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Comment l'oppression nourrit la révolte

par Mustapha Aggoun

Les mouvements révolutionnaires ont toujours été marqués par la violence des oppresseurs, qui cherchent à briser leur élan en éliminant leurs leaders. Cette stratégie, bien que récurrente, n'a jamais été synonyme de victoire pour les oppresseurs. Au contraire, chaque liquidation de chef, chaque assassinat de figure emblématique renforce l'engagement et la détermination des peuples en lutte pour leur liberté.

Les entités oppressives, qu'elles soient coloniales, impérialistes ou racistes, ont souvent cru à tort qu'en frappant à la tête, elles affaibliraient le corps entier. Elles pensent, en éliminant les leaders, étouffer les mouvements de résistance et dissoudre les rêves d'indépendance. Pourtant, cette approche n'a fait que renforcer la fidélité des peuples à leur cause. Elle n'a fait qu'amplifier leur soif de justice et leur détermination à libérer leur terre, leurs droits et leur dignité. L'Histoire abonde de ces moments où des leaders charismatiques ont été abattus, mais jamais la lutte n'a été éteinte. La flamme de la révolution, au lieu de faiblir, s'est souvent intensifiée.

L'entité sioniste, depuis la création de l'État d'Israël en 1948, a fait de cette pratique une stratégie systématique dans le cadre du conflit israélo-palestinien. L'assassinat des chefs de Hamas, des figures de la résistance libanaise au sud du Liban, et de nombreux autres acteurs de la lutte palestinienne a été mené dans l'espoir d'éteindre la résistance. Cette stratégie n'a jamais atteint son objectif ultime. Au lieu de cela, la cause palestinienne est devenue plus sacrée, cimentée par des décennies de souffrance, d'injustice, et de résistance inébranlable. L'idée même de résister s'est enracinée dans le cœur des générations, devenant une cause transgénérationnelle qui dépasse les simples dirigeants ou idéologies.

Les assassinats ciblés ne se limitent pas aux leaders militaires ou politiques. Des savants, des journalistes, des artistes, des poètes, et des intellectuels ont également été la cible de cette stratégie. Le but est de priver le peuple palestinien de ses voix les plus influentes, de ses penseurs, de ses créateurs qui véhiculent la mémoire collective et nourrissent la résistance par leurs idées et leur art. L'élimination de ces figures intellectuelles est une forme de guerre psychologique, visant à décourager la population et à lui retirer ses repères. Mais là encore, les oppresseurs sous-estiment la résilience d'un peuple en quête de liberté. Chaque martyr, qu'il soit combattant ou poète, devient un symbole, une source d'inspiration pour ceux qui continuent le combat.

L'histoire nous enseigne que la Cause palestinienne n'est pas liée à une personne, une idéologie ou un groupe particulier. Elle transcende les identités et les générations. C'est un destin collectif, celui d'un peuple qui refuse l'anéantissement, qui refuse d'être effacé de l'histoire. Les jeunes Palestiniens d'aujourd'hui, malgré l'occupation, les privations, et les violences, héritent de ce rêve ancien : celui de voir leur terre libérée, de vivre dignement et en paix. Les sacrifices qui ont été consentis, et ceux qui continuent à l'être, ne sont pas en vain. Ils sont le prix de la liberté, un honneur pour ceux qui tombent et une raison de vivre pour ceux qui survivent. Un peuple opprimé n'a pas d'autre option que de résister. La résistance, face à l'injustice et à la privation des droits, devient une raison de vivre, un devoir moral. C'est une réponse naturelle à l'oppression, une lutte pour la dignité humaine. Chaque attaque, chaque tentative de liquider la résistance ne fait que la rendre plus légitime, plus profondément ancrée dans la conscience collective. En assassinant les leaders, l'oppresseur ne fait qu'ajouter des noms à une longue liste de martyrs, mais il ne parvient jamais à enterrer le rêve de liberté. Ainsi, la Cause palestinienne, malgré les efforts de l'entité sioniste pour la faire taire, ne peut être effacée. Les générations futures, en voyant le sacrifice de leurs aînés, puiseront dans ce sang versé la force de continuer le combat. La lutte pour la liberté est intemporelle. Tant qu'il y aura un peuple à opprimer, il y aura une résistance, et tant que la justice ne sera pas rendue, la lutte ne cessera jamais. Il faut se rappeler que l'histoire est faite de tels exemples. De tous temps, les oppresseurs ont cru qu'en frappant à la tête, ils pouvaient briser la volonté d'un peuple. Mais l'esprit de résistance, lui, ne meurt jamais avec un homme. Il renaît, plus fort, plus déterminé. Et c'est ainsi que les révolutions, même après la perte de leurs leaders, continuent à prospérer, à grandir et à triompher. C'est cette leçon que l'entité sioniste et d'autres oppresseurs devraient méditer : la justice finit toujours par triompher, et aucun crime, aussi stratégique soit-il, ne peut enterrer un peuple et sa quête de liberté.