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Le signalement de cas de
diphtérie et de paludisme dans certaines wilayas du sud du pays a vite ouvert
la voie à une vague de désinformation. Des contenus erronés notamment sur le
nombre de décès et sur l'absence de prise en charge des personnes atteintes ne
cessent de circuler sur les différents supports, notamment à travers les
réseaux sociaux.
Les déclarations faites hier à la radio nationale par le président de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire, Pr Kamel Senhadji, ont permis de clarifier les choses. Ce qui va peut-être mettre fin à l'intox et aux fake-news. D'ailleurs, le ministère de la Santé a démenti, dimanche, « les informations mensongères circulant sur les réseaux sociaux au sujet des cas de diphtérie et de malaria, dans certaines wilayas du sud du pays et qu'on attribue au ministère à travers un faux communiqué ». Le professeur Senhadji a affirmé lors de son passage à l'émission « L'invité du jour » de la chaîne 3 de la radio que « sur les 28 cas de décès recensés dans le Grand Sud et causés par l'épidémie de la diphtérie (115 cas au total), 27 cas ont été enregistrés à Tinzaouatine et un seul cas à In Guezzam». «Depuis le 28 août dernier, la majorité des cas de diphtérie signalés dans le Grand Sud ont été recensés au niveau des zones frontalières, comme Tinzaouatine et Timiaouine ». Et de souligner que « cette épidémie est concomitante avec le paludisme qui s'est propagé en cette période propice marquée par les dernières pluies ayant provoqué des eaux stagnantes et l'émergence de moustiques dans le désert». Sachant, dit-il, que la diphtérie est une maladie contagieuse, alors que le paludisme n'est pas une pathologie contagieuse, mais transmissible par le moustique. Pour ce qui est du paludisme, le professeur Senhadji a révélé que 421 cas ont été enregistrés depuis la fin du mois d'août dernier, dont la majorité des cas sont signalés à Tinzaouatine, dans la wilaya d'In Guezzam où 200 cas ont été enregistrés. Précisant que la situation à Timiaouine est similaire à celle qui prévaut à Tinzaouatine. L'intervenant a également précisé que dans la wilaya de Tamanrasset, seulement un à deux cas de diphtérie sont signalés par jour, estimant que « les infrastructures hospitalières et la ressource humaine hautement qualifiée prennent en charge les patients en temps réel ». Les cas sont majoritairement importés Le Pr Senhadji a souligné que « ces cas de diphtérie et de paludisme sont majoritairement importés, résultant des migrations transfrontalières des populations des pays voisins, accentuées par les changements climatiques. Ces derniers ont contribué à la propagation des maladies dans les régions frontalières », mettant en lumière que « le système sanitaire de certains pays voisins n'est pas forcément développé comme le nôtre où le taux de couverture vaccinale avoisine ou dépasse les 80% des populations». Et de rappeler que toutes les zones touchées par les maladies bénéficient d'un approvisionnement régulier en vaccins et en médicaments, avec un protocole thérapeutique conforme aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La wilaya de Tamanrasset ne pose pas de problème par rapport aux moyens existants et qui sont, par ailleurs, très efficaces, même si, en cas de crise, il fallait renforcer les moyens. Le problème se pose, selon l'intervenant, dans les nouvelles wilayas et plus lointaines qui ne sont pas encore dotées de grandes structures hospitalières. Leurs structures de santé, affirme-t-il, sont prises d'assaut, dont certaines sont saturées. Appelant ainsi à doter ces localités de grandes structures hospitalières pour faire face à l'évolution des populations et des déplacements dans ces coins reculés. Selon les propos du Pr Senhadji, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a chargé l'Agence nationale de sécurité sanitaire de coordonner l'intervention sanitaire et d'évaluer la situation. Pour justement cerner les besoins et suivre l'évaluation de la situation épidémiologique. Pour ce qui est des risques de contagion de la diphtérie et du paludisme au niveau des aéroports, le professeur Senhadji rassure en affirmant que « la démoustication est prise en charge par le ministère de l'Intérieur pour éradiquer les foyers de moustiques, vecteurs de la transmission de la pathologie, et empêcher le paludisme de se propager ». «Une forte baisse des cas depuis a été observée ces trois derniers jours grâce à l'acheminement des vaccins et des médicaments». Le démenti du ministère de la Santé Le ministère de la Santé a démenti, pour sa part, les rumeurs et les fausses informations concernant la situation épidémiologique relative à l'enregistrement de cas de diphtérie et de paludisme au sud du pays. Les responsables du département d'Abdelhak Saihi ont tenu à rassurer la population, à travers un communiqué rendu public, tout en soulignant que « le suivi de la situation épidémiologique se fait conformément aux protocoles scientifiques connus». Et de réitérer que le processus se poursuit pour éliminer cette situation épidémiologique de ses racines. Le ministère de la Santé appelle les citoyens à vérifier les informations de source officielle en parcourant périodiquement le site Internet et la page officielle du ministère de la Santé. |
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