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Le service de chirurgie
maxillo-faciale et esthétique, ainsi que de chirurgie buccale de l'Etablissement
hospitalier universitaire «1er Novembre 1954», a organisé avant-hier une
Journée nationale sur la santé bucco-dentaire et la prise en charge
multidisciplinaire des personnes en situation de handicap (Syndrome de Down,
autisme). Cet événement, mené en collaboration avec l'association «Basmat El-Amel», a réuni une trentaine de spécialistes de
divers domaines médicaux, ainsi que plusieurs associations actives dans le
secteur de la santé. Le but était de partager des connaissances et
d'approfondir les protocoles de soins adaptés à cette population spécifique,
particulièrement en matière de soins, d'anesthésie et de réanimation.
Le Professeur Karim Hirèche, chef de service de chirurgie maxillo-faciale et esthétique, a souligné la complexité de la prise en charge de ces patients, notamment en dehors de leur environnement familial. Depuis trois ans, ce service accueille un nombre croissant de patients en situation de handicap pour des consultations et des interventions chirurgicales. Rien que cette année, 84 consultations ont été réalisées, avec 18 interventions chirurgicales d'extraction dentaire chez des enfants et des adultes, en collaboration avec le service de réanimation et d'anesthésie, afin d'assurer des soins adaptés et sécurisés pour cette population vulnérable. Ces trois dernières années, près de 170 patients ont été pris en charge, dont 50 enfants ayant subi des extractions dentaires. Pour mieux répondre aux besoins spécifiques de ces patients, un créneau hebdomadaire leur est dédié, chaque mercredi, pour des consultations spécialisées en chirurgie buccale, réservées aux personnes présentant des handicaps mentaux. Ce programme vise à garantir un suivi régulier et des soins de qualité, sans générer de stress ni de complications pour le patient ou l'équipe soignante. Le Docteur Khadidja Khouja, spécialisée en chirurgie buccale et gingivale, a également rappelé les difficultés sociales et sanitaires auxquelles ces personnes font face. Souvent marginalisées, ces personnes ne bénéficient pas toujours d'une scolarisation adéquate, privant ainsi de nombreux enfants d'un suivi médical préventif dans le cadre de la santé scolaire, là où les premiers signes de problèmes dentaires peuvent apparaître. Le Dr Khouja a abordé un projet de création d'une unité hospitalière spécialisée en chirurgie dentaire pour cette population, en collaboration avec le service de réanimation pédiatrique, afin de mieux répondre aux besoins des enfants souffrant de troubles mentaux ou physiques dans la région d'Oran et l'ouest du pays. La journée d'étude s'est articulée autour de plusieurs thèmes clés. Lors de la première session, les interventions ont abordé les soins spécifiques pour les enfants en situation de handicap, les complications dues à l'immobilité, l'utilisation du gaz MEOPA pour calmer et soulager les patients anxieux face aux soins dentaires, ainsi que les difficultés rencontrées lors de la pose de prothèses dentaires chez ces patients. D'autres conférences ont mis en lumière le rôle crucial des associations dans l'accompagnement des personnes handicapées, ainsi que l'importance de la prévention des risques sanitaires. La deuxième session a abordé les défis spécifiques rencontrés par les anesthésistes lors des interventions chirurgicales chez les enfants en situation de handicap, l'impact de la pollution de l'air sur les personnes fragiles, et les innovations technologiques, comme l'intelligence artificielle, dans le domaine de la santé. Des sujets tels que le diagnostic génétique précoce pour prévenir les maladies héréditaires responsables de handicaps ont également été discutés, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives de soins. Des ateliers pratiques ont également été organisés notamment sur l'anesthésie consciente avec l'utilisation du gaz MEOPA, ainsi que sur les dernières avancées en matière de prothèses robotiques et d'analyse des spermatozoïdes dans le cadre de la prévention des malformations congénitales, selon les normes de l'OMS 2021. |
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