utilisés ont leur intérêt dans la lecture des forces historiques en prise dans le monde. Ils permettent de mieux saisir la dynamique de la configuration mondiale qui est en permanence en transformation. De plus, ils montrent la vitalité des peuples qui souffrent, comme ceux qui écrasent d'autres peuples, et ce qui est induit comme la dévitalisation des pays qui sont menacés précisément par les conséquences de cette dévitalisation. Ainsi, par ces concepts, on peut même suivre les lignes de forces dans le sens de ce qu'elles peuvent inférer sur les peuples et ce qu'elles laissent, en termes d'avenir, entrevoir pour ces pays. Une volonté de puissance d'un peuple, d'une nation qui baisse doit absolument pousser cette nation à retourner la situation, sinon elle se trouvera atrophiée et durablement affaiblie. Avec toutes les conséquences sur le plan national et international. Et les grandes puissances, même mieux armées, subissent les contrecoups de la dévitalisation. Par exemple, pour les États-Unis, le président américain Donald Trump lutte contre cette dévitalisation de la nation américaine qui se trouve prisonnière dans le consumérisme financé par la puissance du dollar américain. Et il cherche à ériger un «mur» pour éviter que les États-Unis soient envahis par les immigrants. De même pour l'Europe et le Japon, la puissance de leurs monnaies internationales et le vieillissement qui les guette. Il en va de même pour la Chine dont l'économie s'essouffle et qui se trouve être le seul régime communiste avec quatre autres dans le monde. Très dépendante de l'essor économique dans le monde dont elle tire profit, mais les progrès du monde et les échanges révolutionnés par les NTIC ouvrent voie à des bouleversements insoupçonnés qui ne manqueront pas de survenir. Le monde ne peut rester dans l'état actuel comme il n'est pas resté dans les états antérieurs, il a fortement évolué. Le monde change inexorablement, une loi de la nature de l'existence humaine, confirmée par l'histoire. Quant à l'Algérie, comme toute nation, elle peut influer sur son devenir surtout si elle a des possibilités et vise à changer son système politique et économique. Et l'Algérie en est dotée, il ne lui appartient qu'à regarder le bon sens de l'histoire, et espérer au «sur-humain» qui est en elle. *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective |
|